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Grand Magal de Touba : Les Cantacounes, orphelins de leur cheikh

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Affaire Cheikh Béthio Thioune |Les Cantacounes vont sacrifier à la tradition du berndé à l’occasion du Magal de Touba 2013. Pour cette 118e édition pas comme les autres, eu égard à l’absence physique du Cheikh de la capitale du mouridisme, c’est à une véritable démonstration de puissance Cantacoune que les pèlerins assistent depuis ce samedi dernier, date d’arrivée des premiers troupeaux de bœufs et de chameaux.  

(Envoyé spécial) - Le doute a plané sur la richesse, cette année, du berndé des Cantacounes, suite à l’emprisonnement de leur guide spirituel, Cheikh Béthio Thioune. Certains, plus pessimistes ont simplement prédit l’échec dans l’organisation du Magal à Janatoul Mahwa.

 Mais, ce qui se passe à Touba depuis samedi prouve que les Cantacounes sont loin de s’apitoyer sur leur sort. Ils ont même séduit les pèlerins qui semblaient n’avoir comme seule direction que le fief des Canta pour satisfaire une certaine curiosité. Ils seront agréablement surpris. L’attraction a démarré à Ndindi, à la lisière de Touba, lorsque des nuages de poussière se dissipèrent progressivement pour laisser apercevoir les troupeaux de bœufs et de chameaux bien nourris. Entre huit cents et mille têtes ? Difficile de faire le décompte sous un soleil de midi assez clément. On pouvait apercevoir les cornes se suivre sur plusieurs centaines de mètres. Un deuxième convoi, plus important, est annoncé dimanche. Les plus ébahis tentent d’immortaliser, à travers leurs téléphones portables, le cortège sous bonne escorte de la police. Il en est ainsi tout au long du trajet distant de dix kilomètres de Janatoul Mahwa. Et l’émotion gagnera les disciples lorsque les troupeaux franchissent le seuil du village…sans le Cheikh. Les larmes sont séchées sans arrêt, sans tomber en transe non plus.

 

«Magal, berndé ; berndé, réndi» chez les Cantacounes

 

Pas question de courber l’échine face aux défis lancés par le cours de la vie. Que le Cheikh soit empêché ne doit, en aucune manière, déteindre sur la réponse des Cantacounes au Ndigël de Cheikh Ahmadou Bamba, Serigne Touba que le dernier de ses fils au khalifat, Serigne Saliou Mbacké, a transmis au guide Cantacoune. Fils aîné de Cheikh Béthio Thioune, Serigne Saliou Thioune informe que les Cantacounes n’ont pas lésiné sur les moyens pour la réussite de l’évènement. «On a même doublé les dépenses par rapport à ce qui se faisait lors des Magal précédents, en achetant plus de bœufs, plus de condiments etc», renchérit le fils qui s’estime serein par la conviction que, «Serigne Saliou Mbacké a la main sur les Cantacounes». M. Thioune de dédramatiser : «Certes, le Cheikh est en prison, mais cela ne l’empêche pas de s’acquitter de la mission que lui a confiée Serigne Saliou. Nous rendons grâce à Serigne Saliou Mbacké qui dit à Cheikh Béthio Thioune : +Ton Magal est le mien+», souligne M. Thioune. Considérant les mourides comme des croyants à la volonté divine, il souligne que ce Magal sera célébré comme voulu par Serigne Saliou : «Magal, berndé ; berndé, réndi». Serigne Saliou Thioune de renchérir que «le Magal de 2013 sera vécu sans le Cheikh, mais avec le Cheikh». La réussite de cette édition chez les Cantacounes n’est que confirmation, selon Serigne Babacar Mbaye, chef de village de Janatoul Mahwa selon qui, «le chemin vers le mouridisme n’est comblé que de succès». La preuve, dit-il, c’est que même étant physiquement absent de Touba, Cheikh Béthio Thioune n’a pas désobéi à feu Serigne Saliou Mbacké qui lui a donné le Ndigël de servir à chacun des 35 sites du village sept têtes de bœuf avec tout le nécessaire en faveur des familles démunies que le défunt khalife lui avait confiées. «Tout ce dont on a besoin pour bien prendre en charge la restauration des pèlerins qui débarquent dans le village est encore une fois de plus assuré par le Cheikh et nous l’en remercions et lui renouvelons notre foi tel que voulu par Serigne Saliou Mbacké», déclare le chef du village.

 

Les bœufs se louent-ils chez les Canta ?

 

Plus de 2 000 têtes de bœufs égorgés à l’intervalle d’une semaine ! C’est beaucoup trop vrai pour certains qui soutiennent, tout bas, que le Cheikh loue le gros lot du bétail exhibé au public. Mais, à ceux-là qui doutent de la propriété réelle du bétail en nombre impressionnant du Cheikh, les épouses de Béthio Thioune invitent à venir assister à l’abattage des troupeaux dans la nuit de lundi 31 décembre à mardi 1er janvier. «Ils auront le cœur net. Ils verront des montagnes de plusieurs mètres de viande. Ils se rendront compte que cet exploit n’est pas donné à qui loue du bétail», rétorque la troisième épouse du Cheikh, Mme Aïda Diallo. Et de poursuivre : «Vous savez, dans ce domaine, de quoi sont capables les Cantacounes qui, rien que pour les Cant de Samedi, égorgent 30 têtes de bœufs». A l’en croire, «si le bétail était loué, on serait tous en prison en ce moment». Autant d’arguments qui feront dire à la représentante des épouses de Béthio Thioune que ce ne sont que des calomnies très graves à l’encontre du Cheikh qui est un disciple de Serigne Touba. Même s’il dit ne pas entrer dans cette polémique à bas étages, Serigne Saliou Thioune fils aîné du guide des Cantacounes, souligne que ceux qui tiennent de tels propos diffamatoires ignorent la grandeur spirituelle de Serigne Saliou qui a confié cette mission de berndé au Cheikh. «Ce sont des propos à dormir debout ; et vous verrez que cette édition sera meilleure que les précédentes», selon M. Thioune. Et des sources proches de la famille du Cheikh affirment que ce dernier a, sur fonds propres, acheté 1 033 bœufs à Dahra, sans compter la contribution des 425 dahiras des Cantacounes présents au Sénégal. Les interlocuteurs de Wal Fadjri soulignent que le dahira Touba Sacré-cœur de Dakar a, à lui seul, contribué pour 50 têtes de bœufs. Les Cantacounes comptabilisent 425 dahiras au Sénégal. Et des contributions individuelles à hauteur de 20 millions Fcfa sont notées de la part de disciples vivant un peu partout en Europe.

 

La jalousie autour du Cheikh

 

Serigne Abdoul Lakhat Mbacké ne mâche pas ses mots lorsqu’il faut défendre le guide des Catancounes. Petit-fils de Serigne Abdou Lakhat Mbacké côté paternel et de Serigne Saliou Mbacké côté maternel, il soutient que «beaucoup de gens au sein de la communauté mouride sont jaloux du Cheikh à cause de sa proximité avec Serigne Saliou Mbacké». Et pour ce disciple de Serigne Saliou Mbacké, il y a trop de contrevérités, de calomnies sur la personne du Cheikh. «Mais, s’empresse-t-il d’avertir, ils se fatiguent pour rien». Serigne Abdou Lakhat Mbacké d’ajouter que Cheikh Béthio jouit de la confiance de citoyens par la baraka de Serigne Saliou, et que ceux qui veulent se détourner de lui, le comprennent ainsi. «Il a construit des écoles, bâti des maisons, logé des familles entières et c’est ce qui dérange ses détracteurs avec qui il partage la communauté mouride. Revenons à nos esprits et arrêtons de divertir les gens sur des futilités. Tous ceux qui ne sont pas contents de ce qu’a fait Serigne Saliou Mbacké n’ont qu’à se taire. On ne peut pas se réclamer talibé de Serigne Touba et/ou de Serigne Saliou et ne pas reconnaître ce que le saint homme a placé en Cheikh Bethio Thioune», déclare à qui veut l’entendre Serigne Abdou Lakhat Mbacké, fort acclamé par les disciples du Cheikh.

 

Mesdames Thioune lavent Béthio

 

Elles ont secoué le pagne samedi à l’accueil des troupeaux de bœufs et de chameaux sans leur mari et guide spirituel, Cheikh Béthio Thioune. Assurément, Aïda Diallo et ses six coépouses savent se comporter en vaillantes dames pour laver le linge de leur mari de guide religieux sali par de «fausses accusations». «Cheikh Béthio n’est pas à la tête d’une association de malfaiteurs. Non ! Les Cantacounes sont des gens civilisés, qui croient en Serigne Touba, qui se suffisent à lui et ne comptent que sur lui pour accéder au paradis. C’est à cette communauté qu’appartient Cheikh Béthio», martèle Aïda Diallo, troisième épouse du Cheikh. S’exprimant au nom des épouses de Béthio Thioune, elle indique que les Cantacounes n’ont pas de temps à consacrer aux querelles de bas étages, à l’inutile, mais sont plutôt préoccupés par le développement de la ville de Touba. En atteste, selon elle, la construction de la mosquée de Janatoul Mahwa, les bœufs, les chameaux, les moutons, les poulets jusqu’aux œufs pour le berndé. «Personne ne peut nous déstabiliser», déclare Mme Thioune. Aïda Diallo d’enchaîner : «Nous aurions pu verser dans autre chose de pas saint, puisque c’est cela la mode, mais nous ne sommes pas des malpropres, des voleurs, des drogués, des ivrognes et nous n’avons pas de dread-looks à la tête, personne ne titube, tous sont lucides.» Mieux, elle déclare que ceux qui refusaient d’aller à l’école vont maintenant à l’école ; ceux qui n’avaient aucun respect pour leurs parents se sont repentis ; ceux qui ignoraient tout de Serigne Touba savent aujourd’hui qui était le saint homme. «Tout cela a été rendu possible grâce à leur appartenance à la communauté Cantacoune», magnifie la représentante des épouses de Béthio Thioune.

 

SOURCE: WAL FADJRI