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Sommet France –Afrique de Paris sur la Paix et la Sécurité : La France fait légitimer son projet de sujétion militaire de l’Afrique !

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Ibrahima Sène PIT/SENEGAL

La France s’est  dotée  en 2013 d’un Livre Blanc sur la Défense, où, comme l’ont fait les Etats Unis à l’égard des pays en développement, elle s’est octroyée de façon unilatérale, le droit d’intervention militaire en Afrique, au nom de sa propre sécurité, sous entendant la sécurité de ses compatriotes et des intérêts  de ses grandes entreprises en Afrique, selon les termes mêmes de son Ministre de la Défense rapportés par l’Agence Française de Presse, en couvrant le récent Somment France-Afrique sur la paix et la sécurité  dans ce continent.

En attestent  les révélations du journal «  Le Monde » en date du  9 Décembre 2013.

 C’est ainsi que l’on découvre que,  loin d’être une intervention improvisée dictée par l’urgence face aux avancées des jihadidtes vers la Capitale du Mali,  le journal « Le Monde »  informe  que « la planification à froid de Serval a débuté en 2010 avec l'opération « Requin », conçue par l'armée de terre pour l'Adrar des Ifoghas, en citant  le général Patrick Brethous, commandant le Centre de planification et de conduite des opérations, qui est  le coeur du système, à Paris.

A cet effet, Plusieurs exercices, consacrés à des raids ou à l'identification de groupes djihadistes, ont aussi été conduits en 2011 et en 2012 par la force Epervier basée au Tchad, bien avant la crise au Mali. Et l'armée a réservé des bandes passantes satellitaires pour ses drones, au début 2012. »

 Ainsi, il est devenu maintenant très clair que l’agression  française contre la Lybie était froidement programmée, de même que  l’exfiltration des jihadistes,  avec armes et bagages, de ce pays  vers le Nord Mali.

La  doctrine  d'emploi des forces, qui est «  le guide des manoeuvres sur le terrain », est sans cesse actualisée comme le confirme cet autre extrait de l’article du journal « Le Monde »  en ces termes : «  Fin 2012, la réactualisation du guide  du combat en milieu désertique a été opportunément révisée  en direction de l’Opération Sangris  destinée  à la République Centre Africaine ».

L’Opération Serval au Mali et l’Opération Sangris en République Centre Africaine ‘RCA) sont donc deux moments clefs du test de  l’opérationnalité et de l’acceptabilité,  par l’opinion africaine et mondiale, de la nouvelle Doctrine Française de défense de la sécurité de ses citoyens et des intérêts de ses entreprises en Afrique.

Le rétablissement de « l’ordre constitutionnel »  au Mali,  et «  l’assistance des populations locales vivant d’exactions et d’insécurité » n’ont  été en fait que des alibis « démocratiques et humanitaires »  devant couvrir  la sale besogne menée par les Opérations Serval et Sangris au Mali et en RCA !

C’est ainsi  que, bien avant la situation de chaos en RCA,  le journal « Le Monde » renseigne que «  le 28 septembre, les unités qualifiées pour prendre l'alerte l'ont été sur un exercice dont le cadre était… la RCA » !!!

L’intervention au Mali avec l’Opération Serval,  relève ainsi sa véritable nature comme le premier test de cette nouvelle Doctrine pilotée par des Chefs d’Etat successifs de France durant la période,  en usant de leur influence sur les Chefs d’Etat Africains de la  sous – région.

 C’est ainsi que les Chefs d’Etat de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)  furent utilisés pour embarquer la Communauté  Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans une  intervention militaire au Mali, au nom d’un « rétablissement de l’ordre constitutionnel » avant toute libération du Nord Mali occupé par des Jahadistes, pour créer les conditions de la mise en œuvre de la nouvelle Doctrine française dans cette sous région,  que les putschistes maliens qui faisaient de la libération du Nord  de leur pays la priorité,  entravaient largement.

Cette Doctrine   a motivé la France de ramener au Nord Mali, lors de l’Opération Serval, dans la région de Kidal, le Mouvement National de Libération de l’AZAWAD (MNLA), avec armes et bagages, dont l’irrédentisme avait ouvert la porte aux jahaddistes qui l’avaient soutenu au début avant de l’expulser du Mali vers le Burkina Fasso, pour régler les problèmes des otages Français, et assurer  la sécurité de ses intérêts vitaux  sur les mines d’Uranium au Niger et au Nord Mali.

L’on se souvient que le MNLA avait aussi été exfiltré de Lybie,  avec armes et bagages, sous la bénédiction du gouvernement Français, pour  déclencher un mouvement irrédentiste au Nord Mali,  avec l’appui de groupes jihadistes  qui l’avait accompagné.

C’est cette expérience que la France veut étendre sur  le continent tout entier, en convoquant le Sommet France- Afrique, malgré le cri du cœur du Président Malien, à cette occasion,  mettant en cause la politique française à Kidal, devant l’indifférence totale  de ses collègues africains.

En effet, ce Sommet  lui a permis de mettre en place  une « Capacité Africaine de Réaction Immédiate «  (CARIC), opérationnelle dès 2015, à l’image de la « Force d’Intervention Rapide » de la CEDEAO, dont le déploiement opérationnel au Mali a nécessité l’appui militaire massif de l’Armée Française à travers l’Opération Serval.

Le Gouvernement Français sait que CARIC ne sera opérationnelle que là où elle le décide pour sauver les intérêts des Entreprises Françaises en Afrique.

Nos Chefs d’Etat viennent de légitimer cette nouvelle Doctrine du Gouvernement Français expliquée, en marge de ce Sommet, par son Ministre de la Défense en ces termes : « Les pays africains doivent assurer eux-mêmes leur propre sécurité. Mais nous ne pouvons les laisser seuls face aux risques et aux menaces qui, à terme plus ou moins rapproché, nous concerneraient directement ».

C’est cette Doctrine qui est en train d’être mise en œuvre en Centre Afrique, alors que l’ex  Président de  ce pays, démis de ses Fonctions par une rébellion armée, dont le pouvoir a été entériné par l’Union Africaine à travers un Gouvernement de Transition civile, était allé se refugier à Paris, en y déclarant publiquement sa volonté de retourner au pays pour restaurer son pouvoir.

Depuis lors, le nouveau Gouvernement de Transition fait face à une insécurité grandissante, malgré le déploiement de troupes africaines envoyées, non pas pour aider le nouveau pouvoir à établir son autorité sur l’ensemble du pays en se mettant à sa disposition, mais pour assurer, elles mêmes la sécurité, notamment dans la capitale, avec l’aide de forces françaises qui  s’y trouvaient déjà.

En abritant sur son sol l’ex Président, devenu belligérant en Centre Afrique, la France est complice du cahot qui s’y développe, et qui lui permet aujourd’hui, au nom de la sécurité des populations dans ce pays, d’intervenir encore militairement dans notre continent dans le cadre de l’Opération Sangris ».

Avec cette intervention, exactement comme à Kidal, au Mali, les forces africaines et françaises empêchent le gouvernement provisoire légitime du Tchad à assurer, avec leur appui,  le rétablissent de l’autorité du pouvoir  central  sur toute l’étendue du pays,  pour y assurer la paix, préserver son unité territoriale et sa sécurité.

Le Tchad, comme le Mali, sacrifie ainsi sa  souveraineté sur l’autel de la nouvelle Doctrine de la France de « défendre sa sécurité et celle de l’Europe » en mettant nos Etats sous tutelle directe du Conseil de Sécurité des Nations Unies, avec le consentement de nos Chefs d’Etat.

Que va devenir notre pays, le Sénégal dans le cadre de cette nouvelle Doctrine ?

Cette interrogation est légitime, si l’on prend en compte que le Sénégal vit, depuis plus de trente ans, l’irrédentisme en Casamance, initié par le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), dont les principaux leaders, qui ont  aussi la nationalité française, dirigent ouvertement, depuis Paris, les attaques contre les forces armées et de sécurité du Sénégal dans cette région, et les exactions contre les populations civiles.

Surtout, quand, sous le prétexte de « rétablissement de la paix en Casamance », les USA ont nommé, avec résidence à Dakar, un «  Plénipotentiaire », et la France, dans le cadre de na nouvelle Doctrine, vient d’y faire accréditer « Un Représentant militaire »,  chargé de coordonner l’intervention  de son armée  en Afrique.

La rébellion en Casamance place ainsi notre pays sous contrôle  militaire direct des USA et de la France, avec tout le risque de nous imposer  la partition de notre pays.

Cette évolution de la situation laisse planer une véritable  inquiétude sur l’issu des pourparlers de paix qui sont encours entre le gouvernement du Sénégal et le MFDC.

L’implication militaire des Etats Unis et de la France, sous le couvert des Nations Unies, dans un pays donné,  n’a jamais apporté la paix ou la sécurité des populations concernées,  comme l’atteste la situation en Irak et en Afganistan, ou comme  au Mali ou en République Démocratique du Congo.  Partout où ils s’ingèrent, c’est la ruine des économies et la désolation des populations des pays concernés.

Il urge donc, pour les patriotes en Afrique,  de  se serrer les coudes,  pour reprendre la lutte, comme dans les années 50,  pour parachever l’indépendance de nos pays et construire l’unité des  peuples de notre continent, redevenu «  l’eldorado » des grandes puissances qui se le disputent, à nouveau « à coups de canon » , et au prix de notre sang.

                              Ibrahima Sène PIT/SENEGAL                                                                                                  Fait à Dakar, le 9 Décembre 2013