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«Boum Boum» de pleurs pour Demba Dia à Rock City…

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L’OBS – La résidence de Demba Dia avec son écriteau «Rock City, 467 U7 Boum Boum» toise ses voisins de par son architecture. Mais par un élan d’humilité, elle ouvre ses portes à l’entourage immédiat et lointain. C’est ici qu’est né le coup de foudre entre Demba Dia et les Parcellois. C’est ici aussi que beaucoup de personnes ont convergé, samedi, à l’annonce de son décès, avec des pleurs et des témoignages attristés.

 

Regards prostrés, mines d’enterrement, un groupe de femmes assises sur un bloc de pierre s’écrasent devant la grande bâtisse blanche de «Rock City», à l’Unité 7 des Parcelles Assainies. Debout sur deux posters, Demba Dia tout sourire semble les avoir à l’œil. Pourtant ce beau monde ose à peine lever les yeux pour croiser le regard du leader du Mouvement pour l’action et la citoyenneté (Mac). Main sur le menton, visage assombri de peine, Abdourahmane Diallo, N°2 du parti, cache mal sa douleur. «La nouvelle a surpris tout le monde, personne ne s’y attendait.    Je savais qu’il était malade, mais pour nous, la situation n’était pas désespérée. C’est samedi vers 11 heures que nous avons eu confirmation du décès. Cela faisait un an, il n’était plus bien portant», souffle-t-il, la voix à peine audible.

 

 

«Rock City», à l’Unité 7 des Parcelles Assainies, est en deuil. Il faut scruter le visage des femmes, regarder les voiles de pudeur qui traversent la rue sablonneuse qui mène vers l’immeuble de 4 étages de Demba Dia pour se rendre compte de la tristesse qui afflige les cœurs et fige les os.

C’est dans les rues et ruelles sablonneuses de ses populeuses unités des Parcelles où l’artiste s’est déshabillé de son costume de scène pour endosser l’habit du voisin «affable», «convivial», «serviable»  «altruiste». Où Rock Mbalax s’est contenté chaque jour de fabriquer un quotidien de «M. Tout le monde». Le plus souvent dans le carré bigarré de l’Unité 7 où, au détour d’une ruelle, un gosse ou une mémé lui serre la main pour lui conter sa souffrance. Lui a toujours tendu l’oreille à tout le monde comme s’il était envoyé pour une mission divine d’aider, toujours aider sans rien attendre en retour. Fatou Sène, sa voisine à «Rock City», présidente des femmes de son parti, est atterrée de détresse. «Ma douleur est indicible, la nouvelle nous a tous anéantis de tristesse, pour quelqu’un qui est né en 1964, on ne s’attendait pas de sitôt à son décès, mais Dieu est grand et nous sommes obligés de garder la foi, malgré la douleur», pleure-t-elle.

De tous les coins des Parcelles, des gens accourent pour converger vers «Rock City», ce bâtiment que «Boum Boum» avait érigé au centre du quartier pour regarder en plongée la souffrance des populations. Dans cette rue serpentée de l’Unité 7, Demba souffrait des délestages comme tout le monde, des pénuries de gaz. Il partageait le bonheur et les misères de ses voisins, leurs peines et leurs joies, leurs peurs et leurs frustrations. Ici, on ne se faisait pas du mauvais sang face aux fantasmes sur l’origine de la fortune de ce voisin si charitable. C’est ici, dans le secret de cette demeure un peu trop cossue pour un voisinage qui évoque un quotidien interdit de superflu, que Demba a nourri son opération de charme pour bâtir son mouvement politique qui a appuyé Me Wade avant de lui tourner le dos pour aller faire acte d’allégeance à Macky Sall.

LE GRAN’PLACE DEMBA DIA EN DEUIL. Dans ce coin perdu des Parcelles, Demba Dia a confectionné une solide popularité. Par un bonjour, un sourire, une main tendue et des liasses de billets de banque. Dans sa villa parfois dans son véhicule, le rocker accueillait à longueur de journée le parti de la demande sociale : un nombre incalculable de gens aux motivations diverses. Certains venaient pour se faire acheter une ordonnance, d’autres pour quémander de l’argent ou se faire parrainer une manifestation ou tout simplement pour entrer dans les bonnes grâces du seigneur des lieux. Tellement vrai qu’au coin de la rue qui mène vers «Rock City», de vieux retraités sont sagement assis sur de longs bancs en bois dans une cabine couverte de zinc. L’endroit est baptisé «Gran’Place Demba Dia» depuis des années. Chaque jour, de vieux retraités s’échinent à tromper un quotidien difficile en venant se shooter aux jeux de dames et à la belote. Afansou Badiane alias Kaka est l’un des fidèles du Gran’Place. Il ne tarit pas d’éloges sur le défunt voisin qui garait toujours son véhicule pour descendre leur glisser des pièces sonnantes et trébuchantes. «Il ne passait pas sans pour autant se débarrasser de son protocole pour nous laisser de quoi acheter la cola, il nous remettait entre 10 000 et 30 000 FCfa à chaque fois et c’était sans façon. A chaque fête de «Tamxarit» également, il nous donnait de quoi acheter un gros bélier. Il n’était pas qu’un voisin qui sortait son argent, il nous respectait aussi et c’est pourquoi tout le Gran’Place, soutient-il, est attristé par son décès.» Un ange passe. Le Gran’Place Demba Dia aussi observe le deuil…

A «Rock City», siège de son parti, l’on connaissait peu l’artiste, l’on savait rien non plus du Prince des courses automobiles, on préférait se contenter du leader de parti politique qui guidait ses troupes militantes. «Il y a une dizaine de jours, alors qu’il était alité en France, il me confiait que son principal objectif à son retour, c’était de travailler à l’unité des responsables politiques de l’Apr des Parcelles Assainies. C’était quelque chose qui le tenait à cœur», confie le numéro 2 de son parti, Abdourahmane Diallo. Rock, ce dur à cuire, ne verra pas son rêve se réaliser… Il s’est affaissé samedi en France.

MOR TALLA GAYE

SOURCE: http://www.gfm.sn/boum-boum-de-pleurs-pour-demba-dia-a-rock-city/