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mardi, 20 février 2018 13:35

Procès de Khalifa Sall au Sénégal: la défense attaque l’Etat

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Le procès de Khalifa Sall et des sept co-accusés au Palais de justice, à Dakar, entre dans sa cinquième semaine ce lundi 19 février. L’heure est aux plaidoiries de la défense. Vendredi, le procureur a requis sept années de prison et 5,5 milliards de francs CFA d’amende à l’encontre du député, maire de la capitale, soupçonné notamment de détournement de deniers publics. Les nombreux avocats de Khalifa Sall auront jusqu’à mercredi pour tenter de convaincre le tribunal que leur client n’a rien détourné. A la barre lundi après-midi, ils se sont montrés très offensifs.

Affûtée, la défense a décortiqué crescendo tous les chefs d’inculpation. « Comment pouvez-vous parler de détournement de fonds à hauteur de 1,8 milliard ? Mon client travaille avec le maire Khalifa Sall. Il est locataire, paie 75 000 francs CFA de loyer, n’a pas de voiture et on me dit qu’il s’est enrichi », engage l’un des avocats.

 

Me Bamba Cissé va plus loin et rappelle la loi. « C'est pourquoi d'ailleurs on a rappelé le fait que le procès a été un procès politique, explique-t-il. Il n'y a pas la preuve que Khalifa Sall s'est approprié personnellement les deniers qui ont profité aux populations de Dakar ».

Me Cissé attaque ensuite les comptables de l’Etat qui ont toujours affirmé « qu’il n’y avait pas de fonds politiques », à la mairie. « Ils savaient. Ils disent avoir vérifié mais pendant cinq ans, ils ont pourtant accepté des factures où la tonne de riz coûte plus cher que celle de mil. C’est impossible et vous le savez », affirme-t-il.

Le réquisitoire du procureur est également attaqué. « Bassirou Gueye affirme respecter la loi mais pourquoi les accusés ont été entendus sans leurs avocats, la procédure est marquée de nullité », explique maître Cissé.

Pour les avocats de la défense, les fonds sont politiques comme ce procès. Il est impossible de prouver le blanchiment d'argent, l'escroquerie. Même constat pour l'usage de faux, rejeter par les avocats qui estiment que le mécanisme de décaissement des fonds était en place depuis longtemps, connus de tous.

« Chercher des poux dans la tête du maire »

Les avocats de l'Etat, ici Me Baboucar Cissé, pensent le contraire. « Il est quand même extraordinaire qu'on puisse dire qu'il n'y a pas de faux dans cette affaire alors que les faux sont avérés, ont même été discutés, déclare-t-il. On n'est pas devant un tribunal politique, on est devant une juridiction à caractère de droit commun ».

« Est-ce que l’on va chercher encore longtemps des poux dans la tête du maire ? La justice ne doit pas être le bras de qui que ce soit. Le rapport de l’inspection générale d’Etat, origine de ce procès, a été commandé par le président alors que c’est la cour des comptes qui devait faire ce travail. Ce procès est politique et ne vise qu’une chose : mettre Khalifa Sall en prison », enchaîne maître Konaté.

Tous les avocats de la défense ont donc demandé la relaxe pour Khalifa Sall et les co-accusés. Ils ont également accusé le pouvoir en place d'être à l'origine de ce procès, de chercher à mettre un terme à la carrière d'un possible candidat à la présidentielle de 2019. Ils disposent encore de deux jours pour tenter de convaincre le tribunal.

 

source:http://www.rfi.fr/afrique/20180219-senegal-proces-khalifa-sall-sept-co-accuses-defense-attaque-etat-palais-justice

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