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La région MENA échappe au spectre de l’inflation

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La Banque mondiale constate que les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont moins touchés par la hausse des prix. Souvent, au prix de politiques coûteuses, préviennent les économistes, qui appellent à de nouveaux efforts en matière de gouvernance.

Les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) suivent des trajectoires de croissance divergentes dans le nouvel environnement mondial, observe une volumineuse étude de la Banque mondiale, intitulée « Un nouvel état d’esprit : Davantage de transparence et de responsabilité. »

 

Pour les exportateurs de pétrole, il s’agit d’opportunités, car les prix élevés du pétrole et du gaz sont une source majeure de recettes d’exportation et de recettes fiscales. Pour les pays en développement importateurs de pétrole, en revanche, le nouvel environnement mondial est synonyme de stress et de risque accrus, en raison de l’alourdissement de la facture des importations, notamment de produits alimentaires et d’énergie, et de la dépréciation des monnaies.

« Non seulement les avantages potentiels sont importants, mais les réformes nécessaires pour mettre les institutions sur la voie de l’apprentissage sont à portée de main et ne sont pas fiscalement coûteuses. »

Dans ce contexte, les économistes de la Banque mondiale prévoient une croissance de 5,5% en MENA cette année, le taux le plus élevé depuis 2016, et de 3,5 % en 2023. Dans les pays déjà développés, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 6,9% en 2022, grâce aux prix élevés du pétrole ainsi qu’à des croissances plus élevées dans les secteurs non pétroliers. Les pays en développement exportateurs de pétrole devraient enregistrer une croissance de 4,1 % en 2022, puis de 2,7% en 2023. De leur côté, les pays importateurs de pétrole devraient connaître une croissance de 4,5 % en 2022 et de 4,3 % en 2023, jugent les économistes. Qui préviennent des risques liés au ralentissement mondial, en particulier pour les pays qui dépendent davantage du commerce avec l’Europe.

Et les experts de la BM de s’interroger, pourquoi l’inflation, certes plus élevée qu’il y a un an, est-elle si faible dans la région MENA ? Cela s’explique par le fait que, à des degrés divers, les pays de la région MENA ont appliqué des politiques qui ont réduit le montant de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants qui a été répercuté sur les prix payés par leurs consommateurs.

Entre subvention des produits ou des ménages pauvres

L’État est intervenu sur les marchés de produits, en utilisant des outils tels que le contrôle des prix et les subventions à la consommation, pour que le prix intérieur de certains biens échangeables, comme les denrées alimentaires et l’énergie, soit inférieur au prix mondial. En conséquence, les taux d’inflation réels dans la région MENA ont été inférieurs à ce qu’ils auraient été si les pays n’avaient pris aucune mesure.

En Égypte, par exemple, le taux d’inflation moyen en glissement annuel entre mars et juillet 2022 était de 14,3 %, mais il aurait été supérieur de 4,1 points, soit 18,4 %, si les autorités n’étaient pas intervenues.

Certains gouvernements ont également cherché à alléger le fardeau de la hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires sur les ménages les plus pauvres en envoyant directement de l’argent liquide à ces ménages. Contrairement aux interventions sur le marché des produits qui couvrent tous les consommateurs, les transferts d’argent liquide bien ciblés ne profitent qu’à ceux qui en ont besoin.

D’ailleurs, les transferts en espèces sont un moyen fiscalement plus efficace d’aider les personnes en difficulté. Pour l’Égypte, réduire l’inflation moyenne de l’équivalent de 4,1 points de pourcentage en utilisant une subvention sur les prix de l’alimentation et de l’énergie qui bénéficie à l’ensemble de la population coûte 13,2 fois plus cher que de laisser les prix augmenter et de soutenir uniquement les 10 % les plus pauvres de la population avec un transfert en espèces.

C’est pourquoi, prévient la Banque mondiale, les gouvernements devront faire face à des dépenses supplémentaires lorsqu’ils augmenteront les subventions et les transferts en espèces afin d’atténuer l’impact de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie sur le niveau de vie de leurs populations. Pour les exportateurs de pétrole, cela n’est pas très préoccupant pour le moment. Les pays en développement importateurs de pétrole, en revanche, ne bénéficient pas de la même manne et devront réduire des dépenses, trouver de nouvelles recettes ou augmenter les déficits et la dette pour financer les programmes d’atténuation de l’inflation et toute autre dépense supplémentaire.

Transparence et responsabilité

De plus, à mesure que les taux d’intérêt mondiaux augmentent, la charge du service de la dette s’alourdit, car les pays doivent payer un taux d’intérêt plus élevé à la fois sur toute nouvelle dette qu’ils contractent et sur la dette existante qu’ils refinancent.

Cette augmentation des coûts n’est pas anodine. Pour 2022, ils entraînent une augmentation de 2,6 points de pourcentage du ratio des paiements d’intérêts aux recettes – un indicateur reconnu de la viabilité de la dette publique – pour la Tunisie et d’environ 5 points de pourcentage pour l’Égypte et la Jordanie.

Si les taux d’intérêt mondiaux plus élevés persistent, la charge accrue qu’ils imposent pèsera sur la viabilité de la dette des pays au fil du temps, en particulier pour les pays dont le niveau d’endettement est déjà élevé, comme la Jordanie, la Tunisie et l’Égypte. Certains de ces pays seraient alors contraints de restructurer leur dette, ce qui peut être coûteux. Les pays perdent l’accès aux marchés internationaux, leur monnaie peut se déprécier fortement et le secteur bancaire peut être affaibli, ce qui peut entraîner une baisse des investissements, du commerce et de la croissance pendant plusieurs années après la restructuration.

C’est pourquoi, en concluent les économistes, « une gouvernance plus forte est corrélée à un risque plus faible de défaut de paiement de la dette ». Le renforcement de la gouvernance et les réformes institutionnelles visant à améliorer la responsabilité et la transparence peuvent aider les pays à gérer leurs politiques budgétaires et d’endettement, contribuant ainsi à atténuer les coûts d’une dette publique élevée.

L’amélioration de la transparence et de la responsabilité peut aider la région MENA de bien des façons, au-delà d’une meilleure gestion de la dette. Les vulnérabilités auxquelles certains pays de la région sont aujourd’hui confrontés ont des racines profondes dans un passé de faible croissance et de création d’emplois limitée, ce qui se traduit par des marchés du travail qui excluent de larges pans de la population.

Des mesures simples et peu coûteuses

Les importateurs de pétrole sont particulièrement exposés, étant donné l’ampleur de leur dette publique et l’augmentation de leurs besoins sociaux. La bonne gouvernance peut avoir des significations différentes selon les secteurs de l’économie. Il peut s’agir d’évoluer vers une neutralité concurrentielle entre les entreprises publiques et les entreprises privées, de s’appuyer sur des mesures pour évaluer l’apprentissage, de donner davantage la parole aux prestataires de première ligne pour améliorer la confiance du public dans les agences de gestion de l’eau, de s’éloigner de la gestion centralisée des investissements et d’adopter une approche plus progressive du développement territorial.

« Tous ces éléments ont en commun la nécessité de renforcer la transparence et la responsabilité, c’est-à-dire d’établir des éléments qui permettent à l’État et à la bureaucratie de mesurer, d’aligner les responsabilités, d’expérimenter et d’apprendre au fil du temps de ces résultats et de corriger le tir si nécessaire », explique, pédagogue, la BM.

Qui reconnaît qu’une telle culture d’apprentissage institutionnel émerge dans la région MENA. « Non seulement les avantages potentiels sont importants, mais les réformes nécessaires pour mettre les institutions sur la voie de l’apprentissage sont à portée de main et ne sont pas fiscalement coûteuses. » Par exemple, l’amélioration de l’ouverture des données, avec les avantages qu’elle implique en termes de ciblage des ressources, de planification et de politiques fondées sur les faits, « pourrait être réalisée d’un simple trait de plume ». Ce nouvel état d’esprit – l’état d’apprentissage – pourrait être la clé de la gestion des risques pour un avenir durable et inclusif.

@AB

 

source: https://magazinedelafrique.com/african-business/la-region-mena-echappe-au-spectre-de-linflation/?mc_cid=6d60440996&mc_eid=c75cc7b72a