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Trois mois de prison requis contre 20 mis en cause, le procès des étudiants de l’UCAD vidé aujourd’hui

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Violence socialeTrois mois de prison ferme ont été requis à l’encontre de 20 étudiants de l’Ucad, pour avoir pris part à un rassemblement illicite et causés des dommages à la direction du Coud. Ils ont rejoint leurs cellules respectives, en attendant d’être édifiés sur leur sort, aujourd’hui.

On attend un verdict d’apaisement ce matin. Mais, le procureur a requis 3 mois ferme contre 20 étudiants et la relaxe contre les deux autres. Il s’agit de Mouhamadou Mbacké Diop et Mamadou Hann. Les avocats des étudiants ont décrit leurs clients comme de «futures autorités et responsables de notre pays», «qui n’ont pas leur place en prison».

Les conseils des prévenus ont plaidé la relaxe, pour l’apaisement. A travers cette décision du juge, on saura sans doute la suite des évènements au sein du campus universitaire plongé dans un cycle de violence inédit.

Après avoir épuisé une trentaine d’affaires inscrites au rôle, le juge des fragrants délits évoque le dossier qui a mobilisé l’écrasante majorité de l’assistance, celui de 22 étudiants inscrits dans les différentes facultés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).

D’un pas lourd, ils s’avancent à la barre. Ils sont escortés par une foule de robes noires. Hier, près d’une trentaine d’avocats se sont constitués pour la défense. Il s’agit des poids lourds du barreau sénégalais : Mes Souleymane Sané, Souleymane Ndéné Ndiaye, Gabriel Diouf, Yankhoba Dabo, Mouhamadou Mbacké Diop.

Mis en cause, les 22 étudiants risquent 3 mois de prison ferme si le procureur de la République est suivi dans son réquisitoire. Les prévenus sont ressortis de leur audience avec un réquisitoire salé du ministère public, en attendant d’être édifiés sur leur sort, aujourd’hui.

En détention, depuis vendredi, ils ont vu la demande de liberté provisoire de leurs conseils rejetée à l’issue de plaidoiries de leurs avocats et de l’Agent judiciaire de l’Etat, qui ont mis l’accent sur l’apaisement et une logique de pacification dans l’espace universitaire.

Les prévenus sont tous poursuivis pour rassemblement illicite ayant causé des dommages aux personnes et aux biens, des actions diverses sur les services du Coud. A l’audience, leurs proches étaient présents, murés dans le silence face aux nombreux étudiants venus assister au procès de leurs camarades.

Selon l’accusation, les étudiants seraient mêlés dans le saccage des locaux du Coud de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, le 21 mai. Les manifestations, provoquées par les retards dans le paiement des bourses, la généralisation du master, avaient mis le feu au Campus.

Relaxe pour deux étudiants

Après avoir contesté les délits de rassemblement illicite, le juge demande aux prévenus de donner leur version des faits. Et les 22 étudiants mis en cause dans une affaire de rassemblement illicite de revenir sur les détails de leurs arrestations. Ils ont plaidé non coupables.

Les prévenus, aux casiers judiciaires vierges, ont, pour la plupart, soutenu avoir été arrêtés dans leurs chambres respectives. Mouhamadou Mbacké Diop et Cie ont nié toute implication à des mouvements de contestation, disant avoir perdu leurs ordinateurs et autres matériels, ainsi que leurs téléphones portables.

Me Souleymane Ndéné Ndiaye a même réclamé la réparation, de la part de l’Etat du Sénégal, de ce préjudice matériel subi par deux étudiants. L’avocat a sollicité la somme de 150 mille de francs Cfa pour chacun des deux étudiants, qui ont perdu leurs ordinateurs, en guise de dommages et intérêts.

source:http://www.seneplus.com/article/trois-mois-de-prison-requis-contre-20-mis-en-cause