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jeudi, 27 février 2014 00:00

L'OBS du 27/02/2014 -MAMADOU MOUSTAPHA BA, DIRECTEUR DE LA COOPERATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE - «Les 3 729 milliards FCfa sont constitués d’au moins 25% de dons»

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MAMADOU MOUSTAPHA BA, DIRECTEUR DE LA COOPERATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE - «Les 3 729 milliards FCfa sont constitués d’au moins 25% de dons»

L'OBS - Quelques heures après la clôture du Groupe consultatif de Paris, Mamadou Moustapha Ba, Directeur de la coopération économique et financière (Dcef), tire un bilan élogieux de la rencontre. Bien que certains observateurs décrient le déplacement du chef de l’Etat pour prendre part à l’événement, M. Ba estime que le leadership de Macky Sall a été déterminant dans les résultats obtenus. Il fait aussi une précision de taille, «au moins 25% de la manne financière récoltée représente des dons».

Quel commentaire faites-vous des résultats obtenus au Groupe consultatif de Paris ?

Nous avons élaboré un Plan Sénégal Emergent (Pse), et la communauté internationale l’a approuvé après que nous l’avons présenté. Ils ont ainsi indiqué que la vision est très claire, que les axes stratégiques du Plan sont en conformité avec la vision et que les programmes que nous avons présentés, notamment le Plan d’actions prioritaires (Pap) étaient très cohérents. C’est pour cela qu’ils ont tous dit que le Pse était cohérent, crédible et ambitieux, et que nous avons les moyens de le mettre en œuvre, de façon adéquate. C’est après avoir approuvé le Plan qu’ils ont donné un soutien financier très important. Il y avait un gap de financement à rechercher auprès des partenaires techniques et financiers (Ptp) de l’ordre de 1 853 milliards FCfa. Aujourd’hui, si l’on regarde les engagements de nos Ptf, ils se sont engagés sur la période 2014-2018 pour un montant de 3 729 milliards FCfa, c’est-à-dire le double de ce que nous recherchions. Ce qui veut dire que c’est un succès éclatant en termes d’approbation de notre Plan et de soutiens financiers.

Vous avez obtenu plus que ce que vous étiez allés chercher, avez-vous été surpris ou alors vous vous attendiez à ces résultats ?

On s’y attendait tout de même, parce que généralement un Groupe consultatif, ça se prépare très tôt. Il y a eu le Pse qui a été élaboré de façon participative, en impliquant tous les acteurs de la vie économique nationale et il y a eu un consensus. Les Ptf, avant d’approuver un document de politique économique et sociale d’un pays, cherchent à savoir si ledit document est l’émanation de tous les acteurs, donc c’est un point important. Il y a ensuite la cohérence du Plan, les bailleurs ont des spécialistes qui ont décortiqué le document et ils ont vu que le Plan était cohérent entre les axes stratégiques, les objectifs sectoriels, une ligne d’action bien définie. Et les projets et programmes de développement, 27 projets-phares qui sont des projets structurants, et à peu près 130 autres que les bailleurs connaissent aussi. Donc ils ont pu bien mesurer que le Plan était crédible, raison pour laquelle nous ne sommes pas très surpris. Mais le leadership du Président a été déterminant aussi, c’est clair, c’est ce qui nous a permis d’atteindre un montant aussi important et jamais atteint. Le précédent Groupe consultatif de 2007, on était dans l’ordre de 1 257 milliards FCfa en termes d’engagements nouveaux, cette fois-ci on est à 3 729 milliards, c’est un succès. Et le leadership du président de la République a été déterminant dans les résultats obtenus.

Et mis à part le leadership du Président, à votre avis, qu’est-ce qui a été le plus déterminant pour appâter les bailleurs de fonds?

Ce qui a été le plus déterminant, c’est avant tout le Pse, c’est un document qui a été bien élaboré sur le plan technique. Certains bailleurs nous ont même dit que le document était bien écrit. Je pense que le ministre de l’Economie et des finances (Amadou Bâ : Ndlr) et le ministre du Budget (Mouhamadou Makhtar Cissé : Ndlr) ont aussi rassuré. L’un, ancien directeur des Impôts et l’autre, ancien directeur des Douanes, ils ont une certaine crédibilité aux yeux de nos Ptf et c’est important. Ensuite, les services techniques qui sont les mêmes que ceux qui ont travaillé sur les précédents Groupes consultatifs. Mais cette fois-ci, ils ont pris les choses en main en travaillant dur, en concertation avec la Présidence, la Primature, le ministère du Plan, une solide équipe a été formée pour pouvoir élaborer ce document. Parce que les bailleurs de fonds suivent l’actualité au Sénégal, ils savent si le document a fait l’objet de partage ou non. Donc c’est tout cela, le leadership du Président, la crédibilité des autorités du ministère des Finances et du Budget, et aussi le réalisme, parce qu’on nous a dit que notre Pap sur cinq ans qui fait 9 685 milliards FCfa est un plan réaliste, c’est tout cela qui a été déterminant dans le succès du Groupe consultatif.

Et, est-ce qu’il n’y a pas eu des faiblesses relevées dans certains projets ou dans l’ensemble du document ?

Non, aucune faiblesse. Tous les bailleurs de fonds se sont exprimés et aucun d’entre eux n’a eu à critiquer le plan. Ils ont été unanimes sur la cohérence du Plan, c’est leur maître-mot. L’ambassadeur de France au Sénégal, le Fmi, la Banque mondiale… tous ont reconnu que si on arrive à mettre en œuvre ce Plan, nous allons véritablement émerger. Nous n’avons pas relevé de faiblesses, mais le Président a commencé par attirer l’attention sur la mise en œuvre. Il faut que la mise en œuvre du Plan se fasse de façon adéquate, à tous les niveaux, c’est ça le défi maintenant. Parce que c’est une chose d’avoir le financement et d’avoir des projets bien ficelés, mais c’en est une autre de les dérouler de façon adéquate. Il faut réussir la mise en œuvre pour que d’ici cinq ans, que l’on ait un taux de mobilisation satisfaisant et que l’ensemble des projets soient mis en œuvre.

Justement, qu’est-ce qui est prévu pour cette mise en œuvre ?

Déjà, il est prévu une structure de mise en œuvre qui sera logée à la Présidence, et il y aura aussi des agences d’exécution dans les départements ministériels techniques, et le ministère des Finances va jouer un rôle prépondérant dans l’instruction des requêtes de financement, dans la mobilisation des financements et dans le suivi des opérations. Le ministère du Plan viendra ensuite faire les évaluations ex-ante et ex-post des projets et programmes. Mais déjà, il faut retenir qu’il y a cette cellule logée à la Présidence et qui va permettre de fédérer toutes les structures de mise en œuvre du Plan, et qui va faciliter aussi. A mon avis, le Président a tenu à indiquer la voie pour qu’il n’y ait pas de retard à quelque niveau que ce soit dans la mise en œuvre des activités prévues.

Les bailleurs de fonds ont fait des engagements de financement, qu’est-ce qui sera fait pour qu’ils soient concrétisés ?

Ce qui diffère un peu, c’est que les engagements pris c’est par rapport à des projets et programmes de développement qui sont inscrits dans le Pap. Ces projets sont soit à un niveau d’identification très avancé, et pour la plupart on a même pu faire des études d’impact économique et social, donc l’instruction au niveau des Ptf risque de ne pas trop durer. D’ailleurs, la mise en œuvre de certains projets démarre déjà en 2014, et ça nous permettra de mobiliser dans les délais requis les engagements financiers de nos partenaires.

Et vous n’avez pas d’inquiétudes quant au remboursement ?

Mais les 3 729 milliards, ce n’est pas uniquement une dette. Généralement, le profil des financements extérieurs au Sénégal, c’est 25% de dons et 75% de paie à des conditions concessionnelles. Tout cela fait l’objet d’un cadrage macro-économique qui permet de dire que notre endettement sera viable avec la mobilisation de tous ces financements. L’Union européenne a donné presque 600 milliards FCfa, mais c’est un don et pas un prêt, l’Italie et l’Espagne ont également fait des dons. La coopération bilatérale, ce sont des dons et pas des prêts, il ne faut pas faire la confusion. Les 3 729 milliards sont constitués de dons et de prêts, et si l’on fait le calcul, je pense que les dons pourront excéder les 25%. Parce qu’il y a quand même un fort engagement de l’Ue et de la coopération bilatérale, notamment l’Usaid et autres.

Donc il s’agit de dons à hauteur de 25% ?

Oui, au moins 25%.

Pensez-vous que les projets du Pse et le financement obtenu permettront de résoudre les problèmes des Sénégalais définitivement ?

Il faut savoir que le financement que l’on recherchait n’est qu’un complément à l’effort de financement interne de l’Etat. On avait déjà acquis 69% du financement, et les 62% viennent de l’Etat, c’est déjà un financement interne important. Et cet effort de l’Etat permet au moins de résoudre les problèmes, parce qu’il y a déjà des infrastructures dans les différents secteurs, l’énergie, l’agriculture, les secteurs prioritaires, il y a déjà des programmes structurants qui sont mis en œuvre. Il est vrai que ce n’est pas en dix ans que le Sénégal va émerger totalement, parce que nous venons de loin, la vision du Sénégal émergent c’est d’ailleurs l’horizon 2035, mais le Pse a un horizon temporel de 10 ans, avec un Pap de 5 ans.

Après le Groupe consultatif de Paris, quelle est la prochaine étape pour mobiliser d’autres ressources dans le cadre de la coopération ?

Je crois que maintenant on a les engagements financiers de nos Ptf, il faut instruire les projets et programmes pour mobiliser ces intentions de financement et les concrétiser. Il faut aussi continuer à avoir un agenda serré de suivi des programmes de coopération de chaque Ptf, pour que les engagements financiers se concrétisent dans les meilleurs délais. Mais il y a toujours d’autres événements, par exemple la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (Badea) va organiser son Conseil d’administration à Dakar, au mois de mars, et tout cela montre la crédibilité des politiques mises en œuvre par le gouvernement et le soutien de la communauté internationale à ces politiques. Il va falloir maintenant poursuivre le suivi des programmes de coopération au niveau de chaque Ptf, pour qu’il n’y ait pas de difficultés majeures dans la mobilisation des ressources. Le chef de l’Etat a indiqué que tous les six mois, il présidera des rencontres avec ces Ptf pour faire le point, le ministre des Finances a également prévu de rencontrer tous les trois mois le groupe des 50 Ptf afin de faire le point sur l’état d’exécution du Pap. Donc je pense qu’aussi bien la Présidence, la Primature que le ministère des Finances permettront de ne pas avoir de surprise dans la mobilisation des finances qui ont été annoncées.

ADAMA DIENG 

http://www.gfm.sn/une-de-l-obs/item/11583-l-obs-du-27-02-2014.html

SOURCE : http://www.gfm.sn/actualites/item/11589-mamadou-moustapha-ba-directeur-de-la-cooperation-economique-et-financiere-les-3-729-milliards-fcfa-sont-constitues-dau-moins-25-de-dons.html

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