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2707 listes sont en compétition cette année pour les élections locales. Un record absolu qui pousse à se demander si la fonction d'élu local cache des avantages ou si c'est simplement le lieu de l'affirmation d'une militance au service exclusif des populations ? Si les deux cas de figure ne sont pas nécessairement incompatibles, il demeure que la fonction d'élu local, notamment de maire ou de président de Conseil rural, est assortie d'un certain nombre d'avantages… matériels.
De 25 000 F Cfa avant l’alternance en 2000, les indemnités des Présidents de communautés rurales seront multipliées par six passant ainsi à 150 000f, en plus d'une dotation d'un véhicule 4x4 pour faciliter les déplacements. Les deux vice-présidents qui percevaient 15 000 et 10 000 FCfa passent à 25000FCfa.
Les maires qui percevaient mensuellement entre 50 000f et 80 000f voient leurs émoluments passer à 300.000f, pour ceux des communes de moindre importance, et à 500.000f pour ceux des communes de capitales départementales et à 900.000f pour les maires des communes de capitales régionales.
Il s'y ajoute que des compétences leur sont transférées dans neuf domaines : affaires domaniales, santé, population et action sociale, jeunesse, sports et loisirs, culture, éducation, planification, aménagement du territoire, urbanisme et habitat environnement et gestion des ressources naturelles. Il est important de relever à ce niveau que : « Tout transfert de compétences à une collectivité doit être accompagné du transfert concomitant par l’État des ressources et moyens nécessaires à l’exercice normal de ces compétences » (loi 96-06, art. 6).
Se prononçant sur l’éducation qui est une des compétences transférées, il affirme que : «les grands travaux c’est l’État qui les fait et les petits travaux sont laissés aux communes d’arrondissement. Mais, je prends l’exemple de la Médina. Le maire affirme avoir emprunté de l’argent à des émigrés : prés de 600 millions pour construire une école. C’est inadmissible ! » Un expert en décentralisation affirme qu’avec l’Acte III de la décentralisation, tous les présidents de communautés rurales vont devenir des maires parce que c’est la communalisation intégrale, donc leurs salaires vont augmenter.
En ce qui concerne le foncier, l’expert affirme que c’est un domaine dans lequel un maire malhonnête peut trouver beaucoup de ressources : « Sur le foncier, les maires ont la possibilité d’attribuer des terres : 150 à 300 mètres carrés. Mais quand ils le font, ils doivent offrir ça. Mais en réalité, ils utilisent des subterfuges comme le fait d’octroyer 150 mètres carrés à untel. Celui-ci le vend et te reverse l’argent, moyennant rétribution. Vous voyez que quand on veut être malhonnête, il y a beaucoup de moyens de l’être. Il y a donc qu'en plus de leurs salaires, les élus municipaux bénéficient de niches d'opportunités susceptibles de drainer d'importantes sommes d'argent. Ce qui fait dire à nombre d'observateurs que cette donne n'est pas sans incidence dans ce record absolu qui fait d'être franchi.
source: http://www.sudonline.sn/pourquoi-les-mairies-sont-attractives_a_19697.html