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L'OBS - Les choses pourraient se corser davantage pour Aïdara C.M. Traoré présumé meurtrier de Pape Mbaye Ndong. De Coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, l’infraction retenue initialement a évolué en crime d’assassinat et détention d’arme de la cinquième catégorie sans autorisation. Aïdara Chérif déféré au parquet a été également chargé par son père et sa concubine, Amina.
On en sait un peu plus sur les circonstances de l’arrestation de Aïdara Chérif Mouhamadoune Traoré, accusé d’avoir tué à coups de couteau son ami, Pape Ndong, au cours d’une bagarre qui s’est muée en rixe dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 août à Guédiawaye. Jusque-là, tout laissait croire que le présumé meurtrier avait été pendant sa cavale raflé au cours d’une opération de sécurisation initiée dans toute la banlieue par les différents commissariats de police.
En réalité, lorsque le crime est survenu, des éléments de la Section de recherches du commissariat de police de Guédiawaye avaient été dépêchés par le commissaire central Balla Niang aux quatre coins du département. Instruction leur avait été donnée de localiser Aïdara Chérif ou tout autre individu pouvant précipiter son arrestation. C’est ainsi que le père du présumé meurtrier a été conduit dans les locaux du commissariat de Guédiawaye pour audition sans compter Amy C.Y. Diop alias Amina, concubine de Chérif Aïdara, interpellée à Hamo4 et conduite également à la police de Guédiawaye. En effet, dés le début de l’enquête, les limiers de Guédiawaye étaient persuadés que pendant sa cavale, Chérif Aïdara allait tenter de joindre sa concubine au téléphone. Ils avaient vu juste. Raflé pour défaut de Carte nationale d’identité à Pikine et gardé dans les locaux de la police de Thiaroye, Chérif Mouhamadou Aïdara a tenté au petit matin du samedi de joindre sa concubine au téléphone, ignorant que cette dernière était au centre d’une stratégie peaufinée par les enquêteurs de Guédiawaye pour d’abord le localiser et ensuite procéder à son arrestation. «J’ai été raflé et je suis en garde à vue à la police de Thiaroye. J’ai besoin de ton aide. Viens vite avec de l’argent pour payer la contravention et me permettre ainsi de recouvrer ma liberté», souffle au téléphone Aïdara Chérif alias Pape Aïdara. Le tour est ainsi joué et il ne restait plus aux éléments de la Brigade de recherches de la police de Guédiawaye qu’à se déployer vers le commissariat de Thiaroye où Aïdara Chérif était gardé pour une simple vérification d’identité. Dans ce dernier commissariat, personne ne savait que le gars était mêlé à un crime et qu’il tentait de payer sa contravention pour recouvrer la liberté et continuer ainsi sa cavale. Pris en charge désormais par les enquêteurs de Guédiawaye, Aïdara Chérif a ainsi reconnu avoir tué Pape Mbaye Ndong en revenant dans les détails sur ses rapports heurtés avec la victime. «Je l’ai atteint au cou et comme il continuait de se défendre, je lui ai asséné plusieurs autres coups jusqu’ à ce qu’il tombe». C’est en ces termes que Aïdara Chérif a conclu sa déposition devant les enquêteurs. Sur son passé pénal, il faut retenir que par deux fois Aïdara Chérif a connu la prison. D’abord mêlé à une affaire de vol commis la nuit en réunion, il avait écopé d’un mois d’emprisonnement avant d’être à nouveau repris par la police pour le délit de détention et usage de chanvre indien qui lui a valu un séjour de deux semaines à la prison de Rebeuss.
ALASSANE HANNE
