Elle, qui m’a vu à l’oeuvre. Euskeuy! Bimaci toloo walay ken gnemewouma woon. Je damais le pion à tous mes soi-disant rivaux. Walay c’est la vérité, ce n’est pas des blagues. Mais, bon bref. Tout cela fait partie du passé, maintenant. C’était une petite digression pour faire comprendre aux jeunes que voler la fiancée ou la femme, peu importe, d’un autre n’est pas bien. C’est encore pire lorsque cet autre est un parent ou un proche. Mais, nous en reparlerons.

Entre parenthèses, il faut que je vous raconte la terrible scène à laquelle j’ai assisté hier dans la ligne 57 qui fait Liberté 6-Gouye mouride (Rufisque). Un vrai scandale. Le bus était plein à craquer en quittant le terminus du rond-point Liberté 6. Normal, c’est toujours comme ça avec le dernier bus. Et donc les passagers se «superposaient» comme des sardines parce que chacun voulait rentrer et personne n’acceptait de descendre.

Conséquence: hommes et femmes étaient obligés de se mettre l’un derrière ou en face de l’autre. Dans ces conditions, la prudence est de mise. Certains hommes, pour échapper aux accusations et calomnies de filles ou femmes de mauvaise foi - parce qu’il y en a -, font tout pour éviter d’être en contact avec ces dernières. Par contre, il y en a d’autres qui prêtent vraiment le flanc. Et c’est exactement ce qui est arrivé entre une dame et un jeune homme qui ont fini par emporter tout le monde dans leur dispute. «Hé, loy deff ni ?», crie le gosse dans tous ses états. La femme réplique par des insultes: «Xam, merde laa wax ! Tu ne sais pas ce que je fais ? Depuis le départ du bus, tu ne cesses de te trémousser contre moi. Je me suis déplacée à plusieurs reprises et tu m’as suivie. Tu continues de frotter ton sexe sur moi. Ne me dis pas le contraire car j’ai été obligée de le toucher pour savoir que tu es en érection. Maako diaap mu dëgër mayma sama jam waay !». S’en sont suivies des insanités entre les deux qui s’accusent mutuellement. Le gars taxe la dame de saytaane (Satan). Cette dernière l’accuse d’obsédé et de maniaque sexuel. Du coup, deux camps se forment et s’insultent jusqu’à ce que votre serviteur descende du car.

Pour en revenir à notre bonhomme, disons que c’est un écervelé qui a mérité sa punition. D’ailleurs, il n’y avait qu’à voir la manière dont il contait sa mésaventure. Au lieu d’avoir honte de son acte, il la racontait sans gêne, comme s’il n’y avait rien de mal à ce qu’il a fait. On a partagé le même clando. Durant tout le trajet, le gosse ne cessait de vanter ses talents de jeune séducteur. Et le taximan, qui semblait bien le connaître, lui a rappelé ce fameux épisode, la nuit où il a été tabassé par son «grand». «Mais boy, tu te souviens de Paul ?», lui a demandé le chauffeur du clando. La réponse a tardé à venir puisqu’ ils ont pris le temps de bien se marrer. En bon observateur, je me suis rendu compte que c’était des potes qui ont grandi ensemble dans le même quartier. Le gosse répond : «Boy bayil yoyou waay. Sii, boy comment pourrai-je oublier grand Paul ! Surtout après ce qu’il m’a fait. Il parait qu’il est en France». Comme s’il voulait que tout le monde soit au courant de ce qui s’est passé, son ami taximan insiste pour lui demander de revenir sur l’histoire. Dos au mur, il narre : «Boy daal, Paul m’a surpris dans la chambre de ma petite copine. Ndeketeyo meuf bi guelou sama grand lawone. Mais, elle a essayé de me faire croire qu’elle n’était pas amoureuse de Paul. Lorsqu’il m’a trouvé dans le lit, complètement relaxe, avec la fille, il m’a demandé de quitter la maison sur un ton très ferme, c’était un ordre. Mais boy, keur gou am couloir baaxul. Je n’ai pas hésité à m’exécuter parce que grand Paul était musclé. Mais, avant même de sortir du couloir, il m’a rattrapé et m’a pris par le collet. Et avant que j’ouvre la bouche pour lui expliquer quoi que ce soit, Paul m’a fait mordre la poussière. Je criais à haute voix en lui disant que je ne savais pas qu’il fréquentait la fille, mais il continuait à me tabasser. N’eut été l’intervention d’un groupe de jeunes diolas du quartier, il m’aurait cassé les os. Lorsqu’on nous a séparés, j’ai aussitôt pris la poudre d’escampette». 
Sacré Paul ! 

Mbaye MANE M.
Victime de la mobilité urbaine

source:http://www.seneplus.com/article/faites-du-jour-grand-place-de-ce-week-end