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Petite cote- voyage dans le carre vert des petites oasis

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Mboulème, Gagnabougou, Sidibougou, Mbandibougou…Bienvenue dans le carré vert des petites oasis de la Petite côte. Au cœur de ce domaine arrosé par des rivières et les fortes pluies du mois de septembre, la belle saison est celle de tous les espoirs. Sur cette poche des terroirs qui résiste encore à l'urbanisation anarchique connue dans la zone, l'agriculture, l'élevage, le petit ranching se développe. Le mil sort ses épis au moment où l'arachide plante ses graines ; à coté, les vergers voient manguiers, orangers et citronniers reprendre leur cycle végétatif pour la prochaine saison. Et, ce n'est pas tout. La forte présence des herbes en tout genre ravit les éleveurs. Et, le bétail a déjà oublié la grande misère qui le menaçait quand l'hivernage se faisait encore désirer, il y a seulement quelques semaines. Un véritable voyage sur un air de vacances. Voilà ce à quoi vous invitent pour ce numéro, vos pages découvertes.

 

 

Depuis les premières pluies tombées le 19 aout dernier sur l'étendue du territoire, la saison a démarré enfin au Sénégal avec des contrastes notés ici et là d'une région à une autre. Le bonheur des terriens est somme toute qu'il pleut. Tardive ou brève, ce qui intéresse les paysans pour la saison, c'est que l'eau est maintenant partout. Les puits son remplis, les mares et rivières aussi. La belle saison est là. Dans la brousse, du côté de la Petite cote comme dans le centre, le tapis d'herbes a fini de recouvrir la terre, faisant plaisir à voir et en donnant enfin, au bétail, l'occasion de se servir de nourritures diverses propices à son épanouissement sans beaucoup d'efforts. 
 
Dans ce décor pour le moins délirant, de petits villages, hier célèbres pour la qualité de leur science dans le domaine de l'agriculture, cherchent une voie. Aujourd'hui, si le tourisme est un des secteurs dominants de la Petite côte, Mboulème, Gagnabougou comme Sidibougou et Mballing sont encore dans un certain dénuement en dépit des fortes potentialités dont ils disposent par la qualité des sols, la présence de bas fonds et domaines propices au développement du maraîchage et de la culture des arbres fruitiers.    
 
Une zone sahélienne en pleine mutation : la Petite côte et le bord de mer. Mbour est son centre, mais la ville cache beaucoup de petites poches de prospérité possible dont le potentiel est encore bloqué par l'ignorance des politiques, des élus surtout et encore, le manque d'infrastructures pour un accès facile à l'eau. Jusqu'ici, si des fermes développent de système d'exploitation assez avancée comme goutte à goutte, il reste bien difficile de voir la présence de pompes solaires, de puits sécurisés pour aider à la promotion de l'agriculture familiale dont c'est l'année mondiale en cet été 2014. 
 
Si l'hivernage a été souvent marqué par deux mois très pluvieux : août et septembre, en cette année 2014, en l'absence de pluies efficaces durant toute la première moitié du mois d'août, la période sèche s'est prolongée renvoyant certaines zones naguère pluvieuses à une nouvelle forme de sécheresse assimilée à l'effet du changement climatique. Renvoi facile. Trop facile au goût de certains.  Le monde paysan n'a nul doute eu peur du retour des années de calvaire du début de la décennie 1970-1980. 
 
Enfin, la pluie est arrivée. Reprenant le chemin des champs, toutes les populations des petits villages aux alentours de la ville de Mbour se plaisent  à admirer ce paysage grandiose du vert dominant. Même si les champs qui étaient aux abords de la ville ont disparu face à l'anarchie dans l'aménagement et au partage des meilleures terres aux politiques et leurs amis. Cela au détriment de l'agriculture familiale surtout. Alors pour certains paysans aujourd'hui réduit à la mendicité, la Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (Fao) peut dire ce qu'elle veut. Elle aurait dû parler de ce sujet il ya 30 ans au lieu de le faire quand la ville a fini de biffer certains villages de la carte. 
 
Entre Sidi bougou, Gagnabougou, Mboulème, Mbandibougou, Mballing,  jusqu'à Samba Dia Konda, la saison est pleine de belles promesses, mais aussi de questions sur le prolongement ou non des pluies de cette année. Le mil sort ses premiers épis dans les champs. Sur ces terres de promenade et d'exotisme, l'air est encore frais des belles averses tombées ces derniers jours de septembre. Dans ce décor où le bonheur qui arrive et les espoirs se mélangent, l'arachide a fini de poser ses premières racines. 
 
Même sur le tard, les paysans sont pleins d'espoirs. On verra, se disent la plupart. Sur les sentiers qui mènent à ces villages, charrettes bondées de sacs d'herbe font chaque jour la navette offrant cette denrée pour la nourriture des animaux. Au moment où le niébé se développe et attend de mûrir, pour la nourriture humaine, l'on se débrouille déjà avec d'autres espèces comme les herbes classiques (Wéréyane, petit millet, Dougoubou pith pour les oiseaux etc.)
Des aires géographiques non protégées 
 
Les propriétaires des vergers aux alentours de la grande ville de Mbour comptent également leurs arbres pour la saison à venir. Les manguiers se couvrent de nouvelles feuilles, les orangers et les citronniers aussi. Sur le chemin qui va vers Mboulème, les baobabs se dotent d'un nouveau feuillage au grand bonheur des êtres humains comme les animaux. Tout dans le baobab est utile finalement : les feuilles pour le couscous et la sauce à l'huile de palme ajoutée au riz blanc. Les feuilles permettent aussi aux fleurs de se développer, pour donner dans quelques mois, le fruit si prisé dans toutes les bouillies, le laax et le jus de fruit. Au sortir de la ville de Mbour en allant vers Sinthiou mbadane, ou Mbandi Bougou, les villages sont restés les mêmes, du coté de la composante population. 
 
Des bambara pour l'essentiel coté Mboulème, Gagnabougou, Mbandi et Sidibougou. Des sérères et des Wolof aussi sont dans ces zones. Et le repas principal du soir est dans ce qui reste de couscous dans les greniers. A ce niveau, les feuilles de baobab servent beaucoup et permettent aux populations avec la proximité de l'océan, de bien assaisonner leur couscous, grâce au poisson comme yabooy. Ce qui rappelle les années 1960-1970 moments au cours desquels, le riz était très rare dans les campagnes. Tous les soirs, se trouvait au menu du repas, du couscous au poisson (thiere dieune). Dans ces villages, vit aujourd'hui, la seconde ou la troisième génération qui semble avoir bien pris le relais des parents et des anciens. A la place des cases, sont édifiées de belles demeures en dur. 
 
Des écoles ont été érigées là où les enfants étaient obligés de quitter les lieux pour venir faire l'école primaire en ville s'ils n'étaient pas 
 
simplement confinés à vie dans les mêmes activités que leurs parents. Avec ses nombreux vergers, Mboulème, comme Gagna bougou sa voisine, sont des villages enclavés pourtant située à moins de 10 km de l'agglomération mbouroise. La zone dispose aussi des sols les plus riches de la région. Loin 
 
du boom touristique qui pousse à installer partout des résidences et campements, ici la terre est encore à l'agriculture et l'élevage. Riches de ses quelques vergers parsemés d'arbres fruitiers divers (manguiers, citronniers, orangers etc.), étalent leur feuillage vert base d'une bonne floraison. Mais, l'économie du secteur n'en a cure. Or, elle  pourrait se développer, si des pistes de production étaient mises en place. Mais l'on en est encore loin aujourd'hui, puisque beaucoup de ses productions pourrissent souvent sur place à la grande désolation des producteurs.
 
Mboulème, comme tous ses villages autour, est aussi une terre d'élevage. Tout le lait frais vendu sur les marchés de la Petite côte vient en partie de là. Le lait caillé dont c'est la bonne saison est aussi le produit des troupeaux de bœufs qui pullulent ici et là depuis Sinthiou Mbadane, Mbourokh, Mbandi et encore.  Un jour sans doute, ces zones seront aussi intégrées à l'urbanisation galopante avec le risque de faire disparaître toutes ces terres fertiles qui devraient être consacrées aux productions agricoles, à la cueillette et l'élevage.
 
De l'eau, de l'herbe, des arbres, des fruits…Une zone des terroirs difficile d'accès
 
Sur les chemins parsemés d'obstacles invisibles cachés dans l'eau se trouvent souvent des pièges qui peuvent à tout moment bloquer votre voiture. Dans ces zones, la route est encore un projet à venir. Mais pour quand ? 
Sur le chemin, s'étalent à perte de vue, les petites merveilles de la savane ouest africaines marquée par la présence d'un arbuste de choix : le quinquéliba (sekhew en Wolof et Combrétum micranthum de son nom scientifique). Tisane préférée des adultes, c'est une espèce qui se raréfie dans certaines zones qui s'urbanisent ; mais restent bien présentes le long des champs parce qu'étant préservées des défrichements et lors des périodes de labour. Le rate n'est pas loin. De la même famille que le quinquéliba, il est aussi bon pour la force de ses feuilles et leur propension à soigner le rhume par exemple.
 
 A côté de cette espèce qui pousse sur les termitières, le rate, « combretum glutinosum» est un arbre. Pas une liane. Il peut atteindre des hauteurs comparables à celles des autres arbres comme le dimb (cordyla pinata). Toujours à côté et pas loin de ces espèces  qui agrémentent depuis longtemps le petit déjeuner de certains sénégalais dont votre serviteur, pointe une liane mythique dans ces zones, le Piliostigma reticulatum, Nguiguis en Wolof. C'est un arbre aussi qui peut atteindre la taille des espèces moyennes voire grandes de la savane dégradée en Afrique de l'ouest. Tout près, le Nguer, « Guiera senegalensis » aussi explose de toute sa verdeur. 
 
Et ce n'est pas tout. Un tamarinier établi sur un petit monticule, (c'est sa surface de prédilection) est tout vert sur le côté du sentier. Il fleurit. C'est la pleine saison. D'ici quelques jours, des fruits verts au goût très amer (benkhal) sortiront de ses fraiches fleurs du moment. Agréable à consommer bouillie en marmelade avec du sucre fin c'est comme un cadeau offert par ses paysages peu ordinaires. Pas loin encore, sur le bord de la voie, le baobab. L'espèce géante de la savane un peu partout. Majestueux, comme toujours, il a été souvent épargné par le déboisement et les défrichements. 
Gigantesque, dominant tout ce qui se trouve à côté, il est comme un arbre totem chez les  Peul comme les sérères. Sa feuille nourrit le bétail en morte saison. Son écorce sert de cordage et de médicament. Alors son fruit est dans toutes les chaînes de la gastronomie. Depuis la cuisine ordinaire, jusqu'aux grands palaces.  En pleine ville comme dans ces parties de savane, cet arbre garde toujours sa beauté, comme celui qui se dresse sur le bord du sentier. On est transporté par le sifflet des pigeons et autres oiseaux au dessus. L'hivernage, période de vie et de renaissance pour tous. 
 
Pour les connaisseurs, il s'agit nul doute du pigeon vert et du pigeon ramier avec la petite boucle au cou ;  la preuve qu'on est vraiment dans le pittoresque.  Le vert vous transporte. Les premières cases apparaissent au loin, de la paille séche comme chaumière, une clôture en branchette de mil ; décor ordinaire d'un village d'Afrique. Ces jeunes garçons pris en stop sur la route, le savent bien. Enfants d'éleveurs et d'agriculteurs, ils parcourent tous les jours quelques kilomètres pour se rendre à l'école du village le plus proche. Ils ont l'habitude. C'est aussi le charme de ces localités où le moderne cotoie l'extrême pauvreté ; le portable (l'ordinateur et le téléphone) ouvrent d'immenses perspectives pour ceux qui savent s'en servir. 
 
Le voyage se poursuit entre flaques d'eau, voies coupées et sentiers boueux et sinueux au milieu duquel, le Pick up menace de se planter. Il faut pousser. La vase est un peu partout. Il a plu dans la nuit. Aujourd'hui, si l'herbe est partout avec des graminées tout autour, il n'est pas difficile de constater que le charme de ces prairies a beaucoup faibli à cause de la disparition progressive d'espèces mythiques comme le cailcédrat. Isolé en pleine buisson, un  détarium (ditax en Wolof)  dont quelques troncs encore debout, mais réduits à une taille modeste plane sur cet écosystème. Dans quelques années, sans un programme ambitieux de réintroduction et de reboisement financé et suivi par l'Etat, le detarium, comme le Mbep, le dimb, le baobab, le tamarinier, auront totalement disparu de certaines strates de la savane. Un temps qui n'est plus très loin. Or, c'était aussi, par sa majesté, un grand témoin de l'histoire de la foresterie coloniale en Afrique.
 
MBOULEME : Un petit bourg entre passé et présent
 
Comparé au petit village des années 1960-1970, Mboulème est devenue une bourgade plus équipée. Les populations aussi ont évolué dans la volonté de faire de leur localité, une petite cité émergente. Mais, Mboulème, derrière les apparences, est encore confronté à l'inexistence quasi-totale d'infrastructures sociales de base. Un gros problème pour ces populations pauvres. Les fortes pluies aidant, l'ensemble des puits du village ont été détruits. Aussi les populations, surtout les femmes font encore trois à quatre kilomètres pour trouver de l'eau potable. Dans cette zone où la charrette et le cheval restent encore les moyens de transport les plus accessibles même en direction de Mbour, la zone de pêche, il est rare de quelqu'un qui dispose d'une voiture pour faire ce va et vient. Saly et son boom touristique sont loin.
 
Au cœur d'un village comme Mboulème, un fromager encore debout. Rare. Les gros arbres comme celle-ci ne sont plus de mise. Même les villages sont aussi dans la déforestation précédant les effets du changement climatique. Le résultat est  lié au déboisement actif face à la forte demande des ruraux en produits énergétiques comme le bois de chauffe et le charbon de bois. Sur le chemin, l'on voit encore les reliques de la vie d'hier, paisible, tranquille et pleine de charme à travers la présence des branches de mil sorgho et sunna ; aussi, pour la confection des clôtures et des cases. 
Témoins visibles d'une certaine histoire urbaine africaine centrée autour de la grande case du chef. Le nom du village de Mboulème est issu de celui d'un arbre du même nom qui se trouvait sur les lieux qui servaient d'endroit de repos pour les voyageurs. Il a été créé, il y a environ 200 ans et était habité par des Bambaras et des Socés. On y retrouve les différents quartiers suivants : Mbambara, habité en majorité par des Bambaras, Tiocé, habité par des Socés et Tiérer qui est le quartier des sérères. Il existe cependant de nouvelles citées : Keury Souf et Keury Kao. Que les temps ont changé depuis l'époque le seul secco (coopérative paysanne à l'époque) du coin était basé à Mboulème quand les paysans de Gagna, de Sidy bougou, de Sinthiou Keita et d'autres localités étaient obligés de faire des kilomètres pour venir peser leur récolte d'arachide et la vendre à l'Etat et à la compagnie d'huilerie Lesieur. Une case de santé et une maternité ont tout changé dans ce lieu. 
 
Dans les années 1970, ne passaient dans ces zones que des charrettes. Aujourd'hui, quelques véhicules y sont garés, même s'ils sont rares. Mais, le Cheval et l'âne comme par le passé sont encore les principales forces de travail et de transport des marchandises. Ces villages sont aussi un symbole de la gaieté qui baigne dans la campagne au moment où le ciel verse depuis quelques semaines des trombes d'eau sur le sol chaque jour ou presque. Pittoresque et exotique pour certains, des images d'un autre temps. 
 
Au moment où passe le véhicule, un enfant sur un cheval suivi de son petit, ferment le petit sentier qui mène au village. Un petit tour et voilà le groupe en plein milieu du village. Mboulème a changé. Des bâtiments en dur, des murs refaits, des enfants devant le portail des maisons. Enorme contraste avec l'ambiance des années d'hier au moment où toutes les jeunes filles se regroupaient aux abords du puits pour la corvée quotidienne d'eau. Absent des terroirs aussi, le mortier autour duquel se retrouvent ces forces féminines pour piler, moudre le mil et préparer la bouillie du petit déjeuner et le couscous du diner. Le monde change…
 
Terre de futurs labels
 
Dans l'univers de ces peuples mandingue, le moni et la bouillie de mil (laakh) sont la nourriture de base des anciens. La forte présence des champs de mil tout autour du village est la preuve que la céréale reste encore la principale source de protéine aussi des enfants à côté du riz qui n'est plus cultivé depuis la sécheresse de 1973.  Pour garder le charme de ces terres, les élus, à la tête desquels, le ministre des Collectivités locales, Oumar Youm, devraient veiller à la protection et la préservation des aires géographiques réservées à l'élevage et l'agriculture. Oumar, natif de Thiadiaye, pittoresque bourgade de la Petite côte, est aussi un garçon des terroirs. Intelligent et affable, il a compris nul doute le message. Le ministre qui ne manque pas de volonté, gagnerait beaucoup à assurer la protection de ces zones fragiles en relations avec la création du lycée agricole de Sandiara. Cette action pourrait accompagner les prémices de l'émergence chère au président Macky Sall à travers la protection de ces aires géographique spéciales, mères de tous les labels et de découvertes en matière d'agriculture, d'élevage et de recherches agricoles et agroalimentaires.
 
source:http://www.sudonline.sn/voyage-dans-le-carre-vert-des-petites-oasis_a_20911.html