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Elections générales en Guinée-Bissau : Dans l’attente des premiers résultats

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Près de 750.000 Bissau-guinéens, sur 1,6 million d'habitants, s’étaient inscrits sur les listes électorales pour les élections générales (présidentielle et législatives) d’hier. C'est dans les jours à venir que l'on connaîtra le nombre de votants pour le premier tour de ces élections devant respectivement départager les 13 candidats en lice pour le premier scrutin et envoyer 102 députés, à choisir dans 15 listes, à l’Assemblée nationale pour le second.
La présidentielle met en lice 7 candidats portés par des partis politiques et 6 prétendants indépendants. S’agissant des législatives, ils sont 500 hommes et femmes répartis dans 15 listes de partis politiques convoitant une majorité à l’Assemblée nationale qui comptera 102 élus du peuple bissau-guinéen. 

Vers quel homme et quelles listes se dirigera le plus grand nombre de votants ? Les premières estimations et les résultats complets prévus d’ici vendredi nous édifieront. Déjà, les assesseurs et représentants des candidats dans les bureaux de vote, ainsi que les délégués de l'autorité judiciaire et de la Commission électorale nationale ont commencé, par endroits, le dépouillement des bulletins. Un procès-verbal sera dressé pour chaque bureau de vote et remis à l’organe en charge du décompte des résultats. La transmission des différentes données, surtout celles de l’intérieur du pays, ne posera pas problème avec les hélicoptères mis en service. Pour l'heure, tout ce qu’on peut dire, c'est que le vote a été massif. 
D'ailleurs, dans leur meeting de clôture de la campagne électorale, tous concurrents au fauteuil présidentiel bissau-guinéen, tout comme les têtes de listes pour les législatives, ont appelé à une « participation massive des citoyens à ce double scrutin ». Après avoir accompli leur devoir civique, les différents candidats à la présidentielle ont été très prudents sur l'issue du vote. Tous ont déclaré « attendre les résultats avant de (se) prononcer ». En tout cas, une visite dans une dizaine de bureaux de vote, à Bissau, a révélé que même si l'on ne disposait pas encore de statistiques fiables, beaucoup de nos interlocuteurs ont reconnu que le taux de participation des électeurs à ce premier tour est très élevé.   A Bissau, le vote au double scrutin présidentiel et législatif d’hier a été massif. Capitale du pays, elle est, sur le plan de la superficie, située dans la plus petite région, mais elle est la plus grande en termes d'électeurs (plus de 200.000) et de lieux de vote (plus de 500).

Vote massif à Bissau
C’est ce qui explique les files d’électeurs qui, déjà à 7 heures, s’étiraient devant les bureaux de vote. A 9 heures, c’est-à-dire une heure après le démarrage du scrutin intervenu à 8 heures, tout se déroulait bien. Aucun incident n’a été signalé dans les lieux de vote de Bairro militar qui polarise plusieurs bureaux où, à notre passage vers 8h 45mn, une trentaine d’électeurs avaient déjà accompli leur devoir de citoyen. « Pour l’instant, tout se passe normalement. Les électeurs viennent glisser leur bulletin de vote dans l’urne et retournent tranquillement chez-eux. Nao problemo », nous a dit, en portugais, le président du bureau de vote numéro 1 de Bairro militar.
Comme pendant la matinée, le taux de participation dans l’après-midi est resté élevé. Beaucoup d’électeurs, principalement des gens de l’informel et des paysans de retour de corvée ou des champs, ont accompli leur devoir civique dans cette dernière partie de la journée. A la clôture du scrutin, sur les coups de 18 heures, le taux de participation à ces élections générales était au moins de 65 % dans la région autonome de Bissau (la capitale et ses environs), forte de ses 200.000 électeurs et de ses 3.000 bureaux de vote. Donc, concentrant l'essentiel des 750.000 électeurs appelés à voter dans les 6.000 endroits aménagés à travers le pays.

Bon déroulement du scrutin
En attendant la remontée des premières tendances vers la Commission électorale nationale qui doit éplucher les procès-verbaux pour afficher les résultats provisoires de la présidentielle et des législatives, des observateurs reconnaissent le bon déroulement du scrutin à Hamdallaye et dans d’autres zones périphériques de Bissau, comme Bairro militar, Klele, Bairro Ajuda, Missra et Péfini, mais aussi à Parassa, secteur abritant le quartier des affaires et les principaux bâtiments administratifs.
Le premier enseignement à tirer est que l’organisation matérielle de ce premier tour des élections générales a été un succès. Le mérite en revient, dit-on ici, au président de la transition, Manuel Serifo Nhamadjo, à ses proches collaborateurs et aux membres de l'équipe de la Commission électorale nationale. Une mention spéciale est également décernée aux 4.200 hommes mobilisés pour assurer la sécurité des élections générales. Cette force, composée d'éléments de la Garde nationale bissau-guinéenne et de soldats de la Communauté économiques des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), a reçu mission de « créer les conditions de sécurité du processus électoral jusqu'à la proclamation des résultats ».

Les Bissau-guinéens, des « partisans du changement »
Demander à un Guinéen de Bissau s’il fait de la politique suffit à le contenter, à le réjouir. Ces « accros » à la chose politique se rencontrent un peu partout dans la capitale devant les domiciles, dans les quartiers populaires, comme Bairro militar, Hamdallaye, dans les marchés… Nos interlocuteurs sont essentiellement des « déçus des différents régimes qui se sont succédé jusqu’ici en Guinée-Bissau ». Peut-être que cela explique le taux élevé de retrait des cartes d’électeurs et la participation massive des citoyens à ce premier tour de la présidentielle et des législatives. Toutes les personnes interrogées aspirent au changement. « Nous ne voulons plus de cette instabilité », fulmine la jeune Hawa Gassama. A l’écouter déverser sa bile sur les différents présidents Bissau-guinéens, l’on comprend son « souhait de voir les choses bouger, avec un président démocratiquement élu et soucieux de l’intérêt général ». Et pour cette tâche, la dame Kumba Djalo du quartier Missra est catégorique : « Il faut un homme neuf, une personnalité ayant les mains propres ». Le jugement de Baseku Gassama, chauffeur de taxi, est aussi tranchant : « Les dirigeants des régimes passés nous ont toujours considérés comme leurs sujets et nous ont asservis dans une sorte de nouveau Moyen-âge ». Sanha Mamadu prédit un avenir radieux à la Guinée-Bissau : « Les dithyrambes sur les différents candidats, lancés par leurs soutiens et laudateurs, fondent notre espoir. Tout comme la demoiselle Rose Mane : « Sur le profil des favoris, c’est net ». 
A vrai dire, la politique mobilise à Bissau. A preuve, les commerces ont baissé leurs rideaux. Stefan Sambu, trouvé devant son magasin fermé, lance : « Les slogans des candidats à la télévision, à la radio ou sur les affiches nous accrochent ». Son voisin, Jorge, de renchérir : « Quand ça commence par une volonté de servir, je m’accroche à la télévision. Et là, j’écoute les candidats promettre un monde meilleur aux Bissau-guinéens, avec une politique concrète derrière ».
Grâce à une campagne de sensibilisation, par les autorités bissau-guinéennes de la transition et les personnalités politiques, pour une participation massive à ce premier tour de la présidentielle, une mise en place assez correcte du matériel électoral et une large diffusion de messages appelant à un scrutin serein et apaisé, les électeurs étaient nombreux devant les bureaux de vote, hier, à Bissau, sous 35°C à midi.                  

       C. A. AMATH

source : http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=38393:elections-generales-en-guinee-bissau-dans-lattente-des-premiers-resultats&catid=78:a-la-une&Itemid=255