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Afin de mieux comprendre les évènements historiques du 30 Octobre au Burkina, il me paraît nécessaire de mettre en exerce ce que les évènements du 23 Juin 2011 à Dakar et ceux du 30 Octobre 2014 à Ouaga, ont eu en commun, et ce qui les différencie fondamentalement.
Il s’agit d’abord du motif qui est à la base de ces évènements, ensuite de leurs significations pour l’avenir, et enfin, la manière dont ils se sont dénoués.
Pour le motif, les peuples du Sénégal et du Burkina ont fait savoir au monde entier, qu’autant ils ont élu par leur suffrage leurs Présidents de la République, autant ils ne leur reconnaissent pas un « Droit à l’imposture », qui les autoriserait à revenir publiquement sur leurs engagements, selon leur bon vouloir.
Wade avait juré sur serment, de respecter la Constitution, mais il s’est autorisé, par la suite, à vouloir la changer selon ses objectifs personnels. Le peuple s’y est opposé dans la rue, et Wade a dû retirer son projet de changement de la Constitution.
Compaore en a fait de même, et le peuple Burkinabe a réagi exactement comme le fit le peuple Sénégalais en pareille situation.
Pur ce qui est des significations des deux évènements, elles sont traduites par le fait, qu’il est devenu clair, que nos peuples n’hésiteront plus, un seul instant, à s’opposer à l’imposture dans la rue, pour faire respecter les engagements aux quels les Chefs d’Etat ont souscrit au près d’eux, en briguant leur suffrage.
Les peuples n’attendront plus la « fin des mandats constitutionnels », pour rappeler leur souveraineté sur les Institutions qu’ils n’ont fait que déléguer à ses élus, et qui, une fois installés au pouvoir, veulent en faire leur « propriété personnelle ».
Ce faisant, le peuple n’exprime que son droit légitime de manifestation pacifique, dans la rue, pour exprimer sa volonté.
Et ce n’est que quand les pouvoirs en place veulent empêcher l’expression de ce droit, que les drames interviennent.
C’est ainsi que l’épilogue différent de ces deux évènements historiques à Dakar et à Ouaga, n’a pas été le même.
Au Sénégal, avec Wade, il n’y avait pas eu de mort d’homme le jour de la manifestation, et le retrait du projet de révision de la constitution a ramené le calme, alors qu’au Burkina, avec Compaoré, il y en a eu ; ce qui a radicalisé le mouvement qui a fini par prendre d’assaut l’Assemblée nationale et d’exiger son départ.
Le peuple du Burkina a ainsi chassé le pouvoir législatif, et le pouvoir exécutif, qui a entraîné, dans sa chute, le pouvoir judiciaire qui dépendait de l’exécutif via le Ministre chargé de la justice.
Dans ces conditions, le Conseil Constitutionnel du Burkina, qui n’incarne pas le pouvoir judiciaire, et qui n’est qu’un démembrement du pouvoir judiciaire dissout, n’a plus de légitimité.
Le peuple Burkinabe a donc renversé, par la rue, « l’ordre constitutionnel » qui incarnait le régime de Compraoré, et les militaires, en intervenant dans la crise, en ont pris acte en suspendant la Constitution.
Ce 30 0ctobre 2914 à Ouaga s’est donc produite une véritable révolution, « une révolution d’Octobre », pour ouvrir de nouvelles perspectives républicaines, démocratiques et citoyenne au peuple Burkinabe.
Dans ces conditions historiques, exiger de confier la Transition ainsi ouverte par la chute du régime de Compaoré, au Président de l’Assemblée nationale, ou au Président du Conseil Constitutionnel, sous prétexte de « retour à l’ordre constitutionnel », ne serait qu’une contre révolutionnaire qui cherche à restaurer l’ordre constitutionnel qui é été rejeté par le peuple du Burkina, en prenant sa « Bastille » (l’Assemblée nationale), et en reversant le pouvoir exécutif et judiciaire.
L’intervention des militaires pour créer les conditions d’exfiltration de Compaoré, était aussi accompagnée de leur décision de prendre acte des exigences du peuple, en suspendant la Constitution pour ouvrir de nouvelles perspectives au peuple dans le cadre d’une transition pacifique, négociée avec l’opposition et la société civile.
Mais, mais devant la France dépassée par les évènements comme cela fut le as en Tunisie avec le « printemps arabe, les Etats Unis se sont mis au devant de la scène en exigeant de céder le pouvoir aux civils.
Ils sont immédiatement suivis par une surenchère de l’Union Africaine, qui fixe un délai de 15 jours pour ce faire, et qui nomme pour médiateur à cet effet, le fossoyeur de la Démocratie au TOGO, Etienne KODJO de triste mémoire.
Ces interventions extérieures s’inscrivent donc à contre courant, pour ressusciter l’ordre ancien que le peuple de Ouaga venait juste de rejeter par la rue.
La Révolution d’Octobre, du peuple Burkinabe, pour une Républicaine, démocratique et citoyenne, est donc aujourd’hui en danger en danger.
La sauver par la dénonciation de ce complot africain et étasunien, et par l’exigence d’une transition librement négociée entre les militaires, et les forces vives dans la société civile, et celles de l’opposition , à l’exclusion du Parti de Compaoré et des organisations de la société civile qui le soutenaient, sont les voies et moyens pour concrétiser la volonté de changement exprimée par ce peuple le 30 Octobre.
Aucune transition ne serait crédible en réhabilitant les institutions et les partisans de Compoaoré rejetés par le peuple ce 30 Octobre.
L’intervention tardive de la CEDEAO, dans cette crise, qui vient de décider de l’envoi, à Ouaga, d’une mission composée de trois Chefs d’Etat, du Sénégal, du Nigéria, et du Ghana qui assure la Présidence de cette institution sous régionale, témoigne de leur surprise, et des inquiétudes qui les animent pour la sous région, et celles de l’Union Européenne quant au sort des APE, paraphés par les Chefs d’Etat de la sous région, mais largement rejetés par les forces vives de la sous région.
Les forces vives du Burkina, qui se sont de tout temps opposés à la politique de Compaoré dans la sous région, notamment en Côte d’Ivoire, au Mali et dans l’acceptation des APE, devraient redoubler de vigilance pour empêcher que cette intervention tardive de la CEDEAO, ne serve à renforcer la volonté clairement exprimée par les USA et l’Union Africaine, de restaurer « l’ordre constitutionnel » rejeté par la Révolution d’Octobre du peuple Burkinabe.
Le complot contre le peuple Burkinabe et sa Révolution d’Octobre ne devrait pas passer !
Etienne Kodjo, fossoyeur de la Démocratie au TOGO, dehors!
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 5 Novembre 2014