Wade-fils une victime qui a une revanche personnelle face au régime qui l’a vu traverser plusieurs obstacles. Pour la
présidentielle de 2024, l'ancien ministre de la terre et du ciel, (comme il était surnommé il y a 10 ans), « tant candidat devra se frotter à une autre génération d’acteurs politiques. On peut par exemple citer le cas d’Ousmane Sonko qui porte un discours auquel une grande partie de la jeunesse sénégalaise adhère. Autant Sonko porte l’espoir de changer le mode de la gouvernance, autant également, Karim Wade a une chance si jamais il remportait la
présidentielle de 2024 il ne va pas faire moins que Ousmane Sonko par rapport au régime qu’il aura à remplacer. Karim Wade a une carte à jouer dans cette prochaine
présidentielle. Il faudra se poser la question de savoir : Est-ce qu’il va préserver les acquis du parti démocratique sénégalais tout en apportant un plus ? Si tout l’électorat de Wade reste fidèle à Karim, il aura des chances d’espérer faire mal lors de la prochaine
présidentielle.
Autre caractéristique du parti démocratique sénégalais et en particulier, de son candidat en 2024, c’est que Karim et ses camarades, ne sont pas tellement mêlés dans toutes ces batailles qui existent entre le pouvoir et l’opposition (disons une grande partie de l’opposition qui se radicalise à l’image du Pastef).
D’ailleurs, on aura remarqué que le schéma qui se met en place, montre déjà que le parti démocratique sénégalais n’est pas dans le mouvement des forces vives de la nation F24 mise en place récemment pour lutter contre le troisième mandat et qui a vu l’adhésion de plusieurs partis, mouvements citoyens etc. Aussi, cette « radicalisation » au parlement que plusieurs députés de l’opposition expriment, est de loin visible chez les partisans de « Laye Ndiombor » (Abdoulaye Wade surnommé le malin par Senghor). Bref, nous constatons, que malgré ces facteurs montrant une posture du Pds assez différente d’une bonne partie de l’opposition, Karim Wade peut dès lors formuler une offre différente là où les autres membres de l’opposition prônent une option frontale.
Le Pds est un peu en retrait par rapport à plusieurs actes posés par l’opposition. Karim Wade ne pourrait-il pas jouer en quelque sorte le rôle de quelqu’un qui incarne une alternance modérée. Il faudra se poser alors la question de savoir s’il disposera de tout l’électorat du parti et pour être plus clair, de tous ceux qui étaient favorables à son père, Abdoulaye Wade ? Envisage-t-il regrouper toutes les forces du Pds d’antan (y compris ceux qui étaient frustrés) autour de la nouvelle dynamique du parti face à l’exigence d’une alternative nouvelle pour remplacer Macky Sall ? Est-ce que Karim Wade sera capable de construire autour du Pds, quelque chose de nouveau ? En tout état de cause, Wade-fils exploite bien son exil, pour le moment dans un contexte
politique agité et bourré d’incertitudes.