Année Blanche ? Suspension des cours dans plusieurs facultés jusqu’en octobre Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Les étudiants ont décrété un mot d’ordre de grève illimitée, tandis que le syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) demande d’observer une pause pour trouver des solutions à la crise qui n’a que trop duré. Hier, l’arrêt des cours a été officialisé à la faculté des lettres et sciences humaines (Flsh). Les cours y sont suspendus par l’assemblée de la faculté jusqu’au 08 octobre. Devant les affiches, quelques étudiants qui craignaient que l’administration maintienne la date des examens sont venus jeter un coup d’œil pour avoir la bonne information. C’est le cas de Fatou, étudiante en licence 3 de géographie, qui continuait malgré la grève des étudiants à réviser parce qu’elle devait avoir examen aujourd’hui (samedi 29 août). «C’est vrai qu’avec la mort de Bassirou Faye je m’attendais à ce qu’on repousse les examens, mais pour éviter toute mauvaise surprise j’ai continué mes révisions. Mais maintenant on nous dit qu’il n’y a plus examen ni cours jusqu’après la tabaski», laisse-telle entendre.

La semaine dernière, la faculté des sciences et techniques (Fst), qui avait programmé ses examens aussi, a pris la décision de suspendre les enseignements jusqu’en début octobre. La faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpo) a elle aussi reporté sa deuxième session au mois d’octobre. La suspension reste à confirmer à la faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) où il n’y a pas non plus cours depuis la mort de Bassirou Faye.

A la faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp), la situation est plus complexe car avant même les événements du 14 août, les étudiants avaient entamé un bras de fer avec l’administration, avec un mot d’ordre de grève dénonçant le mode des prélèvements sur les bourses et refusant de s’inscrire. Les étudiants qui ont boudé les amphis parlent d’arrêt des cours jusqu’en octobre aussi, mais rien n’est officiel pour le moment à la Fsjp.

LE SAES CONFIRME

Du côté des enseignants, on salue cette mesure. Mamadou Ndiaye, enseignant de Multimédia, Marketing-Publicité au Cesti, membre du Saes, estime que cette suspension était la position du Saes depuis le début. D’ailleurs, lors de leur rencontre avec le chef de l’Etat, les membres du Saes avaient demandé à ce dernier d’entériner l’arrêt des cours. Même avis chez Idrissa Bâ, enseignant à la Flsh, chargé de la communication du Saes-campus Dakar, qui estime que les assemblées de faculté n’ont fait que confirmer le Saes qui a toujours demandé l’arrêt des cours depuis la mort  de Bassirou Faye. 

Toutefois, Idrissa Bâ ne parle pas de satisfaction car à l’en croire, «l’objectif principal du Saes c’est de parvenir à un apaisement de la situation pour que les enseignements et la recherche puissent se faire dans de bonnes conditions. L’autre objectif depuis le drame du 14 août, c’est tout simplement le départ du ministre de l’Enseignement supérieur et de son collègue de l’Intérieur». 

LES ETUDIANTS PREPARENT LEUR RENCONTRE AVEC MACKY SALL

Du côté des étudiants aussi, on apprécie cette mesure. Pour les responsables étudiants, il était hors de question de faire cours alors que le meurtre de Bassirou Faye n’a pas encore été élucidé et que les revendications ne sont pas satisfaites. Souka Dogue du collectif des étudiants de la Fst salue cet arrêt des cours jusqu’en octobre et pense que ce temps permettra de discuter avec les autorités. Par ailleurs, en vue de leur rencontre avec le chef de l’Etat, les responsables du mouvement estudiantin sont en train de mettre la dernière touche.

Souka Dogue renseigne qu’ils ont rencontré le médiateur de l’université pour désigner les responsables légitimes devant rencontrer Macky Sall. Dans ce sens, il est prévu pour bientôt un séminaire à l’Ucad 2 entre le médiateur et toutes les sensibilités des étudiants de l’Ucad pour rédiger un mémorandum à présenter au président lors de la rencontre.

SOURCE  : L'AS

source :http://www.seneplus.com/article/suspension-des-cours-dans-plusieurs-facultes-jusqu%E2%80%99en-octobre