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BAYE MAMOUNE NIASS, MEMBRE DU RP, LEADER DU MOUVEMENT POUR LA PAIX, LA SOLIDARITÉ, LE DÉVELOPPEMENT, LA PROSPÉRITÉ ET L’UNITÉ AFRICAINE - «Reporter les Locales, c’est manquer de respect aux Sénégalais»

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BAYE MAMOUNE NIASS, MEMBRE DU RP, LEADER DU MOUVEMENT POUR LA PAIX, LA SOLIDARITE, LE DEVELOPPEMENT, LA PROSPERITE ET L’UNITE AFRICAINE - «Reporter les Locales, c’est manquer de respect aux Sénégalais»

 

L'OBS - Même si le Rassemblement pour le peuple (Rp) est contre la création de mouvement en son sein, Baye Mamoune Niass est passé outre. Le guide religieux a mis sur pied son propre mouvement et sera candidat à l’élection présidentielle de 2017. Dans cet entretien, il revient sur ses motivations, ses ambitions, la marche du pays, l’acte III de la Décentralisation, les Locales…

 

Vous avez récemment déclaré votre candidature à l’élection présidentielle de 2017, qu’est-ce qui motive cette décision ?

C’est le 21 janvier à Kossi (village situé à une trentaine de kilomètres de Kaolack) que j’ai déclaré ma candidature pour l’élection présidentielle de 2017. Ce n’est pas une décision personnelle. C’est une partie du peuple qui m’a demandé de le faire parce qu’ils pensent que j’ai le profil et la détermination pour présider aux destinées du pays. Ils ont espoir que je serai un bon président de la République. J’ai accepté parce que j’aime mon pays et je veux travailler pour son avancement. Le mouvement qui veut m’investir n’est pas mon mouvement, mais celui du peuple. Je suis à 100% avec le peuple.

Quels sont vos atouts pour prétendre diriger le pays ?

Etre Président relève de la volonté divine. Le plus important, c’est de partager les souffrances des populations. Actuellement, les Sénégalais sont fatigués. Le monde est plongé dans des difficultés sans lendemain. Les gens souffrent. Je serai le plus juste possible. Je  vais travailler avec tout le monde. Je vais œuvrer pour l’intérêt général et non l’intérêt personnel. Je suis un patriote. Je ne suis là pour critiquer qui que ce soit. Je ne vais pas essayer de barrer la route au Président Macky Sall. Je vais le juger par ses actes. S’il pose des actes qui vont à l’encontre des intérêts du peuple, je les dénoncerai et je ferai tout pour le combattre.

Justement, comment appréciez-vous la gestion de Macky Sall ?

C’est trop tôt de faire un bilan d’étape. Il faut lui donner au moins 2 ans et demi pour le juger. Là, je pourrais dire quelque chose de concret. Mais il faut dire que si le pays était une personne qui a 360 membres, les 340 souffrent énormément. Les 20 autres souffrent. Il n’y a aucun secteur dans ce pays qui ne connaît pas des difficultés. Que ce soit dans le domaine de l’agriculture, de la jeunesse, de l’éducation, de la justice… les gens souffrent. Il y a des choses pas du tout catholiques dans la gestion de notre pays. La religion musulmane aussi n’a pas encore une place de choix dans le pays. Le Président devrait être là pour tout le monde, pas seulement pour ses alliés. Il faut associer tout le monde. Tous ceux qui ont des compétences doivent être promus. Je ne dis pas que Macky Sall n’a pas de programme, mais le mien est meilleur.

Comment voyez-vous l’acte III de la Décentralisation ?

Il y a trop de bruits autour du sujet. Mais je pense que c’est une bonne initiative. Cependant, je pense que c’est la méthode utilisée qui n’est pas bonne. Le délai est trop court. Et ils n’ont pas pris le temps nécessaire pour expliquer aux populations l’Acte III. Il n’y a pas eu de sensibilisation. C’est là où ils ont pêché. Mais je pense que c’est parce que les élections approchent qu’ils précipitent les choses. Ils auraient pu au moins faire un référendum pour savoir ce que les populations pensent de l’Acte III de la décentralisation. Cela doit se passer ainsi pour toutes les réformes. Le président de la République ne doit pas se lever un beau jour, installer des commissions et leur confier des réformes. Il faut impliquer le peuple. Le peuple ne doit pas être là à subir les décisions étatiques. J’aurais souhaité qu’on diffère les réformes, ou qu’on attende que les élections se tiennent d’abord.

En parlant d’élection, allez-vous participer aux Locales ?

Nous n’avons pas encore parlé de cela au sein du mouvement. Je suis à l’écoute du peuple. Mais pour le moment, je me concentre le plus sur mon mouvement. Je procède à la vente des cartes. Je vais faire une tournée nationale d’ici la fin du mois ou en début mars. Ce sera la caravane de la paix pour le développement social et l’Unité africaine. Je vais rencontrer toutes les couches sociales. Je ne suis pas intéressé par les postes. Je suis un missionnaire, un révolutionnaire qui œuvre pour la paix.

Un second report des Locales n’est pas exclu, qu’en pensez-vous ?

Je suis contre tout autre report. Il faut respecter les populations. Ce débat ne couvre que l’intérêt personnel. Il faut arrêter d’utiliser les populations. Le temps est précieux. On doit respecter le calendrier républicain. Il faut éviter les reports. Les gens doivent même se poser des questions. Qu’est-ce qui est à l’origine du report ? Est ce la peur de perdre, est-ce qu’on ne croit pas en soi, est ce parce que leurs responsables n’arrivent pas à se comprendre ? Il faut respecter les Sénégalais et arrêter les calculs politiques. Les élections doivent se tenir le 29 juin prochain. Il faut arrêter cette politique politicienne. Macky Sall doit savoir que ce qui a amené Wade ne l’épargne pas. Reporter les Locales, c’est manquer de respect aux Sénégalais.

L’Apr a proposé une modification du scrutin pour les Locales, est-ce normal selon vous ?

Non. Ce n’est pas normal. Il faut éviter cela. On m’a d’ailleurs dit qu’à Kaolack des instructions ont été données pour que les responsables de l’Apr aillent seuls aux Locales et que si la liste passe, ils pourraient facilement choisir leur maire. C’est un jeu politique. Un calcul qui ne dit pas son nom. Il faut que les Sénégalais soient plus matures. Il y aura certainement des contentieux et des bisbilles. Cela ne fera que fragiliser notre démocratie.

Vous parlez tout le temps de votre mouvement, est-ce à dire que vous avez quitté le Rassemblement pour le peuple (Rp)?

Je suis toujours membre de ce parti. Je suis un élément incontournable du Rp. C’est un parti créé par mon défunt père Serigne Mamoune Niass. Les gens lui avaient demandé de faire de moi son adjoint. Je ne peux pas quitter ce parti. Je me considère toujours comme un membre du Rassemblement pour le peuple (Rp). Je suis à 100% avec le peuple. Même si le Rp n’accepte pas la création de mouvement, je suis membre à part entière de ce parti. J’ai créé mon mouvement depuis le 25 octobre 2011. Je ne cherche à combattre personne. Je n’ai jamais dit que je suis le candidat du Rp. Avant que le parti ne dise qu’ils ont pour ou contre ma candidature, il faudrait d’abord que je leur dise que je veux être candidat du Rp. Ce que je n’ai jamais dit et que je  ne dirai jamais. 

Comment appréciez-vous la mesure sur la baisse du loyer ?

Je ne peux que m’en réjouir. C’était un vœu de tout le peuple. Macky Sall ne pouvait mieux faire. Mais il faut veiller à son application. L’Etat est là pour les populations. Il faut qu’il travaille en étroite collaboration avec le peuple. Je demande aux bailleurs de respecter la loi, même si cela ne les arrange pas parfois. La loi, c’est la loi.

CODOU BADIANE

SOURCE:http://www.gfm.sn/actualites/item/11116-baye-mamoune-niass-membre-du-rp-leader-du-mouvement-pour-la-paix-la-solidarite-le-developpement-la-prosperite-et-lunite-africaine-reporter-les-locales-cest-manquer-de-respect-aux-senegalais.html