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vendredi, 31 janvier 2014 00:00

VIOLENCE ELECTORALE DE L’INDEPENDANCE A NOS JOURS Mains ensanglantées de la classe politique

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La responsabilité de la classe politique dans les violences électorales au Sénégal est engagée. Il suffit de jeter un regard rétrospectif pour se rendre compte que cette violence a traversé notre histoire politique. De l’assassinat du député-maire Demba Diop, à celui de Me Babacar Sèye, en passant par la mort de Mamadou Diop, la fusillade nourrie de 1963 sur les allées du Centenaire qui fait dix morts etc, la classe politique a les mains entachées de sang. L’anniversaire de la mort de Mamadou Diop doit alors être une invite à l’introspection.

 

 

L’anniversaire de la mort de Mamadou Diop, tué le 31 janvier 2012, à la place de l’Obélisque par les forces de l’ordre de l’époque, et célébré ce jour, fait remonter à la surface la délicate question de la violence politique dans notre pays. Il n’est pas le premier, hélas, il ne sera pas non plus le dernier de la série noire d’une classe politique qui a les mains tachées de sang, de l’indépendance à nos jours.

La lutte pour la gestion du pouvoir a conduit à toutes les folies, avec une instrumentalisation des bases politiques qui portent des combats dont elles ignorent souvent les vraies motivations. Dans son ouvrage de 263 pages, «La violence politique au Sénégal», le journaliste-écrivain, Marcel Mendy fait la radioscopie de ce phénomène, en démontant les modes opératoires des acteurs de la violence, que sont les hommes politiques. 

 
La perspective historique permet, à l’auteur, de remonter loin dans le temps, en mettant le curseur de la série noire des violences politiques sur l’horreur des émeutes du 1er décembre 1963 sur les allées du Centenaire, l’actuel boulevard Général-de-Gaulle. L’auteur a laissé le soin à l’historien Iba Der Thiam de raconter ce qui s’était passé ce jour-là : «Une fusillade nourrie a été ordonnée contre les membres de l’opposition, manifestant (…) contre les fraudes et le règne de l’arbitraire, pendant qu’un hélicoptère survolait les centaines de milliers de résistants (hommes, femmes, jeunes, personnes âgées), en les arrosant de grenades offensives (…) Le bilan officiel a été de 10 morts et de plusieurs blessés ».
 
Quatre ans après, il y a l’assassinat  du député-maire socialiste de Mbour, Demba Diop, sauvagement poignardé, le 3 février 1967, dans le parking de la préfecture de Thiès, par un certain Abdou N’Dafakhé Faye, l’un des partisans de Jacques d’Erneville, rival de la victime. Son assassin a été condamné à la peine capitale, puis exécuté. Comme si l’histoire se mettait à bégayer, 45 ans après un autre mbourois fait les frais de la violence politique.
 
Le 22 mars 1967, Moustapha Lo a essayé d’attenter à la vie du Président Léopold Sédar Senghor. Il sera arrêté puis exécuté.
 Dans la série noire figurent les batailles rangées de Maka Coulibantang, en février 1978 entre socialistes et libéraux et qui se sont soldées par un mort et de plusieurs blessés.
 
En 1993, il y a l’assassinat de Me Babacar Sèye et le 16 février 1994, six policiers sont pris à partie et tués froidement par une horde déchaînée.
 
A cela s’ajoutent les troubles électoraux de 1998, avec le meeting de Abdou Diouf, du 25 février, qui enregistre des perturbations à Thiès. Au lendemain des élections, Me Abdoulaye Wade est mis en prison.
Le 14 mai 1998, Djibril Thiam dit Mbakha, jeune militant du Ps, sera poignardé au cours d’une bataille rangée opposant des tendances rivales.
 
Marcel Mendy ferme la série noire par l’agression de Talla Sylla qui s’est produite le 5 octobre 2003.
 
Dans ce tourbillon de violence, les brigades de vigilance, les comités d’action, les comités de bastonnade, les calots bleus, les sentinelles rouges, les «jambaar» et autres milices chargées d’assurer la sécurité dans les partis politiques, font la pluie et le beau temps.  Comme si cela ne suffisait pas, des groupuscules terroristes, encagoulés, ont fait leur apparition. Il y a le «Mouvement de résistance du 29 février», en 1988, «Armée du peuple» en 1993, et «Cercle d’acier», en 2003. 
 
Marcel Mendy explique dans ce livre :  «lorsque les milices affiliées aux partis politiques opéraient à coup de bombes à gaz, pistolets, machettes et gourdins, les apprentis terroristes eux, avaient recours aux techniques modernes de communication : téléphones, fax ». Et d’ajouter : « désormais, les acteurs politiques vont solder leurs comptes par procuration, par personnes interposées. Des hommes de main, recrutés dans la pègre des banlieues urbaines ou dans la jeunesse désœuvrée des bidonvilles ».
 
Nul doute que pour le journaliste-écrivain, «la classe politique, sans jeu de mot, avait littéralement…pété les plombs. Repères perdus, bornes dépassées ; tel était le désolant spectacle offert par une élite politique désincarnée face à la populace qui, elle-même semblait ne pas retrouver ses marques dans ce maelström (…) »

 

source: http://www.sudonline.sn/mains-ensanglantees-de-la-classe-politique_a_17325.html

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