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jeudi, 10 avril 2014 00:00

CENTRE DE FORMATION DE FOOTBALL ASPIRE Une philanthropie circonspecte

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La « philanthropie » du Qatar à travers l’installation du centre Aspire Académie dans les pays en voie de développement (Afrique et Asie) ne fait pas que des heureux. Au Sénégal, en plus de la non-affiliation du centre à la Fédération sénégalaise de football, est venue se greffer une «difficulté» de la disponibilité des Académiciens lors des sollicitations en sélections nationales. Ici et ailleurs, l’émirat (100 km de large et 150 km de long) est suspecté de vouloir enrôler les jeunes talents africains en perspective de sa coupe du monde 2022.

 

Fondé en 2003 dans une démarche pressentie comme «sociale et humanitaire», Aspire Academy est en réalité un centre de formation international de football. A travers ce centre, les autorités du Qatar ont fait le choix de recruter des jeunes talents issus des pays en voie de développement de l’Afrique et d’Asie. Cet élan de «générosité» du petit émirat n’est toutefois pas dénué d’un intérêt sportif et financier, puisque le but recherché par les responsables de la Fédération Qatarienne, selon des sources dignes de foi, est de former des très jeunes puis de les «naturaliser» en vue de la coupe du monde 2022 qui sera justement organisée par le Qatar. 
 
Le royaume Qatari récuse cependant cette thèse en affichant sa «bonne foi» dans la collaboration avec les fédérations des pays dont sont originaires les jeunes footballeurs africains et asiatiques. Toutefois, des doutes sérieux subsistent quant à leur dessein. 
 
Il est connu que le Qatar n’est pas un pays de football au sens international du terme, même si Cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani, au pouvoir depuis le 27 juin 1995 suite à un «coup d’état» contre son père en séjour en Suisse, passe par le sport pour donner plus de visibilité à son pays. Coupe du monde de football en 2022, championnats du monde de handball en 2015, sponsoring du FC Barcelone, rachat du Paris-SG, tennis, cyclisme, moto, golf... Tout y passe !
101ème au dernier classement mensuel de la Fifa, le Qatar n’a jamais goûté aux délices d’une coupe du monde. Or, en 2022, il sera qualifié d’office en tant que pays hôte de la plus grande fête du football mondial. Se faire balayer dès le premier tour serait pire qu’une humiliation. Même si ce n’est pas une première, (l’Afrique du Sud a connu le même sort en 2010), ce serait un autre alibi pour les populations de déserter les gradins. 
Pour éviter un tel désastre, le Qatar serait tenté de «cloner» certains pays en y ajoutant sa dose de subtilité. 
 
Lors de la Can 2012, la Guinée Equatoriale a recruté des «mercenaires» africains notamment des Maliens, des Camerounais pour former le Nzalang Nacional. 
 
Rappelons que lorsque la Fifa avait pris une directive permettant aux joueurs étrangers ayant une double nationalité de changer d’équipe nationale, le Qatar avait sorti un trésor de guerre pour enrôler certains footballeurs, même d’Europe. Ce qui avait obligé l’instance du football mondial à mettre des garde-fous pour éviter que ce que l’émirat a réussi avec les autres disciplines sportives n’arrivent au football. 
 
Sa politique de naturalisation reste incarnée par le Kényan Stephen Cherono devenu Saif Saaeed Shaheen, toujours détenteur du record du monde du 3000 m steeple. 
 
Rachat de l’AS Eupen (D2, Belgique)
 
Le rachat par la fondation qatarie Aspire du club de deuxième division belge Eupen pour un montant «modeste» mais non encore officiellement divulgué, n’a fait qu’ajouter à la suspicion sur la volonté supposée ou réelle de l’Etat d’émirat d’enrôler les joueurs issus du centre. 
 
Les jeunes talents africains et asiatiques peuvent désormais se frotter aux meilleurs en Europe en conservant leur nationalité d’origine. 
 
Au Sénégal, Diawandou Diagne, Ibrahima Diédhiou y poursuivent leur carrière. D’autres jeunes pourront les y rejoindre. Que pourrait-il alors se passer quand ils atteindront l’âge de la majorité et que le Sénégal ne sollicite pas leur compétence ? Ils peuvent bel et bien tomber dans les filets de l’équipe qatarie. Et au vu de la puissance financière de l’émirat, certains pays d’Afrique auront du mal à contrer cette orientation. D’autant plus qu’ils peuvent aussi jouer avec la réglementation de la Fifa. 
 
En effet, l’article 17 de la circulaire N°1147 relative au règlement d’application des Statuts de la FIFA, notamment l’acquisition d’une nouvelle nationalité pourrait être utilisé à souhait par le Qatar. 
 
Cette disposition stipule : «Tout joueur qui s’appuie sur l’art. 15, al. 1 pour acquérir une nouvelle nationalité et n’a pas disputé de match international conformément à l’art. 15, al 2 ne peut se qualifier pour jouer dans la nouvelle équipe représentative que s’il remplit l’une des conditions suivantes : a) il est né sur le territoire de l’association concernée ; b) sa mère ou son père biologique est né(e) sur le territoire de l’association concernée ; c) sa grand-mère ou son grand-père est né(e) sur le territoire de l’association concernée ; d) il a vécu sur le territoire de l’association concernée au moins cinq années consécutives après ses 18 ans».
 
Pour appliquer une telle condition, le Qatar pourrait intégrer certains joueurs dans son championnat pour cette période afin de les enrôler. 
 
Déjà, les gardiens Baba Malick Ndiaye et Gassama évoluent depuis des années dans le championnat qatari. Pis, la coopération entre la Fédération sénégalaise de basketball et le Qatar avaient suscité aussi beaucoup d’interrogations. Parce que plusieurs joueurs sénégalais déclinaient leur convocation, sans raisons valables. 
On n’en est pas encore là avec le football. Mais comme le dit l’adage : «chat échaudé, craint l’eau froide».
 
L’état souffle le chaud et le froid
 
«Au sein du ministère des Sports, nous n’avons aucun dossier concernant Aspire. L’activité de football a été déléguée à la Fédération sénégalaise de football». C’est cette réponse laconique que le directeur des activités physiques et sportives (DAPS), Cheikh Sarr, nous a servi au téléphone hier, mercredi 9 avril 2014. 
 
Est-ce à dire que l’Etat du Sénégal ignorerait-il tout de ce centre qatari installé dans notre pays depuis sept ans ? A priori non ! Et pour cause, le ministre des Sports, Mbagnick Ndiaye avait demandé à la FSF de mener une enquête sur pour lui apporter des éclairages sur Aspire. 
 
Mieux encore, le président de la République, Macky Sall avait invité le centre du Qatar à une meilleure implication dans notre football. «Je profite de ma présence à Saly pour lancer une invitation à l’Académie Aspire, en tant que club, pour une implication plus grande dans le mouvement sportif sénégalais et à ses compétitions nationales», a déclare le Chef de l’Etat parti inauguré le centre Diambars. 
 
«Ce qui contribuera, sans doute, au  renforcement du niveau technique de notre football professionnel, qui constitue pour mon Gouvernement, une préoccupation».
 
Toutefois, si le DAPS a préféré donner sa langue au chat, d’autres sources au ministère des Sports sous le couvert de l’anonymat estiment que «c’est une affaire qui devrait être tirée au clair». Un de nos interlocuteurs parle même d’une «nébuleuse» que l’Etat gagnerait surveiller.
source: http://www.sudonline.sn/une-philanthropie-circonspecte_a_18351.html

 

 

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