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«MADD»: sucré, salé, pimenté ou poivré à la connaissance d'un «fruit sauvage» très prisé par des sénégalais

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Madd  

Le Sénégal est un pays grouillé de ressources naturelles parmi lesquelles des fruits naturels ou sauvages de tout genre mais comestibles surtout. A cette catégorie, appartient le «Saba Senegalensis» (de son nom scientifique) plus connu ici sous l’appellation de «madd». Ce produit qui fait souvent son apparition à Dakar entre mi-mars et fin août ou septembre provient de la Casamance, de la Gambie, de la Guinée et de la Guinée-Bissau. Il est très prisé par les populations, spécialement la gente féminine et en particulier les femmes enceintes, même si des hommes en raffolent également. Ainsi, il reste très commercialisé et consommé par la population. Il est bien apprécié notamment par les populations des grandes villes comme Dakar  qui, parfois l’utilisent comme remède contre la constipation du fait de sa richesse en vitamine C. Toutefois le «madd» à d’autres facettes cachées.   

 

Il est 9h passé de quelques petites minutes au grand marché «Syndicat» de Pikine. Le soleil commence déjà à monter au zénith dans ce marché de renom de la banlieue dakaroise, coincé entre deux principales routes de cette localité: Tally Icotaf et Tally Bou Bess.

Dans un tintamarre phénoménal, des vendeurs hélant les clients par-ci et par-là et des klaxons des cars rapides et autres «Niaga Ndiaye» stationnés un peu partout aux abords, à Tally Icotaf, rendent ainsi difficile l’accès au marché. Néanmoins, l’on est parvenu, avec peine, à se frayer un petit chemin. A l’intérieur, le spectacle est désolant: un milieu très sale avec des eaux stagnantes un peu partout, de la boue noirâtre, résultat de la pluie tombée mercredi dernier. Un flot mélangé à des ordures jetées sans nul doute par des vendeurs eux-mêmes.
 

 

 
Malgré cette atmosphère, toute sorte de business se développe dans ce marché réceptacle de toute sorte de produits naturels, de fruits domestiques et sauvages et des produits agricoles en provenance de l’intérieur du pays et de pays limitrophes. Un véritable «centre» d’échange, de vente et de petits business. Grossistes, demi-grossistes, détaillants, vendeurs de sachets en plastiques, de sacs vides, d’eau fraiche, des porteurs de bagages, transporteurs, tous y trouvent leur compte. Bref, c’est un endroit où femmes, hommes, jeunes et vieux développent des activités à leur guise.
 
Entre des tas de fruits comme les mangues, les oranges, les pamplemousses, les «ditakh», les «tolls» mais aussi des «monticules» de kaolin sans oublier certains bombons, de l’huile de palme, des balais, des savons, pour ne citer que ceux-là, on est allé à la rencontre des vendeurs d’un des fruits sauvages très prisé en cette période de l’année: le «madd» de son nom scientifique «Saba Senegalensis».
 
LE «MADD»,  UN FRUIT D’ETE  
 
Pour ceux qui ne le connaissent pas bien, le «madd» est un fruit de l’été, un fruit «sauvage» car poussant principalement dans des savanes africaines. Il est cultivé comme un arbrisseau.  «Il fait son apparition sur le marché (de la consommation) vers le mois de mars pour ne disparaitre qu’à partir de mi-aout, septembre», note Madiama Gueye, un commerçant établi dans ledit marché. «Il est composé de grains couverts de pulpe et de jus de couleur jaunâtre ou quelques fois rougeâtre le tout enveloppé par une sorte de coque. C’est un fruit très sucré pour certains et très acides pour d’autres. L’enveloppe globuleuse a une peau renfermée que l’on peut déguster également», explique-t-il.  
 
A l’entendre, le fruit est très apprécié et très riche en vitamine C. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle «beaucoup de personnes aiment le consommer surtout lorsqu’elles ont de la fièvre». Un autre aspect de ce produit, nous renseigne le vieux commerçant, la soixantaine dépassée, les cheveux grisâtres, «le ‘’madd’’ est aussi, d’après mon expérience et celle de certains de mes fidèles clients, utilisé pour soigner la constipation. Pour cela, il suffit juste de boire constamment le jus de fruit».
 
Quelques pas de plus vers l’avant, après les gros paniers (remplis de «madd») qui entourent presque Madiama, nous voilà devant l’étale de Modou Gueye communément appelé «Beugue Maodo» par ses proches et amis du marché. Un homme de forte corpulence, au teint noir, habillé d’un boubou traditionnel surmonté d’un bonnet gris sur la tête. Après les «salamalecs» (salutations d’usage) notre interlocuteur, la soixantaine bien sonnée, nous invite à prendre place à ses cotés. Quelque échange de mots de bienvenu et les discussions démarrent. Revenant d’abord sur les origines du fruit, le vieil-homme souligne que, pour la plupart du temps, le «Saba Senegalensis» provient du Sud du pays notamment de la Casamance, et de pays voisins comme la Guinée et la Guinée-Bissau, mais aussi de la Gambie et du Mali.
 
COMMERCIALISATION DU MADD - LES DIFFERENTS CIRCUITS DE VENTE
 
Des «fournisseurs» aux détaillants, en passant par les grossistes et demi-grossistes du marché syndicat de Pikine (Dakar), la commercialisation du «Saba Senegalensis» ou «madd» répond à tout un processus. Retour sur les circuits d’un fruit «sauvage» ou de forêt tropicale.
 
Le «madd» est un produit très apprécié par ces temps qui courent. Toutefois, il suit un chemin, parfois long, avant d’atterrir entre les mains du consommateur. Un tour au marché Syndicat de Pikine permet d’apprécier. Modou Gueye, un grossiste installé au marché Syndicat confirme: «A notre niveau, on ne vend pas à n’importe qui. Nous sommes des grossistes qui faisons la commande dans les pays d’origine. Ce sont de gros camions qui viennent livrer les produits et une fois le fruit sur place, nous avons nos détaillants pour la revente».
 
Concernant la vente, «nous mettons nos marchandises à la disposition des revendeurs qui vont les écouler sur le marché. Ça peut être de gros paniers de 50 ou 60 kg, ou des paniers moyens pesant 35 ou 40kg. Il y a aussi de petits paniers de 25 ou 20kg. La différence entre les autres vendeurs et nous, c’est que nous ne fixons pas de prix à nos revendeurs quand nous leur remettons la marchandise», tient-il à préciser. Avant de reprendre «ils connaissent mieux que nous les réalités du marché et, du coup, on leur laisse faire. C’est à eux de voir quel prix fixer pour chaque panier ou chaque quantité vendue. Ce qui est sûr, c’est qu’après chaque vente, ils viennent nous verser notre argent sans aucun problème car nous avons confiance en eux», fait t-il remarquer.  «J’ai confiance à mes vendeurs avec qui je collabore pendant de nombreuses années et on n’a jamais eu de différend en matière d’argent. Cela n’exclut pas, cependant, que certains peuvent connaitre des difficultés, étant donné que tout le monde n’est pas pareil. Mais quoiqu’il en soit, on a l’habitude de dire que le travail de commerçant n’a pas d’assurance», ajoute-t-il.
 
 UN PRODUIT TRES PRISE, MAIS NON RENTABLE
 
Cependant, note «Beugue Maodo», malgré que «je gagne ma vie avec ce commerce, il reste que le madd se vendait mieux que maintenant. Je n’arrive plus à écouler la même quantité qu’avant», signale-t-il. A l’en croire une telle situation est liée à la conjoncture actuelle. «Nos clients se font rares de plus en plus, faute d’argent. La vie devient de plus en plus difficile et compliquée. Du coup, les gens n’ont plus la possibilité d’acheter des fruits ni quoique ce soit. Ils n’ont même plus la tête à ça. Ils songent plutôt à la dépense quotidienne et aux autres priorités» laisse-t-il entendre.
S’y ajoute aussi le problème de l’accessibilité du produit, à cause de l’insécurité en Casamance. Du fait de la rébellion, les gens n’osent plus s’aventurer dans la forêt à la recherche de ce fruit sauvage, au risque de leur vie. D’ailleurs, indique-t-il, c’est la raison pour laquelle, il ne commercialise pas un seul produit de cueillette, mais plusieurs autres et selon les saisons. En atteste, dit-il, le fruit commence à se faire rare car en cette période de l’année ceux qui nous le livre, préfèrent s’adonner à l’agriculture, notamment la culture du riz et autres céréales. Des propos renforcés par Abdoulaye Mbaye un de ces collaborateurs pour qui, la vente ne fait plus leur affaire. 
  
LA GENTE FEMININE, PRINCIPALE CONSOMMATRICE, MAIS…

Menant toujours notre enquête, nous arrivons sous la petite tente de Nabou Sarr, une détaillante du «madd», la quarantaine assurée. Selon cette dernière, nombreux sont ceux qui viennent s’en procurer, surtout les femmes. «Elles aiment bien le produit, surtout les femmes en état de grossesse. Celles-ci viennent régulièrement en acheter mais certains hommes aussi.

Les femmes en achètent, certaines pour revendre, d’autres pour leur consommation», révèle-t-elle. «A notre niveau, on s’approvisionne auprès des grossistes qui nous vendent le fruit à 25000 F Cfa le panier. Et nous, nous revendons en détail par des tas de 1000 F Cfa et d’autres de 500 F Cfa et parfois même de 250 F Cfa», précise Nabou Sarr. Et de poursuivre : «le problème que l’on rencontre dans ce travail est que l’on n’a pas la possibilité de vérifier d’abord l’état du produit avant de le payer.  On achète au hasard. Ce qui fait qu’on peut avoir la chance de tomber sur un panier contenant des fruits en bon état comme ça peut être le contraire».  «Il arrive aussi qu’on tombe sur des paniers pourris», se désole-t-elle.

En prenant congé de l’étale de la dame, l’on fait la rencontre de Ndèye Yacine Seck, une jeune fille, debout sur ses 1,70 m et de teint clair, la vingtaine révolue.  Elle est venue acheter du «Madd». «C’est un fruit dont je raffole. Dés qu’il fait son apparition, je n’ai plus besoin d’autre chose et, comme vous le voyez, chaque jour je viens m’en procurer car je n’habite pas loin du marché. C’est un fruit spécial que je déguste, la plupart du temps, aromatisé de sucre, de sel, du piment, du poivre et même des fois du cube Maggi. Tout cela pour le rendre délicieux. Il m’arrive aussi d’en faire de la confiture que je conserve au frigo», informe-t-elle.
 
POUR UNE TRANSFORMATION INDUSTRIELLE DU MADD
 
Juste à la sortie du marché, Saliou Ndiaye, stationnant son véhicule, se dirige vers les vendeurs. Il est venu se procurer le produit. Ce père de famille dit venir une fois par semaine au marché Syndicat uniquement pour s’en approvisionner. «J’habite Rufisque et, le matin, en partant au boulot, je passe acheter ce dont j’ai besoin parce qu’il n’est pas probable que je puisse être libre le soir pour le faire. Et comme vous voyez, j’en achète en quantité suffisante et une fois à la maison, mon épouse va m’en faire du jus que je boirai toute la semaine avec la famille. C’est un jus que j’aime bien tout comme celui du «ditakh» parce qu’ils sont très naturels». 
 
Une idée partagée par un autre jeune homme présent sur les lieux. Celui-ci juge qu’il n’y a pas meilleure chose pour la santé que le jus de «madd», bien fait. 
Suffisant pour qu’il pense qu’il serait intéressant que les industries sénégalaises songent à sa transformation en vue de le mettre dans des emballages qu’elles vont revendre à la population. 
Ce qui permettra sa disponibilité durant toute l’année. «C’est mieux pour la santé et meilleur que ces jus que l’on nous bombarde souvent en provenance de n’importe où. Ces jus qui sont, le plus souvent, faits à base de produit chimique», suggère-t-il.
 
Selon un autre homme,  préférant garder l’anonymat, «ce serait une excellente idée en ce sens que cela permettra non seulement aux entreprises d’augmenter leurs chiffres d’affaires et de créer des emplois, en plus ce système va permettre au Sénégal d’éviter de voir ces fruits pourrir et jeter».
 
IBRAHIMA THOMAS, DIRECTEUR DU CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE FORESTIERE - «LA DUREE DE LA PREMIERE FRUCTIFICATION DU ‘’MADD’’ EST RAMENEE DE 7 A 2 ANS» 
 
Avec le phénomène de l’érosion qui affecte des ressources phylogénétiques en général, beaucoup d’espèces fruitières, dont le «madd», sont menacées. Pour juguler cette cattastrophe en perspective, l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), à travers le Centre national de recherche forestière a entrepris un programme de domestication de ces espèces. Et des avancés notoires son enregistrés dans ce processus de domestication de beaucoup de ces d’espèces fruitières.  Mieux, ces progrès commencent à donner leurs résultats.
 
Faire des recherches et apporter des réponses à la problématique d’érosion des ressources phylogénétiques en général, surtout de certaines espèces de fruitiers forestiers comme le «madd», le «ditakh», le «toll», le «soump», le «pain de singe», le «tamarin», entre autres, qui tendent à se raréfier, est l’un des objectifs principaux de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra).

Selon Ibrahima Thomas, le directeur du Centre national de recherche forestière, beaucoup d’espèces fruitières, dont le «madd», sont menacées. Malgré cela, l’institut est en train de faire des avancés notoires pour domestiquer beaucoup de ces fruits.  Des progrès qui commencent à donner leurs résultats.
 
A l’en croire, «la destruction des ressources phylogénétiques dans certaines localités du pays ou du monde en général est le plus souvent causée par les pressions anthropiques, les prélèvements excessifs et les feux de brousse, mais aussi par l’action de l’homme également et par le changement climatique même si ce dernier n’a jamais été constant. Un contexte qui, à la longue, peut éroder le patrimoine naturel». Devant ce fait, relève Ibrahima Thomas, «notre mission ici au sein de l’Isra, est de mettre au point des technologies résolvant les contraintes, que ce soit d’ordre technique ou socio-économique. Cependant dans le cadre de la préservation et de la conservation de la biodiversité, il nous faut vraiment mettre à jour des moyens de conservation de ces produits» informe-t-il.
 
C’est ainsi qu’un programme de domestication de ces espèces fruitières est mis en œuvre au Centre national de recherche forestière. Et, grâce à ce projet, le temps qu’il faut pour la fructification du madd est ramené de 7 à 2 ans. Pour revenir à la «domestication de ces fruitiers forestiers» thème même de la recherche au niveau de l’institut, dit-il, «depuis quelques années, on a mis au point des techniques de raccourcis de développement du cycle de croissance de ces fruits. Et concernant le «madd» à titre d’exemple, c’est un produit qui, généralement, en milieu naturel, donne sa première fructification dans une durée de 5 ans à 7 ans même si l’évolution peut être variable».  A l’en croire, au niveau de l’Isra avec les moyens de technicité des végétaux, ils sont parvenus à le ramener à 2 ans.
 
«L’ISRA DOIT DONNER DES IDEES ASSEZ CONCRETES POUR ORIENTER TOUTE PERSONNE INTERESSEE PAR LE PROJET»
 
Pareil pour le pain de singe ramené de 20 ans à 5 ans. Le «Soump» passe de 5 ans à 3 ans, le tamarin de 15 ans à 4 ans pour s’en arrêter là. «On est entrain de travailler sur les méthodes de gestion néanmoins il faut déterminer la période optimale pour faire les tailles et exprimer les productions obtenues. Il faudrait pareillement que l’Isra soit en mesure de donner des idées assez concrètes pour éventuellement orienter toute personne intéressée par le projet». D’après cet ingénieur des eaux et forets, au niveau de l’Isra, tous les moyens sont pris en compte pour la vulgarisation du programme. D’ailleurs, dit-il, «au niveau de la direction des Eaux et forets, chasse et conservation des sols, il y a un projet de relance de la filière fruitière forestière qui est en train d’être réaliser au niveau du territoire sénégalais et particulièrement dans le bassin arachidier. Pour bien produire ces espèces selon une approche participative. Ceci pour l’implication des populations».
 
Cependant, prévient le chercheur, «tous les moyens ne sont pas réunis surtout en terme de stratégie car il faut beaucoup réfléchir étant donné que l’on est dans un pays où les priorités sont vastes. Les pouvoirs publics pensent plutôt à assurer le bien être des populations, à dégager des ressources importantes pour plus de souveraineté financière. Laquelle permettra d’aborder des thèmes de recherche qui cadrent avec les diagnostics au niveau des différentes pôles écologiques». Et d’ajouter: «le plus important est de combler le fossé et d’arrêter de nous recroqueviller sur nous même. Parce que souvent on est tributaire des financements extérieures», indique-t-il. Pour cela, il faut demander au gouvernement de mettre davantage de moyens dans la recherche pour doter l’Isra d’une capacité beaucoup plus substantielle dans sa tâche.
 
En terme d’adaptation sur les espèces, le directeur technique du Centre national de recherche forestière pense qu’il y a un «zonage éco-géographique des pays basés sur les volumes de pluies». «Au niveau de l’institut il y a aussi un département, notamment le bureau d’analyse macroéconomique qui participe, avec d’autres organes de l’Isra,  à des diagnostics pour mieux appréhender les difficultés», conclut-il de dire.
 
MADD ASSISONNE D’EPICES, DE SUCRE, ETC. - LA TROUVAILLE DE REVENDEURS EN DETAIL POUR ACCROCHER LA CLIENTELE
 
Après le marché syndicat de Pikine, cap sur la Rue 10, un populeux quartier de Dakar situé entre Amitié 2 et Grand-Dakar. Le long de la rue, entre la mosquée la route de Grand Dakar, diverses marchandises (fruits, tubercules, etc.) sont exposées sur des tables et à même le sol. Ici les revendeurs de madd, composés en majorité de femmes d’origine guinéenne, ont développé une nouvelle astuce pour attirer les clients. A côté du fruit entier, les noix de madd sont aromatisées (à l’aide d’épice-piment, sel, poivre, bouillon- ou sucre) et conditionnés dans des pots en plastique. 
Toutefois, les étales laissent apparaitre les fruits en entier superposés les uns sur les autres. «Il y’en a de toutes tailles et pour toutes les bourses: de 100 F Cfa à 300 et même 350 F Cfa l’unité, mais aussi des pots de 500 F Cfa  qui sont déjà assaisonnés de tous ingrédients». Fatoumata Bâ confirme la bonne moisson faite avec la vente de ce fruit. «Le madd est bien vendu ici, je peux écouler en deux jours le gros panier que j’achète au marché Syndicat de Pikine. Je vends certains en entier sans les couper, mais la plus grande partie, je le prépare en confiture avec du sel, du piment, du sucre pour ensuite le mettre dans des pots échangés à 500 F Cfa car les clients le préfèrent comme ça».
 
LYCEE SEYDOU NOUROU TALL, RUE 10, DES COINS RECONNUS POUR…
 
Autre point vente, même constat. A la devanture du lycée Seydou Nourou Tall des revendeuses adoptent le même procédé. Mieux, à la devanture de cet établissement la première chose qui attire l’attention c’est la queue qui se forme devant ces marchandes. Aussi bien des élèves mais également des passants tout comme des véhicules qui défilent les uns après les autres, conduits surtout par des hommes font que cette espace n’est jamais vide. Sur les étalages des vendeuses, on peut apercevoir des pots de mélange de ce célèbre produit mais aussi de petits sachets pour ceux qui ne peuvent se payer le pot.
 
Interpellées, ces «braves» femmes, trop affairées par leur business, n’ont pas voulu répondre à nos questions, sans doute pour ne pas révéler leur secret ou par peur d’être médiatiser. La seule information qu’elles ont voulu mettre à notre disposition est que les pots coutent 500 F Cfa et les sachets s’échangent moyennant 50 F Cfa.
 
Pour les élèves interrogés, pardon les consommateurs, le «madd» demeure un fruit succulent et différent des autres. «Il donne l’appétit  spécialement quand on le mange avec du riz au poisson» pour certains. Et pour d’autres, «c’est sa pulpe aromatisée d’un jus un peu acide qui les attire. Notamment quand on y ajoute des épices». Quant à Malick Ndiaye, un fonctionnaire dans une entreprise de la place, bien sapé dans son boubou «Ganila», il confie que: «chaque jour à la décente ou à l’heure de la pause, je viens en acheter pour ma femme mais aussi pour moi-même car j’en raffole».
 
UNE PREFERENCE POUR LES FEMMES ENCEINTES
 
Emettant dans la même longueur d’idée Aissatou Thiam une étudiante en licence à la Faculté de lettre et sciences humaines de l’Université Cheick Anta Diop (Ucad) de Dakar, mariée il y a 4 ans déjà révèle: «je me rappelle, la première fois que j’ai mangé ce fruit c’était il y a deux. A l’époque j’étais dans mes premiers mois de grossesse et je n’aimais rien d’autre. Tout ce qui pouvait me soulager c’était le «madd» ou encore le «toll» et certains produits acides comme des cerises, du citron et autres». La jeune mariée de poursuivre: «Après mon accouchement, l’envie me vient souvent d’en déguster et le seul endroit où je peux en trouver durant toute l’année c’est ce coin car, ces vendeuses n’en faillent jamais». 

 

source:http://www.sudonline.sn/a-la-connaissance-dun-fruit-sauvage-tres-prise-par-des-senegalais_a_20598.html