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Jean Koe Ntonga, ambassadeur du Cameroun au Sénégal : «Nous n’avons chassé aucun Sénégalais du Cameroun»

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L’OBS – «A cause de nos mesures de prévention, même les Camerounais vivant au Sénégal ne peuvent pas rentrer au Cameroun»

Les mesures de restriction des vols sénégalais à destination du Cameroun ne sont pas du goût de beaucoup de Sénégalais. Mais, c’est une «mesure de prévention et de souveraineté» tente d’expliquer Jean Koe Ntonga, l’ambassadeur du Cameroun au Sénégal. L’homme déboule dans une salle cossue de l’ambassade, il n’a pas eu le temps de se dépouiller de ses vêtements (costume, cravate et chemise) après un face-à-face avec le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères sénégalais. Tout en sueur, pris par la frénésie de l’actualité chaude marquée par la fièvre Ebola, le diplomate explique les mesures prises par le gouvernement camerounais pour se protéger du virus Ebola.

Vous venez d’être reçu au ministère des Affaires étrangères (l’entretien s’est déroulé hier, Ndlr :) que peut-on retenir de cette rencontre avec les autorités sénégalaises ?

Cette rencontre était destinée à aller remettre au Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères le communiqué que j’ai fait sous forme de positions de l’ambassade du Cameroun à Dakar au sujet des mesures du gouvernement camerounais visant à suspendre les mouvements des personnes et des marchandises vers et en provenance des pays touchés par le virus Ebola. Je vais d’abord commencer par féliciter les autorités sénégalaises pour les mesures prises afin de prévenir la propagation du virus Ebola. D’autant plus qu’il n’y a pas eu de cas, sauf ce seul cas du Guinéen qui est soigné à l’hôpital Fann. C’est pour dire qu’au Sénégal la maladie ne s’est pas propagée.

Quelles sont les mesures que vous avez présentées au Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères ?

J’ai expliqué au Secrétaire général que le gouvernement camerounais n’a pas pris de mesures discriminatoires contre le Sénégal et ses citoyens. Les mesures prises par le gouvernement camerounais sont des mesures d’ordre général qui ne concernait pas le Sénégal spécifiquement. Elles concernaient les pays touchés par le virus Ebola. Parce que le gouvernement camerounais tient à prévenir cette maladie au Cameroun comme l’a fait le Sénégal. J’ai rappelé que le gouvernement camerounais a pris ses mesures concernant les mouvements de personnes et des marchandises par voie aérienne, fluviale et terrestre jusqu’à nouvel ordre. Ces mesures sont de portée générale et ont été paraphées par le ministre camerounais des Transports et de la santé. Cette lettre a été signée le 14 août 2014 et à cette date, le Sénégal n’était pas concerné, parce que le premier cas d’Ebola importé d’ailleurs n’a été signalé que le 29 août 2014. A partir de ce moment, la communauté internationale a placé le Sénégal parmi les pays touchés par la fièvre hémorragique à virus Ebola. Et partant de cela, les mesures prises auparavant par le gouvernement camerounais devaient s’appliquer au Sénégal. Il convient de noter que cette lettre circulaire a été envoyée à tous les pays touchés par le truchement de leur ambassade. Cette mesure ne s’applique pas seulement aux Sénégalais, mais aux Camerounais vivant au Sénégal et qui voudraient se rendre au Cameroun.

Désormais, on parle de la guérison du malade, est-ce qu’on peut s’attendre à une levée de ces mesures-là ?

Ces mesures ne sont pas prises non pas contre le Sénégal, mais pour tous les pays. Or, nous ne sommes pas seuls. Nous sommes dans une communauté internationale et c’est cette communauté en particulier l’Oms (Organisation mondiale de la santé), des organismes de santé qui ont dit que le Sénégal était touché. Maintenant, l’état du cas guinéen s’améliore, on va aviser.

L’Union africaine qui est au delà des volontés nationales a regretté lors de sa dernière session à Addis Abeba que des pays fassent restriction sur des voyages, pourquoi ne pas suivre cette volonté-là de l’Union africaine ?

Il y a des mesures de souveraineté propres à chaque pays, de protection des nationaux, de ceux qui sont au Cameroun. Un seul cas touché, ça peut se propager. Donc ce n’est pas parce qu’il y a déjà eu un cas signalé que le gouvernement camerounais a pris ces mesures. Parce que finalement, ceux qui sont ici ne quittent pas nécessairement le Sénégal pour rallier le Cameroun.         Si par exemple les vols allaient directement au Cameroun venant du Sénégal, on comprendrait. Mais ces vols-là ne sont pas des vols directs. Toutefois, si des autorités sénégalaises vont en mission au Cameroun, il y a des autorisations qui sont données.

Est-ce que les autorités que vous avez vues sont sensibles à ces mesures édictées par le Cameroun ?

Bien entendu, les autorités sénégalaises sont sensibles à ça. J’ai été reçu au ministère des Affaires étrangères et j’ai senti des autorités très compréhensibles du fait que les mesures prises par le Cameroun sont des mesures de souveraineté. Officiellement, en dehors du cas du Guinéen dont on dit qu’il est guéri, le Sénégal n’est pas touché. Il y aura un moment où le gouvernement sénégalais va aviser, avec le gouvernement camerounais,  et on va décider de ce qu’il convient de faire. Tant que le gouvernement camerounais n’est pas assuré, il ne peut lever la mesure. Parce que la première mesure, c’est la protection, la prévention de l’épidémie au Cameroun. Et c’est pour ça aussi que les Camerounais d’ici ne peuvent pas aller au Cameroun. Ma secrétaire est bloquée au Cameroun parce que les mesures n’autorisent pas des vols à destination des pays touchés. Mais je regrette que certains médias aient écrit que des Sénégalais ont été chassés du Cameroun par le Président Paul Biya, et qu’ils prétendent que le Président Paul Biya a donné des instructions à son ambassadeur de ne pas délivrer de visas, je dis que c’est une incitation à la discorde entre deux pays frères. Ces allégations sont d’autant plus surprenantes que le Président camerounais Paul Biya entretient avec son jeune frère Macky Sall des rapports étroits et confiants.

MOR TALLA GAYE

 

source:http://www.gfm.sn/jean-koe-ntonga-ambassadeur-du-cameroun-au-senegal-nous-navons-chasse-aucun-senegalais-du-cameroun/