Account
Please wait, authorizing ...
Not a member? Sign up now
×

Sidebar

10
Ven, Mai
0 Nouveaux Articles

Ebola : Au cœur du triangle de l’épidémie

SANTÉ & ENVIRONNEMENT
Outils
Vos reglages
  • Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Fast backlinks and Guest-post hosting

ébola

Mardi 22 juillet, 10 heures, au sud de Kailahun, en Sierra Leone. Le convoi de plusieurs 4X4 blancs de Médecins sans frontières (Msf) et de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), accompagné d’une ambulance des services sanitaires locaux, progresse difficilement en direction du petit village de Mendekema. Plus d’une heure est nécessaire pour parcourir à peine vingt kilomètres de la piste détrempée par les abondantes pluies saisonnières qui s’enfonce dans la brousse.

Un décès dont on suspecte qu’il est dû à Ebola a été signalé par téléphone, et l’imposante équipe vient procéder à un prélèvement de salive sur le mort. Plusieurs dizaines de villageois se regroupent, entourent les voitures et refusent de livrer le corps. La tension monte. «Ebola, c’est pas ici, nous on veut rien avoir à faire avec tout ça», s’exclame Solomon, un jeune d’une vingtaine d’années qui s’improvise porte-parole. A l’évidence, dans une maison du village, se trouve la dépouille mortelle.
Une heure de palabre plus tard, c’est l’échec. Le convoi fait demi-tour, laissant la communauté enterrer son mort et risquer les infections. Tout au plus les équipes sanitaires ont-elles pu glisser quelques recommandations contre les risques de propagation du virus et la nécessité de se laver.
Le retour à Kailahun, qui accueille un centre de traitement Ebola géré par Msf et le camp de base où se retrouvent toutes les organisations internationales, se fait sans un mot. 
Avec les équipes de Msf, en première ligne dans la guerre contre Ebola, nous avons parcouru des centaines de kilomètres au cœur du triangle de l’épidémie, dessiné par les villes de Guéckédou (Guinée), Kailahun (Sierra Leone) et Foya (Liberia). Nous sommes en plein pays Kissi, une ethnie vivant de part et d’autre de la rivière Makona, frontière naturelle au sud de la Guinée forestière, qu’il a fallu traverser en pirogue à plusieurs reprises.
L’épisode de Mendekema expli­que comment l’épidémie qui touche la Guinée depuis la fin mars, officiellement, puis le Liberia et enfin la Sierra Leone, a fait autant de morts et, surtout, pourquoi elle continue de progresser. En à peine quatre mois, le virus Ebola Zaïre (il existe cinq souches du virus) a infecté, au 31 juillet, 1 323 personnes ; 729 ont succombé en quel­ques jours à d’intenses fièvres, accompagnées de diarrhées, de vomissements et parfois d’hémorragies.
C’est, de très loin, l’épidémie la plus grave depuis l’apparition du virus, en 1976, en République démocratique du Congo, près de la rivière Ebola qui lui a donné son nom. En trente ans, le nombre de victimes, 1 570 morts, avait été relativement contenu. L‘épidémie régionale est désormais jugée hors de contrôle.

source:Lemonde.fr

http://www.lequotidien.sn/index.php/societe/item/33672-ebola--au-c%C5%93ur-du-triangle-de-l%E2%80%99%C3%A9pid%C3%A9mie