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samedi, 20 septembre 2014 00:00

Procès Karim Wade et Cie- pressé de questions : Pape Alioune Samba Diassé craque

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L’OBS – «Je vous en supplie, je ne veux pas encore tomber… Ce que j’ai fait n’est ni de l’escroquerie ni du banditisme»

L’audition de Pape Alioune Samba Diassé se poursuit. Hier, il a encore eu un malaise. Le co-accusé de Karim Wade devra repasser lundi prochain.

L’homme fait pitié. Mal-en-point, Pape Samba Alioune Diassé semble être dans un autre monde. Tantôt c’est sa mémoire qui lui joue des tours, tantôt ce sont ses oreilles qui ne cessent de bourdonner. Le présumé complice de Karim Wade pour enrichissement illicite souffre. En  plus de sa santé fragile, il doit supporter les mille et une questions des avocats de la partie civile.

 Qui parfois se répètent comme pour l’agacer. Hier, après le parquet spécial, les avocats de la défense l’ont abreuvé de questions. Un exercice que l’homme a réussi difficilement. Devant un Me El Hadji Diouf décidé à lui ôter un mot de trop, Alioune Diassé n’avait aucune chance. Même si dès sa prise de parole, le bouillant avocat a juré qu’il n’allait pas crier pour ne pas indisposer Diassé, Me El Hadji n’a pu tenir parole. «Vous connaissez Karim Bourgi, le parent de Bibo Bourgi qui a pris la fuite ?», questionne l’avocat. D’une voix tremblotante, Diassé bredouille : «Je ne sais pas où il est, je l’ai su comme tous les autres.» Mais Me El Hadji Diouf ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, Diassé devrait être capable de donner des renseignements à la Cour sur Karim Bourgi. Il crie, hurle, gesticule, rehausse et rajuste sa toge. Diassé est dépassé, il se tient la tête et se bouche les oreilles. Tournant son regard vers Me El Hadji Diouf, il craque et lance d’une voix à peine audible : «Je vous en supplie, je ne veux pas tomber encore. Je veux terminer mon audition en paix.» Me El Hadji Diouf ne lâchera pas prise : «Que savez-vous de Karim Bourgi ? Pourquoi vouloir couvrir un irresponsable ?» «Rien, il travaillait en même temps que moi à Bourgi Transit.»

Alioune Diassé à la Cour :

«Est-ce que je suis obligé de prendre des coups sans rien dire ?»

Pour Me El Hadji Diouf, il est inconcevable que Alioune Diassé réclame les 50% de Abs/Corporate sans être à mesure de dire le plus petit détail sur le fonctionnement de cette société. «Vous ne pouvez faire ni de bilan, vous n’assistiez pas aux Ag, vous avez été torturé par Bibo, mais comme vous aimez l’argent, vous avez accepté, pourquoi cela ?» «Je n’ai été torturé qu’une seule fois dans ma vie, c’était à la gendarmerie.» Torture, un mot que Diassé ne veut plus entendre. «Je ne veux plus parler de cela, je ne veux plus répondre à cette question.» Mais Me El Hadji Diouf n’en a cure, il poursuit son «show». Cette fois, c’est le montage de Abs/sa qu’il veut mettre à nu. «Vous avez dit que Fatou Babou portait 10% de vos actions, donc elle était là, sans être là, pourquoi cette gymnastique ? Pourquoi cette fiction ?» Là, Diassé hausse le ton : «Ce que j’ai fait n’est ni de l’escroquerie ni du banditisme. C’était avec des gens majeurs. On a tout le temps vu cela au Sénégal». «Vous êtes un adepte du faux», peste Me Diouf. Encore une fois, Diassé répond fermement : «Est-ce que je suis obligé de prendre des coups sans rien dire ?» Henry Grégoire tente de calmer les esprits : «Répondez juste aux questions.»

Mais Diassé n’était pas au bout de ses peines, Me Aly Fall aussi reviendra sur le montage de Abs/Sa. Il parlera de virements qui ont été faits, de l’augmentation du capital de la société… Et sur un ton pathétique, Diassé a dit être confiné psychologiquement dans une prison. «Même si je suis encore libre, dans ma tête je suis prisonnier et ce, depuis 2 ans que dure cette traque.» Me Samba Bitèye voit cela sous un autre angle. Pour lui, c’est depuis juillet 2002 que Diassé devait se poser des questions. «Je vous ai entendu dire que vous ne compreniez pas pourquoi vous êtes là, mais je pense que c’est depuis juillet 2002 que vous devriez dire que vous ne compreniez pas ce qui se passe.» Là, Diassé convoquera le destin : «On ne peut pas fuir le destin qui m’a emmené à l’aéroport.» «Non», rétorque la robe noire. Pour Me Bitèye, Diassé est victime d’une organisation qui a profité de sa crédulité surtout que vous ne connaissez que la vente d’encens.»

Coordonnateur du pool d’avocats de la partie civile, Me Felix Sow entre dans la danse. Plus virulent, il confondra Diassé avec de nouveaux éléments. Des documents qu’il n’hésite pas à brandir pour étayer des propos. «Avez-vous reçu un avis à consultation pour l’appel d’offres fait par Asecna ?» «Non», répond Diassé. Que nenni ! «Pourtant, j’ai un avis qui dit le contraire. L’avis atteste qu’on vous a invité à venir participer à l’appel d’offres». «A l’Asecna, vous avez demandé qu’on vous paie un peu plus de 39 millions FCfa par mois et ensuite vous avez convenu de 38 millions FCfa, c’était hors taxe ?» «Oui», affirme Diassé. «L’appel d’offres dit le contraire et j’ai eu un document qui l’atteste. Aussi, l’appel d’offres était restreint et vous êtes le seul à avoir soumissionné.»

Loin d’être satisfairt, Me Felix Sow poursuit : «En 2011, vous avez soumissionné à un appel d’offres aux Ads ?» «Non», répond encore Diassé. «J’ai des documents qui disent le contraire.» Là, Diassé semble être tombé dans un piège. «Oui, mais cela a été cassé», rectifie-t-il. «Le marché était de 1,200 milliard de FCfa, de 400 millions par an, vous êtes passés à cette somme, qu’est-ce qui explique cela ?» «Non j’avais un chiffre d’affaires de 800 millions FCfa et le marché des Ads était pour un an.» «Avez-vous signé ?» «Oui, mais je n’ai pas eu de retour.» Me Sow s’inscrit encore en faux contre les propos de Diassé : «Mabaye Ndiaye a bien signé.» Débat clos.

Un autre s’ouvre, celui des marchés gagnés par Abs/Sa et Abs/Corporate. Me Felix Sow sort des documents avec la signature de Diassé, mais l’homme dit n’avoir pas signé lesdits documents. D’un coup, l’avocat de Diassé se lève et fait observer à la Cour : «Ces documents ne sont pas cotés et ne sont pas authentiques, nous demandons qu’ils soient écartés.» Le bruit revient. Les avocats ne s’écoutent plus. Diassé n’en peut plus. Il est pris par un malaise. «Je suis fatigué», avoue-t-il. Le président de la Cour suspend la séance. Diassé est entouré de ses proches. Il n’arrive pas à marcher. Il se lève et finit encore par s’asseoir. L’homme se tient la tête. Deux proches l’aident à se lever. Il y parvient difficilement. Le pas lent, il sort de la salle d’audience. Salle qu’il devra rejoindre lundi prochain. Date à laquelle le président va rouvrir la séance.

CODOU BADIANE

 

source:http://www.gfm.sn/proces-karim-wade-et-cie-presse-de-questions-pape-alioune-samba-diasse-craque/

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