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Sénégal - ÉNERGIES, ÉCONOMIE VERTE, DÉVELOPPEMENT DURABLE… Défis et utopies d'un monde en devenir

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environnement

2014-2030. Une échéance mythique pour sauver la planète de la paralysie énergétique. Le monde change. Le Sénégal aussi qui attendait les années 2000 avec beaucoup d'espoir. Mais, à quoi ressemble le pays, 14 années après le passage du bug ? Le mythe  banalisé, la roue semble avoir tourné trop vite et l'on cherche encore un avenir dans un univers où les mots sont les mêmes : dégradation, pauvreté, anarchie, boulimie foncière, corruption…


Si Dakar se sent un peu mieux, la plupart des villes et régions sont dans une totale déshérence économique, faute de projets adaptés.

 A l'intérieur, 54 ans après les indépendances, ils ne subsistent que des formes anciennes de la vie urbaine. Difficile de trouver alors, dans ce puzzle, un modèle vert, voire durable, de lutte contre les tares et excès. Dans une région sans reflet comme Diourbel, l'aménagement de l'autoroute entre Touba et Thiès annoncé par l'Etat, n'arrangera pas les choses en termes de développement durable. Simple projection politicienne. Dans ce panorama peu reluisant, les difficiles finitions des travaux de l'autoroute à péage entre Dakar et Diamniadio ouvrent certes de vastes perspectives. Mais, saura-t-on en saisir tous les enjeux au plan territorial ?

 

2014. On l’attendait. Et la voila qui arrive. Mais dès après demain, c’est 2015 ! Déjà ! Ecrira-t-on pour marquer un étonnement quand on pense à tout le temps perdu pour rattraper certains retards au plan économique. Pour corriger des anomalies, réduire des écarts et cultiver pour le grand nombre, le mieux-être dans un monde en contradiction permanente, est une quête bien au-delà des capacités sénégalaises. Hélas, comme souvent, c’est une autre échéance différée sur les chemins du développement, se diront les plus pessimistes. Plus loin du Dakar métropole, les ressemblances avec une autre grande capitale du monde, sont loin du miracle annoncé. On n’en parle même plus.

Face aux défis et contraintes qui se multiplient, la capitale se bat désormais pour rester une ville. Alors qu’à l’intérieur, dans le lointain territoire sénégalais, Kaolack, Ziguinchor, Tambacounda, Linguère, Matam restent encore des cités perdues dans la saleté,  l’eau, la chaleur, le sable, la mer et encore… Une très grande pauvreté.   Un sous équipement qu’il n’est nul besoin de décrire. Avec autant de « plaies » qui n’ont pas comme seul dénominateur : la saleté et les ordures. S’y ajoutent des eaux usées qui ne trouvent pas d’issues. Des inondations qui menacent d’emporter ce qui reste des cités.  Choses auxquelles se greffent des plans d’urbanisme improvisés et orientés dans une configuration qui n’arrange que les maires et présidents de conseil rural. 

Où va le Sénégal dans ces conditions, quand, au lieu de s’améliorer, la situation ne cesse de « s’aggraver » partout. Les maux sont tous les mêmes : anarchie et manque de perspectives. Chômage chronique et débrouille chez les populations. A Kaolack, le manque d’assainissement a fini par étouffer la cité. Ne reste relativement moderne que le centre ville qui a du mal à en garder les contours.

A Fatick, tout près, la ville-région ne réunit aucun des critères de modernité. Au-delà de la démographie qui a augmenté malgré l’exode lié au sous-équipement et au manque d’activité, rien n’a bougé. Il faut aller au sud vers Toubacouta pour voir les premiers équipements touristiques dignes de nom.  Quid de Diourbel, pas loin de ce décor. A une soixantaine de kilomètres de Kaolack, Diourbel autre cœur du bassin arachidier, n’a pas un avenir plus reluisant. Dans le centre ville, la gouvernance reste encore l’un des bâtiments les plus significatifs. Diourbel, capitale d’une région aux grandes ambitions à l’époque de Senghor, est victime du « succès » de Touba. Cité religieuse, centre de toutes les convergences de façade ; mélange de toutes les formes d’anarchie urbanisme parce que peu préparée à un urbanisme de développement parce que planifié, Touba est une ville qui va dans tous les sens.

A quoi ressemble d’ailleurs ce qu’on qualifie de ville, en dehors de la mosquée toujours rénovée au détriment d’une ville qui reste encore par ses pans annexes, le village le plus grand du Sénégal. Alors, quand on parle d’y ériger une autoroute, l’on se demande, au vu de toutes les formes de trafics qui s’y développent, à quoi devrait-elle servir sinon permettre aux politiciens d’aller s’inféoder à certains lobbies maraboutiques « pour exister ». Bientôt, Tivaouane ira aussi réclamer son autoroute. Après ce sera Ndiassane et encore…

Où va le Sénégal, dans ce mélange du burlesque et des mensonges politiciens sources de futurs conflits au sein même des appareils ? A quelques encablures de 2015, date butoir des Objectifs du Millénium pour le Développement (Omd), ces objectifs de faire des autoroutes « électorales » peuvent-ils servir le Sénégal ? Non, répondent les pragmatiques parce qu’un pays ne peut se construire que sur des sentiments. Au moment où les régions les plus éloignées souffrent de sous-équipements, l’équité dans les projets de développement voudraient que les zones à potentiel soient mises en valeur. Dans le lot, Matam, Sédhiou, Kaffrine, Ziguinchor, Linguère méritent plus d’égards.
 
Régions et terroirs

Des zones économiques en totale déshérence

En décembre 2012, le sommet Africités qui concluait une année de plus de débat sur la cité, a pris soin de reposer la question des régions au cœur de la réflexion des experts et des acteurs. Un simple regard sur la cartographie urbaine montre que la voie du développement n’est pas pour demain. Les bons mauvais exemples ne manquent pas : Ziguinchor. Jadis ville de rencontres de tous les métissages, la cité de Casamance, n’a pas survécu à l’émiettement d’une région dont elle était le joyau.

Aujourd’hui, comme Sédhiou, de laquelle, elle a hérité  le nom de capitale depuis 1904, elle se meurt. Le maire Abdoulaye Baldé, en dépit de sa témérité ne dispose pas encore de moyens suffisants pour lui permettre de remettre à neuf la voirie morte de la ville. L’assainissement est au cœur de ce chantier. Ziguinchor est devenue une ville ordinaire. Tout à l’est ; Kolda situé à 185 km de la vieille cité créole, n’est pas mieux nantie. Quelques bâtiments neufs et la réfection du marché sont au bilan du maire Bécaye Diop. Mais après ? Rien. Kolda n’a pas encore d’avenir clair.

Plus à l’est encore, Tambacounda et le Sénégal oriental sont encore loin. Plus grande région géographique du Sénégal avec ses 60.000 km 2, c’est comme une zone résignée. Le président Wade l’avait encore plus plongée dans le désarroi quand, au nom de rien, il a promu Kédougou en région. Zone de passage vers le Mali, Tamba est incapable de développer une économie régionale digne de sa grandeur, faute de vision et d’argent. Dans ce méli mélo, ne subsistent que les activités traditionnelles d’hier : l’élevage extensif, l’agriculture sur brûlis, la cueillette... Ne perturbe la ville que le passage irrégulier du train en direction ou en provenance du Mali.

Le Dakar-Niger, cela veut encore dire quelque chose dans cet énorme « no man’s land » où il n’existe plus de forêts primaires. Faute de recherche adaptée, d’autorité, le gouverneur a été laissé seul aux braconniers et prédateurs en tout genre. Conséquences : les meilleures espèces de bois sont parties. Les arbres les plus anciens ont été coupés aux abords du parc national du Niokolo Koba. Et le sac de charbon de 100 à150 kg coûte aujourd’hui 9000 Fcfa à Dakar. L’on peut continuer ce regard panoramique sans illusions du côté de Matam, Linguère, Saint-Louis, Louga, jusqu’à Thiès, sans trouver des raisons d’espérer de voir érigées au Sénégal des villes modernes adaptées à leur monde. Dans ces environnements tristes, les bonnes nouvelles sont rares. Et ne sont courantes que des signes oubliés des vieilles cités d’Afrique : incendies dans un marché, vols et braquage de magasins ou de boutiques, absence totale de sécurité au plan urbain, anarchie, désordre…
 
Technologies durables et green business 2030, prochaine échéance

Balancé entre l’absurde et l’immanence, les rares efforts d’améliorer le quotidien des gens sont salutaires, mais restent grippés par le manque d’ambitions et de vision. Il y a trois ans, Dakar et ses autorités ont tenté de développer l’éclairage de la ville par des lampes solaires sur certaines avenues. Au niveau de Mermoz sur le prolongement de l’avenue Cheikh Anta Diop, ces lampadaires sont toujours debout. Mais où les trouve-t-on encore au Sénégal ? Thiès qui les avait inaugurés à l’époque d’Idrissa Seck, n’a pas su les entretenir. Aujourd’hui, c’est à Dakar qu’on en voit encore quelques spécimens.
L’énergie. La ressource de tous les processus de développement. L’Amérique dans tous ses Etats n’aurait réussi son développement sans cette ressource : sous son aspect liquide, nucléaire et atomique, solaire et éolien, l’énergie a boosté le développement du monde, mais n’est pas encore à sa place en Afrique malgré l’énorme potentiel. Pendant que le pétrole et le gaz ne cessent de réduire leurs réserves, l’Afrique en découvre chaque jour sous ses terres et en mer sans bien s’en servir. Fossiles hier, les sources se sont multipliées. A côté des barrages hydroélectriques, du solaire et du vent, l’énergie biossourcée, le biocarburant est arrivé au Sénégal avec ses résultats mitigés.

Wade président avait certes eu le mérite de pousser la roue, mais elle n’aura pas tourné longtemps. Les biocarburants autour du Jatropha (Tabanani)  seront un projet mort-né. Plus récemment encore, l’on a parlé des énormes promesses du biogaz. Mais, y croit-on vraiment du côté des autorités ? Combien sont-ils les ministres qui ont été nommés à la recherche et à l’énergie qui n’ont rien fait bouger, faute de moyens suffisants et d’ambitions ?

La question majeure demeure. A quand la transition énergétique ? Un institut au service de la Francophonie a essayé d’y apporter une réponse, il y a quelques semaines à travers un dossier réalisé en partenariat avec des instituts et laboratoires. L’Institut de la Francophonie pour le développement durable (Ifdd), c’est son nom, est au cœur de ces nouvelles problématiques. Aujourd’hui, pour réduire la pression domestique des zones rurales et en milieu urbain sur les forêts, à travers le bois et le charbon de bois, il donne et fixe des orientations. C’est dans ce cadre que le biogaz, comme le photovoltaïque sont entrain d’être vulgarisés et adaptés un peu partout en Afrique dans les villes comme les villages.

source: http://www.sudonline.sn/defis-et-utopies-dun-monde-en-devenir_a_16996.html