Fast backlinks and Guest-post hosting
Gagner ou perdre des élections locales n’est pas un bon critère pour nommer ou limoger un ministre ou un Directeur général. C’est l’avis de Mamadou Ndoye qui pense que cela est un mauvais message qui peut pousser les ministres et Directeurs de sociétés à se préoccuper plus à s’implanter politiquement dans leur localité que de faire des performances au niveau de leur ministère ou société. Le patron de la Ld pense que le président de la République aurait pu laisser passer l’effervescence des locales pour prendre les meilleures décisions pour son pouvoir et le pays.
L’AS : Le Sénégal vient de se doter d’un nouveau gouvernement. Trouvez-vous le moment opportun et quelle appréciation faites-vous de cette nouvelle équipe?
MAMADOU NDOYE : C’est possible que le moment soit opportun pour changer un gouvernement. mais dans le chaud du post-électoral, je pense qu’on aurait pu prendre un peu plus de temps pour réfléchir dans un climat plus serein et analyser l’ensemble des données et enseignements pour pouvoir choisir en toute connaissance de cause le meilleur gouvernement possible en cette période. D’abord dans le sens du développement du pays et aussi pour la solidité de son régime. mais prendre une décision dans la chaleur et les réactions émotionnelles par rapport à tout cela, je trouve que le président risque de faire des erreurs en prenant des décisions à chaud. mais peut-être que le président de la république a depuis longtemps mûri son projet ; peut-être qu’il a des éléments dont je ne dispose pas. mais en ce qui me concerne, et là où j’en suis actuellement, j’estime qu’on aurait dû prendre le temps nécessaire pour réfléchir sereinement à la situation post-électorale, tirer toutes les leçons de ce qui a été fait pendant ces élections avant de mettre en place un gouvernement et -de manière plus générale-avant de prendre de grandes décisions. Ça c’est la première chose. la deuxième, est que si l’on apprécie le gouvernement en place, je ne les connais pas tous pour faire un jugement sur le profil des personnes. Ce que je peux par contre dire, c’est que le critère de gagner des élections locales n’est pas un critère pour être un bon ministre.
C’est quoi selon vous le bon critère ?
Le critère pour être un bon ministre, c’est connaître le secteur, avoir une vision du secteur, c’est pouvoir mobiliser les acteurs et les partenaires du secteur afin de réaliser les objectifs fixés par la politique nationale. C’est cela qui devrait être le critère pour juger si un ministre est bon ou un ministre est mauvais. la question demeure aussi pour les Directeurs généraux. Un Directeur général ne s’apprécie pas du fait qu’il gagne ou non des élections locales. un directeur national s’apprécie à la lumière des performances de la société qui lui a été confiée. si on n’établit pas de tels critères, le développement sera en arrière et la politique politicienne sera devant. et les réponses qu’attendent les populations ne sont pas des réponses politiciennes. Les réponses qu’attendent les populations sénégalaises sont des réponses économiques et sociales et qui se jouent sur le
terrain de la gestion, de la gouvernance et de la compétence dans ces domaines-là.Mais la légitimité doit aussi prévaloir…
Si c’est le cas, c’est dommage. Le message est très important ici. Cela veut dire que si on me nomme ministre d’abord pour les recrutements, j’irai les faire dans ma localité et que tout ce que j’ai comme biens j’irai les mettre dans ma localité pour que demain, je puisse la gagner. Cela signifie que pour tout nouveau Directeur général qu’on va nommer, ton travail ne consistera pas à faire des performances dans ton entreprise, mais à essayer de t’implanter au niveau local, quitte à prendre tous les biens de la société et les investir au niveau local. et ce message est très mauvais. C’est pour quoi je dis que la tendance qui est prise n’est pas une bonne tendance.
Il y a le cas particulier du Premier ministre Aminata Touré qui, pour beaucoup, faisait un bon travail…
A mon avis, mme aminata Touré a été un bon premier ministre. elle a fait preuve d’abord au ministère de Justice, d’un sens élevé de l’etat, d’un esprit républicain. elle a fait preuve de fermeté dans la défense des principes de démocratie et de bonne gouvernance. et lorsqu’elle a été promue premier ministre, dans sa première déclaration à l’assemblée nationale, elle avait dégagé des orientations qui allaient dans le bon sens avec surtout un sens de l’urgence et la nécessité d’accélération. Donc, c’était avec plein d’espoir qu’on attendait son action au niveau du g o u v e r n e m e n t . malheureusement, il faut dire que ses actions ont été beaucoup entravées par des initiatives prises ça et là, et surtout du côté de la majorité présidentielle et qui ont empêché à mme Touré de s’orienter résolument dans la gestion du pays et du gouvernement.
Maintenant, est-ce qu’elle devait compétir sur le plan local?
Personnellement, j’ai des doutes sur cette option qu’elle devait aller compétir au plan local. Mais je ne connais pas les raisons qui l’ont amenée à ça. est-ce qu’il y a eu du point de vue de la majorité au pouvoir une pression sur elle pour l’amener à relever ce défi ? Je ne sais pas ! mais moi, à sa place je n’allais jamais choisir d’aller compétir au niveau local, parce que je n’ai rien à prouver au plan local. Ce que j’ai à prouver en tant que premier ministre, c’est sur le plan national, à la tête du gouvernement et non au niveau local. et par conséquent, la conséquence qu’on a tirée (de sa défaite à grand yoff), je la trouve injuste. pour moi ce n’est pas une conséquence juste.
Quelle doit être la mission de ce nouveau gouvernement ?
Le président a été élu parce que le peuple ne voulait plus de la mauvaise gouvernance qui régnait. le peuple ne voulait plus de wade et a décidé de mettre à sa place macky sall pour que la rupture avec la mauvaise gouvernance, la rupture avec ce déclin du taux de croissance et ses conséquences sociales pour les populations s’arrête et qu’on remonte la pente. et en 20017, c’est sur cette base-là que sera jugé macky sall. il faut souligner que le gouvernement a hérité d’une situation extrêmement difficile. et malheureusement, les gens n’ont pas su communiquer correctement sur la lourdeur de l’héritage de wade qui pour n’importe quel gouvernement, aurait demandé toute une période de transition difficile pour redresser la situation. Je crois que le gouvernement a été confronté à cette situation difficile ce qui a fait qu’il y a eu un certain mécontentement que
personne ne peut nier. Donc ce gouvernement, sa mission principale sera de présenter aux sénégalais en 2017 un bilan positif sur le plan de la bonne gouvernance, des résultats économiques et des progrès sociaux. si ces réponses sont apportées, il est clair que macky sera reconduit en 2017. si ces progrès ne sont pas notés, il y a un risque de ne pas renouveler son mandat.Quel doit être le rôle de BBy et de ses leaders dans cette mission?
En réalité ce qu’on doit dire clairement, c’est que depuis que la majorité présidentielle est en place, benno bokk yaakaar n’a pas fonctionné en tant que coalition. et il est tant que bby fonctionne en tant que coalition. on devrait saisir l’opportunité qu’offrent les élections pour réunir tous les membres de benno bokk yaakaar. D’abord autour de l’évaluation des élections. réunir tous les résultats, les analyser et voir tous les enseignements à tirer des succès et échecs et sur la base de cela, voir comment améliorer notre marche commune jusqu’en 2017.
Revenons aux locales qui ont été à la base du chamboulement du gouvernement. En tant que responsable de BBy. Quelle lecture faites-vous à première vue des résultats?
Il faudra encore du temps pour faire une analyse approfondie de tous les résultats. Ce que je peux donner, c’est mes premières impressions. Quand on prend tout l’étendue du territoire, c’est clair que benno bokk yaakaar s’est bien comportée d’une manière générale. elle a remporté la plupart des collectivités locales. mais il y a bien sûr des points noirs. nous avons perdu des capitales régionales. D’abord la capitale du pays Dakar que nous avons perdue, en tant que bby comme liste officielle. bby a aussi perdu la ville de Thiès comme elle a perdu la ville de Ziguinchor et d’autres villes secondaires Ce qu’on peut retenir de tout cela, lorsque qu’on observe, à Dakar et ailleurs, ce que les composantes de bby ont eu comme résultats, y compris Taxawou ndakarou qui est normalement une composante de bby ; si on prend en compte cet ensemble -à, cela veut dire que si bby avait
réussi à mettre en place l’unité de l’ensemble de ses forces, la victoire serait quasi-complète sur le territoire.
Cette victoire complète n’a pas été obtenue parce qu’au sein de bby les alliances n’ont pas été faites comme elles devaient se faire. mais maintenant que les élections sont passées, il est inutile de s’attarder sur ce qui a pu provoquer cette situation. Mais on peut regretter quand même les comportements hégémonistes qui n’ont pas toujours permis un vrai dialogue politique autour des listes et donc d’aboutir à un consensus sur la base d’un partage équilibré des positions. Cela aurait permis d’aboutir à la victoire quasi-totale de bby, mais qui ne s’est pas réalisée.SOURCE:http://www.seneplus.com/article/gagner-aux-locales-n%E2%80%99est-pas-un-crit%C3%A8re-pour-%C3%AAtre-un-bon-ministre
"Gagner aux locales n’est pas un critère pour être un bon ministre" Mamadou Ndoye, SG de la LD
Outils
Vos reglages
- Plus petit Petit Moyen Grand Plus grand
- Default Helvetica Segoe Georgia Times
- Mode de lecture