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«Des femmes du Pds ne supportaient pas d’écouter ou de regarder Mimi Touré. Plus maintenant»

POLITIQUE
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L’OBS – «Mimi mi ngi nieuw (Mimi arrive)»… Le personnage est en passe de devenir légendaire. Foulard majestueux, sourire dans l’écharpe, gestuelles timides et escarpins aux pieds, Mimi Touré gratifie son électorat de son fameux cri de guerre : «On accélère la cadence», avant de s’adonner à la danse éponyme. De rapides tours sur elle-même qui donnent l’illusion qu’elle est montée sur des patins à roulette. Aux antipodes de l’image carrée et rigide du Premier ministre, cette caricature de l’émission Kouthia Show sur la Tfm a fini de décrisper la scène politique, tout en offrant des moments de franche rigolade aux téléspectateurs sénégalais.  Prétexte suffisant pour que son auteur, l’humoriste Samba Sine alias Kouthia alias Abou Bilal, revienne sur les soubassements de ce buzz.

Pouvez-vous revenir sur les soubassements de la caricature que vous faites du Premier ministre Mimi Touré ?

Mon credo avec Kouthia show, c’est de vouloir toujours joindre l’utile à l’agréable. Surtout en ces temps de vacances où les Sénégalais, plus encore les jeunes, qui ne connaissent pas l’actualité politique, ont besoin de déstresser utile. Donc, lorsque Mimi Touré a lancé lors de son discours politique : «On accélère la cadence», j’ai tout de suite pensé à la manière de rendre cette expression plus accessible au commun des populations. Et c’est naturellement que j’ai choisi de la rendre comique et rythmique.

Oui mais, pourquoi cette danse et ces mimiques assez timides que vous prêtez à Mimi Touré ?

Parce qu’elle a l’air un peu réservé en tant que Premier ministre. De plus, c’est elle qui le dit, elle n’est pas une dame de fer. J’ai remarqué que ses discours ne passaient pas du tout auprès des Sénégalais, parce qu’ils la trouvent ferme et sévère. J’avais dès lors choisi de changer son personnage pour la rendre plus accessible, rendre ses discours plus audibles. Je me suis laissé dire que les femmes au Parti démocratique sénégalais (Pds) ne supportaient pas de l’écouter ou de la regarder. Maintenant, les femmes libérales m’appellent pour me féliciter et me manifester leur soutien. Et en cela, je pense avoir atteint mon but : rendre les politiciens plus humains et le discours politique moins hermétique.

D’ailleurs, certains voient dans cette caricature une campagne déguisée pour Mimi Touré contre Khalifa Sall pour la mairie de Grand Yoff lors des Locales ?

Ce n’est pas possible ! Je veille toujours à équilibrer mon travail. Après le personnage de Mimi Touré, vient toujours celui de Khalifa Sall et vice-versa. Mes amis de la sous-région m’appellent pour savoir s’il s’agit d’une campagne exclusive entre eux. Ce n’est pas le cas et il y a bien d’autres caricatures comme Diopsy ou Pape Diop, mais ces derniers temps, l’actualité au Sénégal est phagocytée par le duel entre ces deux adversaires politiques. Personnellement, je ne connais aucun des deux.

Avez-vous des échos sur la réaction de Mimi Touré ?

Je l’ai écoutée sur Rfm le jour du combat de lutte entre Balla Gaye 2 et Bombardier. Elle disait prendre les choses avec philosophie, d’autant plus que je ne fais que mon travail d’humoriste. J’ai aussi entendu dire qu’elle me suivait à la télé et qu’elle appréciait la visibilité que lui confère mon travail. Il se dit que les populations accueillent maintenant son cortège avec mon fameux «Mimi mi ngui nieuw (Mimi arrive)».

Vous y verriez un inconvénient si cette *expression se transformait en slogan de campagne ?

Cette expression ne m’appartient pas, elle est à Mimi Touré. Si vous faites attention, elle ponctue toujours ces discours par ce cri de guerre : «Accélérez la cadence judiciaire, culturelle, sportive…», elle le dit toujours.

A l’origine des sketches sur Mimi Touré, on avait un personnage timide, sans façon et avec comme seul accessoire, son fameux slogan. Maintenant, vous déclinez la danse, invitez des jeunes filles sur le plateau et incorporez des bruits de tam-tam, comme dans une vraie campagne électorale. Jusqu’où va évoluer le personnage de Mimi Touré dans vos sketches ?

Les gens me font même le reproche de la représenter trop souvent. Retenez juste que tant que le Premier ministre fera l’actualité, son personnage sera reine dans le Kouthia show. Il en sera de même pour les autres personnages qui feront l’actualité. Pour les différentes déclinaisons du sketch, je n’hésite pas à lui appliquer une coloration, puisque Mimi Touré sans l’ambiance, il n’y a pas d’humour.

Qui sont les amazones de Kouthia, ces jeunes femmes qui apparaissent de temps en temps dans vos sketches ?

On les appelle des chauffeurs de salle. C’est une idée qui a germé en moi, parce qu’ils nous en manquent atrocement à la télé. Il arrive qu’on en cherche jusqu’à pas d’heure pour une émission qui doit passer le lendemain. Comme à la télévision française, il nous faut une agence pour recruter des chauffeurs de salle, qui viennent créer l’ambiance sur le plateau et qu’on paiera juste pour ce rôle. C’est cette culture que les télévisions africaines n’ont pas encore et que j’essaie de créer. Au début, j’avais 4 chauffeurs, maintenant ils sont 10. A part deux d’entre elles, je paie tout le reste avec mon propre argent. Ces chauffeurs de salle font que nous sommes maintenant un peu à l’étroit sur le plateau du Kouthia Show.

Comment se passe la phase invention chez vous ?

Tous les matins, je fais la revue de toute la presse sénégalaise. Il n’y a pas un journal que je laisse de côté. Je tire ma matière première de là et j’élargis sur le travail humoristique. J’aime bien tourner en dérision les personnages qui ont une posture ferme et rigide.

Vous attendiez-vous à ce que le personnage de Mimi Touré remporte autant l’adhésion du public ?

Cela ne m’a pas vraiment surpris. Après 3 passages à la télé, j’avais senti qu’elle créerait le buzz. Un jour, en venant au travail, j’ai rencontré des talibés en train de produire la même caricature avec des boîtes de tomate sur la tête. Je me suis dit que si eux, qui n’ont pas accès à la télé, ils adhéraient de la sorte, nul doute que les Sénégalais seraient unanimes. Là où j’ai été surpris, c’est quand le monde politique m’a fait part de son admiration. D’aucuns m’appellent pour me demander de diversifier la caricature en l’appliquant à d’autres personnages.

Comptez-vous accéder à leur demande ?

Je considère que je fais un travail de journaliste, il me faut d’abord l’information. Et cela, seuls les acteurs peuvent me la fournir. Il leur appartient de créer l’actualité, ce n’est pas à moi de le faire. Il y a parmi eux des personnages qui créent toujours l’actualité. C’est le cas du Président Abdoulaye Wade ou d’Idrissa Seck, par exemple.

A Madické Niang, vous réservez un traitement plutôt désavantageux. Vous a-t-il fait part de ses griefs ?

Pas personnellement ! Ce sont des hommes politiques, donc publics, par conséquent, ils font attention à leurs réactions. Je connais des politiciens qui n’apprécient pas du tout d’être caricaturés, mais dans ce cas, ils diligentent un proche pour me faire part de leurs griefs.

Vous est-il arrivé de recevoir des menaces ou autres intimidations ?

Bien sûr ! Mais, encore une fois, c’est toujours par l’entremise de certains proches. Avec le personnage de Karim Wade derrière les barreaux, je m’intéresse toujours aux personnes qui n’ont pas encore été appelées par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Certains me font part, toujours par l’entremise d’amis, de leur crainte de devoir réellement être convoqués par la Crei.

AICHA FALL THIAM

REACTION DU PREMIER MINISTRE MIMI TOURE A SA CARICATURE

«Je laisse tomber l’écharpe…

Crispée Mimi ? Que nenni ! Le Premier ministre sait rire et surtout, rire d’elle-même. Interrogée entre deux rendez-vous d’affaires, Mimi Touré préfère prendre sa caricature avec légèreté et dérision. «Cela me fait rire ! Kouthia est un comédien qui a beaucoup de talent et qui l’exprime de manière assez particulière», dit-elle dans un sourire las. Loin de s’offusquer du déhanché assez que lui prête le comédien du Kouthia Show, l’adversaire de Khalifa Sall pour la conquête de la mairie de Grand Yoff préfère s’en émerveiller, tout en levant un coin du voile sur son passé. «Je me reconnais un peu dans ce qu’il fait. Avec mon écharpe déjà et ensuite, parce que j’aimais danser à l’époque», accorde-t-elle gentiment. Seulement, Mimi Touré ne compte pas le laisser jouer indéfiniment avec son image sans se battre. «Je vais le déstabiliser en laissant tomber l’écharpe, même si j’aime les écharpes». Que Kouthia se le tienne pour dit !

A. F. THIAM

source:http://www.gfm.sn/des-femmes-du-pds-ne-supportaient-pas-decouter-ou-de-regarder-mimi-toure-plus-maintenant/