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Mbour : carrefour ou foyer émetteur de jeunes domestiques perpétuation d’une «tradition» bien ancrée

Mbour
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Ce n’est plus l’ombre d’un doute, l’axe Ndiaganiao-Fissel-Iles du Saloum est pourvoyeur de jeunes filles domestiques pour les villes du littoral comme Mbour, Joal-Fadiouth, Saly-Portudal et Dakar qui accueille le plus grand nombre. Elles ne sont rien d’autres que l’image d’une tradition très ancrée. Pour l’essentiel, leurs parentes (mères, tantes ou grand-mères) ont été lingères, pileuses ou domestiques.

 

De nos jours les données sont autres. Avec la scolarisation des filles bien affirmée, on ne voit plus un important flux de domestiques vers les grandes villes, pendant l’année scolaire. Cependant, dès le mois de juin, elles quittent les classes, une fois les dernières compositions faites. Elles s’installent par des cohortes de dix à quinze en ville sous la responsabilité d’une dame, souvent la soixantaine ou la cinquantaine bien sonnée, qui joue le rôle de sergent recruteur. Son rôle consiste à les loger, les nourrir et à leur trouver du travail.
Le boulot qu’elles trouvent reste peu commode. Les petites filles sont commises à des tâches de bonnes à tout faire. Elles sont payées à des taux souvent modiques comprises entre 5 et 15 000 F Cfa. Elles sont renvoyées dès qu’elles accusent des signes de fatigue ou se crêpent le chignon avec les enfants du patron ou de la patronne. C’est valables presque partout.
En témoigne, Nd. F, une jeune de quinze ans en classe de 4ième, faisant parti des nombreuses élèves, collégiennes et lycéennes versées dans le travail de bonne. A l’en croire, sa premières venue remonte à une dizaine d’années. Elle accompagnait sa tante pour prendre s’occuper du bébé de cette dernière. Progressivement, elle devient bonne pour démarrer avec des tâches du genre, (laver) la vaisselle ou le linge des enfants de son âge, le nettoiement des carreaux. 
 
Son témoignage revêt une originalité partant de l’évolution de son statut d’observatrice à actrice. Selon elle, on les accuse de faire des larcins pour ne pas les payer. Quand elles tombent malades, les patronnes leur demandent d’aller se soigner, une «belle» manière de se débarrasser d’elles. Ce qui fait qu’une fois guéries, elles ne reprennent jamais. Le gain pour notre interlocutrice est relativement apprécié. Selon elle, ce travail rémunéré est synonyme d’un haut fait, de dignité et d’une portée sans commune mesure. 
 
Elles rentrent à l’ouverture des classes avec des sommes comprises entre 30 et 50 000 F Cf. Ces sommes serviront à la prise en charge de leur scolarité, à l’achat de fournitures, d’ouvrages et d’habits. Elles sont également félicitées par leurs parents. Le phénomène est source d’une concurrence malheureusement parfois déloyale. Car certaines mêmes font des expériences sexuelles malheureuses avec l’appât du gain facile. Notre témoin a été longtemps surpris de voir sa grande sœur avec des latex sans pour autant savoir la fonction. Ce n’est qu’un jour, au cours de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT), qu’elle fit la connaissance de la portée de la chose découverte dans les affaires de sa grande sœur.
 
L’Inspecteur de l’éducation et de la formation (Ief) de Mbour dénonce le travail des enfants au détriment des apprentissages. Car elles quittent prématurément les classes pour aller chercher de l’argent. 

 

 

source :http://www.sudonline.sn/perpetuation-d-une-tradition-bien-ancree_a_20107.html