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La pandémie a eu un impact disproportionné sur les femmes et les filles vivant dans des environnements fragiles.
ABIDJAN, Côte d'Ivoire, 12 novembre 2020/APO Group/ --Par Vanessa Moungar et Yero Baldeh *
Dans le contexte de fragilité que connaît l’Afrique, ce sont les groupes déjà marginalisés qui ploient le plus sous le fardeau des conflits, de la pauvreté et du changement climatique. Si nous ne redoublons pas d’efforts collectivement, les pauvres représenteront plus de 90 % de la population africaine d’ici à 2030. Triste record, huit des dix pays les plus pauvres du monde se trouveront sur le continent, en situation de grande fragilité. Il nous faut agir d’une manière décisive pour modifier cette tendance.
Aujourd'hui, des poches de fragilité se propagent de plus en plus dans les pays africains mais également au-delà de leurs frontières, exacerbées par l'épidémie de Covid-19 avec ses conséquences sanitaires économiques et sociales. La pandémie a eu un impact disproportionné sur les femmes et les filles vivant dans des environnements fragiles , compromettant, entre autres, leur éducation, leurs moyens de subsistance et leur nutrition.
N’oublions pas que les femmes sont les piliers des économies africaines. Moteurs clés de la transformation, elles peuvent nous aider à reconstruire des sociétés meilleures et plus résilientes. Ne nous trompons pas : ce sont les femmes qui peuvent aider à reconstruire les communautés une fois la crise passée. Mais à la condition d’être autonomisées et de recevoir un soutien adéquat.
Des études démontrent qu'en Afrique, les femmes réinvestissent jusqu'à 90% pour assurer un filet de sécurité sociale à leurs familles, ce qui a des répercussions positives sur la santé, l'éducation et la nutrition. Investir en faveur des femmes, c’est s’assurer des rendements plus élevés.
Les défis de la vulnérabilité et de la fragilité
La fragilité et ses manifestations sont complexes, multidimensionnelles et évolutives en raison des changements sociaux, économiques, politiques et environnementaux dramatiques qui exacerbent les inégalités, l'exclusion et la marginalisation. Les femmes ont été pendant bien trop longtemps – et le sont malheureusement encore trop souvent – réduites à des tâches bénévoles ou des emplois mal rémunérés, avec pour résultat des sources de revenus et de protection sociale imprévisibles et inadéquates.
La crise du Covid-19 a aggravé ces inégalités. Une étude, réalisée en juillet 2020 par ImpactHer et ONU Femmes (bit.ly/2Iv4ONX) dans 30 pays africains, a révélé que 80% des femmes propriétaires de PME avaient dû fermer temporairement ou définitivement leur entreprise en raison des restrictions sanitaires.
L’effet du ralentissement économique, subi par les entreprises dirigées par des femmes, se fait sentir dans toute la société car ces entreprises représentent environ 40% des PME africaines.
La réduction de l'accès aux services de base qui en a résultée a eu un effet domino dévastateur sur la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé, l'éducation et le logement, pour ne citer que quelques-unes des pressions croissantes qu’exerce la fragilité sur tout le continent.
Qui plus est, les marges de manœuvre budgétaire des gouvernements se réduisent à cause de la baisse d’activité et des répercussions budgétaires croissantes des appels à une protection sociale accrue pour faire face à la pandémie. Le financement du développement devient ainsi la dernière préoccupation des gouvernements.
N’oublions pas que les femmes sont les piliers des économies africaines