Zahra Iyane Thiam, candidate pour la mairie des sicaps «les joutes locales ont marqué définitivement la fin de la coalition Benno Bokk Yakaar»

 

Je me présente certes pour la première fois en tant que candidate à un conseil de commune puisque que le maire est élu au suffrage indirect, mais ce n’est pas mon premier mandat car en 2009 j’ai été nommé conseillère à la région de Dakar. Aujourd’hui, puisqu’il n’y a plus de région avec l’acte III de la décentralisation, nous avons  en lieu et place des communes de plein exercice et c’est tout à fait normal que je me présente pour la conquête de la mairie de Liberté où j’habite. Le pas qui a séparé les mouvements associatifs où j’ai eu l’habitude d’œuvrer et la politique, ce sont les Sicaps. Parce que justement, j’ai été outrée après les élections locales de 2007 de voir nos espoirs  réduits à néant parce que tout ce qu’on nous avait promis n'a pas été réalisé. Et depuis ce jour, nous avons décidé de nous battre pour être dans les instances de décisions pour régler nous-mêmes  nos propres problèmes. Ce qui explique la présence de mon parti à la conquête de la mairie d'où j'habite.

 

Pourquoi avoir décidé d’y aller seuls alors que vous appartenez à une coalition ?

 

Notre parti Uds-innovation est membre fondateur de Macky 2012 et nous avons été d’abord membre fondateur de Benno Sigguil Sénégal. Aujourd’hui, nous avons quitté la coalition de Macky et nous ne sommes pas membre de Benno Bokk Yaakaar. Nous soutenons jusqu’à présent le  président Macky Sall pour son programme. Mais, nous nous sommes dit, si le programme Sénégal émergent (Pse) qui est aujourd’hui l’orientation politique de ce pays doit réussir, les premiers piliers sont les collectivités locales et elles ne peuvent pas être mises entre les mains de n’importe qui. On l’a vu, les populations nous ont dit que ça fait des années qu’elles ne se retrouvent plus dans ce qui est fait au niveau des communes. Donc, si on veut atteindre l’objectif du Pse, il ne faut pas mettre dans les collectivités locales des conseillers partisans parce qu’ils sont tout juste membres du parti au pouvoir où appartiennent à la coalition au pouvoir.  Il faut mettre les ressources nécessaires à la place qu’il faut et nous estimons aujourd’hui qu’il  n’y a pas de liste Benno Bokk Yaakar et que l’Apr est allée seule aux élections. D’autres alliés de cette coalition sont allés aux élections sous la bannière de Tawu dackaru avec Khalifa Sall. Aujourd’hui, les élections locales ont marqué définitivement la fin de l’existence de la coalition de Benno Bokk Yaakar. Et je défie quiconque de montrer une liste Benno Bokk Yakaar sur l’étendue du pays.   

 

Est que les règles du jeu sont respectées par le pouvoir ?

 

Les règles du jeu ne sont pas respectées par l’Etat. Et l’implication du chef de l’Etat dans ces élections fausse le jeu politique. Il n’est même pas tolérable qu’on ait des coalitions pour ces élections parce qu’il faut que le jeu politique soit lisible et que les populations sachent pour qui elles votent. On a une pléthore de partis politiques qui ne vont jamais aux élections. Nous, aujourd’hui, à l’issue des élections, à travers les résultats que nous aurons, nous allons analyser objectivement et nous saurons si depuis 7 ans ou 8 ans que nous sommes légalement reconnus, si les populations adhèrent à notre discours et après nous prendrons nos responsabilités.