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samedi, 15 novembre 2014 00:00

« En 2000, quelque chose en moi a vraiment souhaité perdre les élections »

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 Pour la première depuis sa perte du pouvoir en 2000, l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, est pour la première fois revenu sur les circonstances de la première alternance politique dans son pays. Dans ses Mémoires qu’il vient de publier aux éditions du Seuil, le Secrétaire général de la Francophonie explique avoir souhaité sa défaite contre Wade. Parce que ne pouvant plus supporter les trahisons et les chantages.

Le 19 mars 2000,  le Sénégal connaissait un moment historique: Abdoulaye Wade devenait président de la République en battant Abdou Diouf,  au pouvoir depuis 19 ans. Ce dernier quittera son pays dans l’heure qui a suivi la passation du pouvoir, début avril. Et depuis,  il a toujours gardé le silence, dans le souci de ne pas gêner l’action de son successeur. Mais,  aujourd’hui il vient de briser ce silence, en publiant ses « Mémoires » aux éditions du Seuil. Dans ce livre qui retrace quarante ans de vie politique et publique,  Abdou Diouf a révélé son état d’esprit à la veille de l’élection présidentielle de 2000. En laissant entendre qu’il était tellement usé par les trahisons et autres chantages qu’il avait souhaité perdre contre Wade.

« Jusqu’à la veille du premier tour,  observant certaines attitudes,  certains comportements allant de la trahison au chantage,  quelque chose en moi a vraiment souhaité, Dieu m’en est témoin, perdre les élections », écrit l’ancien président sénégalais. Avant expliquer: « Pendant la campagne,  j’étais ainsi allé à Tivaoune,  où on m’avait fait rencontrer un groupe de personnes.  Elles étaient arrivées munies d’un épais paquet de cartes d’électeurs et m’avaient dit : « Nous voulons un forage, et nos cartes iront à celui qui nous en donnera un. » Je me suis levé pour mettre fin à l’audience.  C’est devant de tels comportements que cet autre partie en  moi prenait le dessus. J’étais tiraillé et je n’avais plus la flemme du début. »

« Certains m’ont tout bonnement abandonné »

Un peu plus haut, Diouf expliquait que, de toute façon, sa seule chance de battre Wade était de l’emporter dès le premier tour. Autrement, ce serait une mission impossible, eu égard à la grande coalition de l’opposition qui s’est constitué des le premier tour autour du candidat Wade.

Il écrit à ce propos: « Je savais bien que, si je n’étais pas élu dès le premier tour,  le 27 février,  je risquais fort de perdre le second,  le 19 mars.  Or il y a eu un second tour et j’avoue que je n’ai vraiment pas compris ce qui s’est passé entre les deux tours.

On a eu l’impression qu’il n’y avait quasiment pas de reports de voix en ma faveur.  Je crois personnellement qu’il y en a eu,  mais qu’au même moment il y a eu des défections,  certains ayant vu que je n’étais pas passé au premier tour et pensant déjà que Wade allait gagner,  m’ont tout bonnement abandonné en cours de route pour se tourner vers lui.  C’est le cas de Mbaye Jacques Diop. Mais lui, au moins,  il l’a écrit, tandis que d’autres l’ont fait en catimini.  Quelqu’un m’a dit: « Monsieur le Président, si vous saviez l’identité de tous ceux qui allaient chez Me Wade la nuit entre les deux tours,  vous seriez étonné.  » Quoi qu’il en soit, mon score n’a pas dépassé 41,59 % des suffrages.

On connaît la suite. Dans une liesse populaire, Abdoulaye Wade deviendra le 3e président du Sénégal.

Afrique Connection reviendra plus largement sur les Mémoires d’Abdou Diouf.

Thierno DIALLO

 

source:  at: http://afriqueconnection.com/article/15-11-2014/en-2000-quelque-chose-en-moi-vraiment-souhait%C3%A9-perdre-les-%C3%A9lections#sthash.NclKXmZg.oJbeoRrG.dpuf

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