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TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS-SELON LES LIBERAUX Une «chasse aux sorcières» de nature politico-politicienne

Biens mal acquis
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Même si la traque des biens supposés mal acquis se justifie par une volonté de recouvrer des avoirs publics détournés de leurs réels objectifs, les hommes politiques et surtout les libéraux se sont saisis de l'affaire pour en indexer particulièrement la pseudo connotation politico-politicienne.

Les responsables du défunt régime libéral n’ont jamais perçu la traque des biens supposés mal acquis comme une affaire ayant pour objet de restituer au contribuable sénégalais, des biens détournés à des d’autres fins, mais plutôt comme la «traque d’adversaires politiques». Face aux injonctions de l’Etat et de la Crei d’ailleurs concernant leur liberté de mouvement, certains d’entre eux ont opté pour une sorte de «désobéissance civile». L’interdiction de sortie du territoire faite à quelques leaders du Parti démocratique sénégalais (Pds) a été ainsi violé par Oumar Sarr, le maire de Dagana et coordonnateur de la formation libérale, lequel a profité, d’une visite dans son fief, pour faire un  crochet en Mauritanie voisine.  
Son retour au Sénégal par voie aérienne, particulièrement médiatisée, est apparue comme une défiance de l’ordre établi. Par ailleurs, les différentes interpellations judiciaires sont accompagnées par des mouvements de soutien et une présence massive de militants au moment des interpellations. En outre, après l’information selon laquelle la France aurait classé sans suite la poursuite de Karim Wade dans son territoire, le collectif des avocats, composé notamment de Me Amadou Sall, Clédor Ly, Demba Ciré Bathily et Me Mohamed Seydou Diagne, s’est insurgé contre ce qu’il qualifie de «procès politique». La réaction de la sénatrice libérale Aida Ndiongue incarcérée pour le cadre de cette lutte contre l’enrichissement illicite, après le limogeage d’Aminata Touré et relayée par la presse, fait aussi croire que la famille libérale ne conçoit la traque des biens mal acquis que sous l’angle d’une chasse aux sorcières purement politico-politicienne.   
ABDOULAYE WADE SUR L’INCARCERATION DE SON FILS KARIM - «Etre fils d’un Président sortant…un nouveau délit au Sénégal»
 
Le président de la République sortant, Me Abdoulaye Wade, n’a jamais accepté le fait que son fils soit emprisonné pour un supposé enrichissement illicite. Le prédécesseur de Macky Sall, dans ses diverses sorties, notamment celle faite en Côte d’Ivoire trouve que l’emprisonnement de Karim Wade est lié au fait qu’il est le fils d’un ancien Président. Une déclaration qui n’a pas varié même après son retour au Sénégal. 
 
Le Président Abdoulaye Wade s’est, pour la première fois, prononcé sur l’affaire opposant son fils Karim Wade, à l’Etat du Sénégal en Côte d’Ivoire dans le cadre de la conférence de la confédération des associations et unions de jeunes avocats d’Afrique.  L’ancien Président sénégalais a alors clamé l’innocence de son fils, tout en affirmant son opposition ouverte contre l’incarcération de ce dernier. « Il n y a pas la moindre preuve après huit mois de traque. La seule banque où l’on a trouvé de l’argent, c’est celle de Monaco et cet argent est le mien. D’ailleurs, je vais récupérer cet argent », avait-t-il dit. 
 
Me Wade ajoutera que le seul délit commis par Karim Wade, c’est d’être le fils d’un ancien président de la République. Toutefois, après son tonitruant retour au bercail en avril 2014, à l’issue de deux années d’exil en France, le Président Wade éludera la question de l’incarcération de son fils que beaucoup de ses détracteurs qualifiaient de véritable motif de son retour au Sénégal. Il a fallu la période de la campagne électorale pour les élections locales pour que le Président Wade évoque la question. Revenant sur le procès annoncé de son fils, le 31 juillet prochain, Me Abdoulaye Wade a laissé entendre : «Je ne crois pas qu’il puisse y avoir un procès de Karim Wade parce qu’il n’a rien fait ». L’ancien Président dira en outre, à propos du procès : «si je veux, il n’aura pas lieu. Je peux l’empêcher, mais je ne ferai pas». 
 
Pour rappel, après son retour au Sénégal, Abdoulaye Wade a rendu visite à des responsables de son régime détenus en prison dans le cadre de la traque  des biens supposés mal acquis, à l’image d’Aida Ndiongue. Mais l’ancien président de la République ne s’est pas rendu au chevet de son fils.  Interrogé sur la question, Me Abdoulaye Wade a laissé entendre :  «Je peux y aller n’importe quand, mais je trouve que cela va faire désordre. Si j’y vais et que 10.000 personnes se présentent, cela va perturber la quiétude de la prison ».
 
TRAQUE DES BIENS SUPPOSES MAL ACQUIS - La France impliquée dans l'affaire
 
La traque des biens supposés mal acquis ne s’est pas uniquement limitée au Sénégal. La France a joué également sa partition dans l’affaire, surtout après que l’Etat sénégalais y ait déposé une plainte contre le fils du président Abdoulaye Wade.
 
Le 30 novembre 2012, les avocats de l’Etat du Sénégal ont déposé une plainte au parquet de France, dans le cadre de l’enrichissement illicite de certains ex-hauts dignitaires du régime libéral dont Karim Wade. L’Etat du Sénégal s’était alors constitué partie civile en France pour rapatrier ces biens présumés détournés des fonds publics. En mars 2013, le Président Macky Sall en visite à Paris, s’entretient de la question avec le Président François Hollande.

L’implication de la France ne faisait donc plus de doute jusqu’au mardi 17 juin, date à laquelle le pôle des avocats de Karim Wade, en conférence de presse à Paris, annonce que « La France ne veut plus entendre parler de l’Affaire Karim Wade car les procédures sénégalaises n’agréent pas la haute autorité de l’Office central qui a fini par faire un compte-rendu à la Hiérarchie ». Avant de conclure que « la France décide de ne plus suivre l’Etat du Sénégal dans sa traque des biens mal acquis ». La décision de suspendre la poursuite du fils d’Abdoulaye Wade est motivée, selon eux, par le fait qu’en France rien n’a été trouvé au nom de celui dont le nom était mentionné sur la fiche de recherche en l’occurrence Karim Wade. 
 
Le 27 juin, dans un entretien paru dans « intelligence magazine » et repris par l’Agence de presse sénégalaise (Aps), Jean Félix Paganon, l’ambassadeur de la France au Sénégal, laissait entendre que « Les magistrats sont extrêmement sourcilleux quand il s'agit de l'indépendance de la justice. Je ne dispose donc d'aucune information sur l'état d’avancement de la procédure et sur les éléments qu'on a pu recueillir dans le cadre de la coopération judiciaire entre les deux pays », avant d’ajouter : «  je peux dire est que l'instruction n'est pas close». 
 
ETAT/ COLLECTIF DES AVOCATS DE KARIM WADE - Les points de désaccord
 
L’affaire opposant Karim Wade à l’Etat du Sénégal a fait source de discorde entre la partie civile et les défenseurs de l’ancien responsable libéral et ministre d’Etat. 
 
Après moult confrontations entre les deux parties, le dossier Karim Wade a finalement atterri sur la table du Conseil Constitutionnel. Pour cause, les avocats de Karim Wade avaient introduit un recours disant que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) n’est pas habilitée à juger leur client. Olivier Sur et ses les autres avocats conseils de Karim (Me Amadou Sall, Clédor Ly, Demba Ciré Bathily et Me Mohamed Seydou Diagne coté Sénégal) se sont toujours persuadés que la Crei était incapable de juger Karim Wade du fait de son statut d’ancien ministre d’Etat. Les avocats de l’ancien ministre d’Etat ont par la suite interpellé la Cedeao pour annuler la procédure judiciaire intentée contre leur client en arguant toujours que la Crei n’est pas l’instance habilitée à juger Karim Wade. C’était le second recours du Pds devant la Cedeao.

Pour rappel, dans un premier arrêt rendu le 22 février 2013 dans cette affaire de la traque, la Cour de justice de la Cedeao avait en partie donné raison aux avocats de l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique sénégalais. Elle avait notamment estimé que l’interdiction de sortie du territoire qui était faite aux responsables « n’avait pas de base légale » et avait épinglé le procureur spécial pour violation de la présomption d’innocence. 
 
Cette fois, dans un nouveau recours, les avocats de Karim Wade demandaient à la Cour de justice de la Cedeao de sanctionner le Sénégal en le suspendant de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest pour non respect de ses décisions relatives à la levée de l’interdiction de sortie du territoire. Les avocats de Karim Wade ont aussi demandé à la Cour de se prononcer sur les conditions du placement en garde à vue puis en détention préventive de leur client. Ils lui demandaient d’en reconnaître le caractère arbitraire et d’ordonner la libération du fils de l’ancien président. 
 
Les avocats de Karim Wade ont aussi eu une position différente de celle étatique dans le suivi de la requête que l’Etat sénégalais a introduite en France.  Le collectif des avocats de Karim Wade avait aussi requis et obtenu a ce que le dossier  de leur client leur soit remis avant le procès. 

 

source :http://www.sudonline.sn/une-chasse-aux-sorcieres-de-nature-politico-politicienne_a_19905.html