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La plainte du Sénégal contre le fils Wade classée sans suite par la justice française

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Ce sont les avocats de la défense qui l’ont révélé, mardi 17 juin, lors d’une conférence de presse tenue à Paris. La plainte pour « enrichissement illicite », déposée en France le 30 novembre 2012 par l’Etat du Sénégal contre Karim Wade a été classée sans suite. Dans sa décision, rendue le 19 mai, le parquet financier estime que l’infraction a été « insuffisamment caractérisée ». « Il y a eu des investigations intensives. Notre client était dans la ligne de mire et finalement il n’y a rien ! Le dossier au Sénégal ne comporte rien venant de France », s’est félicité Pierre-Olivier Sur, le bâtonnier de Paris et membre de l’équipe de défense de l’ancien ministre. 
 
« MINISTRE DU CIEL ET DE LA TERRE »
 
Détenu depuis quatorze mois à la prison de Rebeuss, à Dakar, le fils de l’ex président Abdoulaye Wade devrait voir son procès s’ouvrir au Sénégal le 31 juillet devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Conseiller puis ministre tout puissant du temps où son père était aux commandes de l’état, tête d’affiche de l’opération « mains propres » lancée par les nouvelles autorités, celui que les Sénégalais avaient surnommé le « ministre du ciel et de la terre » devra prouver que son patrimoine estimé désormais à 178 millions d’euros n’est pas d’origine frauduleuse. Ses avocats contestent le montant de la fortune prêtée par la commission d’instruction de la CREI à leur client, la compétence de cette juridiction à le juger et les motivations « politiques » des poursuites engagées.
 
Suspecté initialement d’avoir détourné plus d’un milliard d’euros – la somme a été considérablement réduite au cours de l’instruction – Karim Wade est accusé de posséder plusieurs sociétés, des biens immobiliers, des véhicules et plusieurs comptes bancaires. « On lui a attribué une fortune via des sociétés qui appartiennent à d’autres en prétendant qu’ils s’agissaient de prête-noms. Si l’on fait le tri, il dispose d’environ 4 millions d’euros qu’il a tout à fait pu gagner lorsqu’il était trader à Londres », assure son conseil Mohamed Seydou Diagne. Concernant les quelques 2,5 millions de dollars retrouvés sur un compte à son nom dans la principauté monégasque : « c’est un don du roi d’Arabie saoudite versé à Jersey puis transféré à Monaco », ajoute l’ancien bâtonnier Jean-René Farthouat. Quant au compte à Singapour sur lequel reposeraient plus de 70 millions d’euros, il s’agit d’un « compte fantôme » selon ses avocats.
 
« ACCUSATIONS POLITIQUES »
 
Les conseils de Karim Wade dénoncent sans relâche que la traque des biens supposés mal acquis au Sénégal n’a pour unique objectif que d’éliminer leur client de la course à la présidentielle de 2017. La CREI ne serait donc qu’un outil judiciaire entre les mains du pouvoir exécutif. Abrogée en 1984, cette juridiction a été ressuscitée en 2012 après l’élection de Macky Sall mais d’après les défenseurs de M. Wade celle-ci est incompétente pour juger un ancien ministre dont le cas relève de la Haute cour de justice. Appuyés par plusieurs organisations dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) qui n’avaient pas ménagé leurs critiques lorsque Abdoulaye Wade et son fils tenaient les rênes du pouvoir, ils considèrent également que la CREI est « une juridiction d’exception » où les droits de la défense ne sont pas garantis. « On ne peut faire appel de rien. Contre tout précepte de droit, la CREI statue en premier et dernier ressort. C’est un couperet politique où ce n’est pas à l’accusation de prouver la culpabilité mais à la défense de prouver l’innocence », proteste Pierre-Olivier Sur.
 
Interrogé à de multiples reprises sur ce dossier, l’actuel président Macky Sall, qui fut un très proche d’Abdoulaye Wade et de son fils avant de les combattre politiquement, s’est toujours défendu de mener une chasse aux sorcières personnelle contre son ancien mentor et sa famille et jure de l’indépendance de la justice de son pays.
 
En vieux routier des prétoires, Jean-René Farthouat estime que Karim Wade a été « victime de sa réputation » mais qu’au final les autorités sénégalaises finiront par trouver une échappatoire à cette affaire. 
 
SOURCE :http://www.lemonde.fr/international/article/2014/06/17/la-plainte-du-senegal-contre-le-fils-de-l-ex-president-wade-classee-sans-suite-par-la-justice-francaise_4440110_3210.html