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Sénégal - Déclassement de forêts par les chefs d’état sénégalais les massifs forestiers en danger

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Sénégal - Déclassement de forêts par les chefs d’état sénégalais les massifs forestiers en danger

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 Dans le but de protéger les végétations particulières dont la protection s’avère difficile car situées hors de son domaine forestier, l’Etat peut procéder à la classification d’une forêt. Seulement, des présidents Abdou Diouf à Macky Sall, en passant par Me Abdoulaye Wade, les chefs d’Etat ont souvent fait recours à leurs prérogatives pour enlever ledit titre particulier à ces forêts, réduisant ainsi drastiquement le périmètre forestier du pays. Sur ce plan, Me Wade devance, pour le moment, son prédécesseur Abdou Diouf et son successeur Macky Sall qui semble être sous pression. 

 

Des indépendances à nos jours, une bonne dizaine de forêts a été entièrement ou partiellement déclassée par les chefs d’Etat sénégalais pour des raisons diverses. Ainsi donc, usant de l’article R.39 du Code forestier qui stipule que «le déclassement d’une forêt ne peut intervenir que pour un motif d’intérêt général ou de transfert des responsabilités de l’Etat en matière de gestion forestière au profit d’une collectivité locale qui garantit la pérennité de la forêt», des marabouts, des hommes politiques, des sociétés industrielles ou même des collectivités ont été servi par nos chefs d’Etat, occasionnant la diminution du périmètre forestier sénégalais. Il en a été ainsi du tems du président Abdou Diouf qui, devant la pression démographique, a déclassifié plusieurs forêts dans le Sénégal Oriental. Dans son livre intitulé “La société sénégalaise entre le local et le global“, publié aux éditions Karthala, MomarCoumba Diop, chercheur à l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN) de l’université Cheikh Anta Diop, citant Schonnmaker Freudenberger en 1991, dira que «l’exploitation spectaculaire des 45.000 hectares de la forêt de Mbeggé, en 1991, a entrainé la destruction de l’un des derniers maillons de la barrière des forêts classées de l’Est de la zone arachidière». Dans la ville de Thiès, en fin de mandat, le président Diouf avait déclassé d’une forêt dont la superficie était de 11.600 hectares, classés sous le nu méro 1943 en date du 28 août 1934, un étendu de 500 hectares au bénéfice des Ciments du Sahel, par décret n°2000- 254 du 15 mars 2000.

ME WADE, GRAND «DECLASSEUR DE FORET»

Dans cet exercice de déclassification de forêts, le président Abdoulaye Wade, semble avoir remporté la palme, si l’on se fie à la publication du Service national des Eaux et Forêts, comprise dans le «Compendium des forêts classées du Sénégal». En effet, à peine élu président de la République, le 19 mars 2000, il a été noté, dans la région de Saint-Louis, la déclassification par décret N°2000-255 du 28 mars 2000 de 11 hectares de la forêt de Leybar, classée le 2 juillet 1934 sous le numéro 1538. Le même décret a permis de déclassifier partiellement, dans le parc forestier de Richard-Toll, une superficie de 20 hectares, classé sous le numéro 2880 du 12 avril 1954 et 1 hectare pour la construction d’une station d’épuration des eaux usées par la SDE. Toujours à Richard-Toll, ledit décret a permis, sur les 378,5 hectares classés le 28 juin 1932 sous le numéro 1587, de déclasser 10 hectares pour la restructuration du quartier Khouma. Dans la région de Thiès, à Diass plus précisément, sur les 1860 hectares classés sous le numéro 224 du 21 janvier 1939, le décret 2001-667 du 30 août 2001, avait déclassé 907,35 hectares pour les besoins de la construction de l’aéroport international de Blaise Diagne (Aibd) de Diass. Toujours dans la région de Thiès, par décret n°2006-1335 du 27 novembre 2006, une partie de la forêt classée de Pout, d’une superficie de 897 ha 70 a, ainsi que celle de la forêt classée de Thiès, d’une superficie de 44 ha 37 a, ont été déclassées par le président Abdoulaye Wade au profit de Sérigne Saliou Mbacké, défunt Khalife général des mourides. Le 12 décembre 2008, par décret n°2008-1431, le président Wade avait déclassé aussi 804 ha, constituant une partie de la forêt de Pout-Est (dans la zone de Tchiky), au profit de Dangote Industries pour l’implantation d’une cimenterie. A Dakar, la forêt de Mbao fera les frais du projet d’infrastructure de Me Wade qui avait également déclassé 57 ha pour les besoins de la construction de l’autoroute à péage et de la station d’essence Sen Oil.

LE PRESIDENT SALL SOUS PRESSION

A noter que son successeur, le président Macky Sall aurait aussi usé de ses prérogatives pour déclasser 304 hectares dans la forêt classée de Thiès département. Le site d’information thiès-vision.com renseigne que cela a été fait le 27 mars 2014, par décret numéro 2014-371. A cela s’ajoute le fait que, lors de la campagne électorale, à Guédiawaye, plus précisément le 20 février dernier, le candidat Macky Sall avait fait savoir aux populations que leur vieille doléance d’avoir un cimetière dans la bande des filaos a été réglé. Il leur dira que «vous avez 8 hectares pour le cimetière musulman et 4 hectares pour celui des chrétiens. Des sites dont les murs sont en train d'être réalisés». Il faut ajouter à cela qu’en plus du projet immobilier «Mbao Villeneuve» de la SICAP qui s’est emparé de 20 hectares et d’autoroute à péage 57 hectare (voir par ailleurs) 20 autres hectares ont été déclassés par le président Sall pour les besoins de la réalisation du Train express régional (Ter). Déjà, lors du lancement des travaux de Keur Momar Sarr 3 (KMS3), en décembre 2017, sur demande des populations de Mbour 4 habitants dans la forêt classée de Thiès, le président Macky Sall avait demandé au gouverneur de Thiès, Amadou Sy, de tout mettre en œuvre pour déclassifier cette partie de la forêt. Une promesse qui lui a été rappelé par lesdites populations, regroupées en Collectif, en janvier dernier, réclamant une diligence de la procédure de déclassement de ce massif forestier. Une même pression avait été faite par la communauté Layène, le 9 avril 2018, à quelques jours de la célébration du 138e Appel de Seydina Limamoulaye. Une partie de la famille de l’actuel khalife général, sous la houlette de Seydina Mandione Laye, avait invité le chef de l’Etat à respecter ses engagements vis-à-vis de la communauté, relativement au déclassement de la zone située au niveau de la forêt classée de Malika et abritant le pèlerinage annuel de Nguédiaga. Si le chef de l’Etat cède à ces différentes demandes de déclassification de ces massifs forestiers, il ne fera pas moins que son prédécesseur Me Wade.

 

source: https://www.sudonline.sn/les-massifs-forestiers-en-danger_a_43354.html